
les fibres musculaires, ne sont qu’apparentes, et que la peau, loin d’être charnue en
cet endroit, y est au contraire d’une étonnante ténuité (1).
Le nombre de lames branchiales n’est pas égal sur tous les pieds abdominaux, mais
va en diminuant de la première branchie à la dernière; dans celle-ci j ’ai compté plus
de 100 feuillets et dans la première branchie environ 150. En donnant pour terme
moyen 130 feuillets à chaque branchie, on peut admettre qu’il y a au moins 1300
de ces lames qui composent l’appareil respiratoire. Le bord libre de chaque lame
branchiale se montre comme un Irait brun, et est formé d’une substance plus ferme et
plus épaisse et comme cornée. On peut séparer ce bord corné du disque membraneux;
il est entouré de quelques cils très fins. A.u milieu de chaque disque se voit
un espace de couleur foncée, d’une forme ovale très alongée (PI. IL fig. 13. A.).
Le disque membraneux montre sous le microscope des stries transparentes et ramifiées
offrant beaucoup d’anastomoses. Elles sont remplis de globules et de granulations:
ce sont sans doute les vaisseaux qui charient le sang, parcourant l’appareil
respiratoire. On voit un vaisseau plus distinct qui entoure l’espace ovale au milieu
du disque et qui en suit le contour: beaucoup de vaisseaux transverses en partent de
chaque côté. Un autre vaisseau règne dans toute la longueur de la lame branchiale
vers son bord externe (1).
§ 6. Organes de la généralioh.
Nous avons déjà dit que les organes externes de la génération sont placés à la face
dorsale ou supérieure de la première paire des pattes abdominales, et qu’ils sont
doubles dans les deux sexes. On les voit à peu de distance de la lame formée
par la réunion des deux pattes premières et vers le milieu, à peu de distance
l’un de l’autre. Chez, le mâle on distingue de chaque côté un tnbercule conique,
avec une petite fente transversale vers sa fin, et entouré à sa base d’un repli de la
peau (PI. II. fig-1^, fig* 18). Le cône lui-même n’est qu’une production de la peau, formé
d’une lame cornée très mince, luisante, d’une couleur jaune brunâtre, excepté à son
extrémité tronquée, qui fait le bord de l’ouverture et oh elle est blanchâtre. Dans ce
cône est logé le gland qui est bilabié et un peu plus gros que le reste du pénis
(PL II. fig- 18. o.). Le pénis, cylindrique, va obliquement en dehors et en avant
(1) Peut-être faut-il rapporter ici un paasage de DK lakt: nsub posteriore crusta vesimlae aliquat sibi iuviccm
a superimpositae, quae haui secua injùnlur quant ranarum buccac s o i e n t L. C. p. 57. On ne voit pas trop
par quel moyen l’animal peut introduire de l’air dans ses branchies.
(1) J’avais terminé mon travail, lorsque j’ai appris que M. ddternoy avait lu un mémoire à l’Académie royale des
Sciences de Paris dans la séance du 17 Septembre 1 838, Sur quelques peints de l'organisation des Lunules avec une
description particulière de leurs branchies etc. On pourra consulter pour connaître ce mémoire les Comptes rendus
hebdomaires des séances de tInstitut. 1 838, Second semestre K”. 12. J’ai devoir en avertir mes lecteurs pour
qn’ou ne m’accuse point de plagiat, car ma description contient plusieurs choses qui se trouvent aussi dans celle de
M. duvkbkot; cette même raison m’a engagé à ne rien changer'à ce paragraphe, que j'avais rédigé en Juillet 1838.
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le long du bord interne du faisceau musculaire, qui entoure la base du pied abdominal
auquel il adhère. Je n’ai pas été assez heureux pour trouver la manière dont il
reçoit les vaisseaux spermatiques, et je ne puis rien dire de plus sur les organes
internes de la génération, qui me paraissent être ramifiés et occuper les bords du
test céphalothoracique.
Les organes externes de la génération occupent chez la femelle exactement la même
place que ceux du mâle (PI. II. fig. 15.). La vulve est formée par deux lèvres superposées
et à bord inférieur arrondi, offrant des plis parallèles à ce bord (PI. II. fig. 16.). Ces
lèvres sont très épaisses à leur base, où l’on aperçoit l’ouverture de l’oviducte, laquelle
est fort étroite (PL II. fig. 17.). Intérieurement on voit de même des plis transverses,
divisés par des rugosités longitudinales. L’oviducte qui est assez large, excepté à
sa fin, se porte ensuite obliquement en dehors et en avant, et dès qu’il est parvenu
dans le céphalothorax il s’y divise en deux branches qui en partent à angle droit,
l’une allant en dehors, l’autre en avant; celle-ci présente de légères inflexions latérales
et ondoyantes en montant le long du bord externe de la partie antérieure du
coeur. Chaque branche se divise ensuite en d’autres branches, et ces diverses ramifications
composent l’ovaire, qui remplit le céphalothorax et qui embrasse le foie
(PI. III. fig. 1.). Quand la femelle est fécondée, ces parties se développent d’une manière
étonnante, et l’on croirait que tout le céphalothorax dans ses parties latérales
et son bord antérieur n’était rempli que d’oeufs (1). Mais on trouve toujours les
canaux aveugles du foie au milieu . des oeufs, qui cependant par leur accroissement
compriment tellement les vaisseaux hépatiques qu’on a de la peine à les
distinguer.
§ 7. Système nerveuoc et organes des sens,
La masse principale du système nerveux forme un anneau alongé qui entoure la
bouche (PI. III. 2. A., fig. 3). Cet anneau est situé entre la base de la deuxième,
troisième et quatrième paires de pattes céphalothoraciques. On voit trois brides transversales
qui unissent les parties latérales de cet anneau en passant sur la bouche du
côté du dos (2). Une quatrième bride transversale et concave vers son bord postérieur
semble se confondre avec le bord antérieur de l’anneau qui embrasse étroitement
l’oesophage. Celui-ci, après avoir traversé l’anneau en montant vers le dos, va droit
en avant, recouvert d’abord par la plaque tendineuse sternale, qui le sépare en cet
endroit du canal intestinal.
La partie antérieure de l’anneau céphalothoracique est formée de deux bulbes coniques
placés à côté l’un de l’autre, et intimement unis ensemble. Cette partie
(1) Ces oeufs sont ronds et d’un rouge brun. Quand ils sont parfaits et prêts à sortir de l’oviducte, ils ont un
diamètre de 3 à 4 millimètres.
(2) Une semblable commissure transversale située entre les parties latérales de l’anneau nerveux, est décrite et figurée
par grube dans un Ânnélide, le Pleione carunculata. Voyez a. e. grube , de Pleione carunculata. Disserlatio aoo-
tomica. Regiomonti 1837, 4°. Fig. 5, d.