
l y o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
XVI S. Grégoire de Nazianze étoit alors auprès de fon
Réunionnes moi- pere }e foulageant en fa vieilieffe, Si portant en quali- nes (fe. Nazianze. ti e de ’ prêtre un» e partie du f-a rd. eau d. e i epi, lrc opat.1 U n
des premiers fervices qu’il lui rendit, fut de reconcilier
avec lu i, les moines qui s etoient féparez de fa commu-
Sup.i*it. ».14. nion, lorfqu’il eut iigné la formule de Rimini. Il y en
avoit pluiîeurs confiderables pour leur pieté Si pour
Greg. Carm. 47» leur doétrine, entre autres Cledone,EulaleSzCartere.
Î.107.D. cledone après avoir paru à la cour avec éclat , donna
tous fes biens aux pauvres, Si fe retira dans la folitude.
Il fut prêtre , ôc demeura lié d’une amitié particulière
avec S. Grégoire le fils. Eulale eft celui qu’il fit depuis
ordonner évêque de Nazianze après lamortde fon pere.
Gng. ep. i9S- Il étoit fon coufin , Si avoit un frere nommé Hellade,
\ef«r. 5 qui embraifa avec lui la vie folitaire : mais il mourut
quelque temps après. On croit que Cartereeft celui qui
ss«o,c r.v Hiu.e .z .% ■z . con^ dpuuti fijce lmesa jmtroen daeft-efareinst dC’Ahrnytiioocfthoem aev. eTce lDs iéotdoioernet ,l e&s
principaux de ces folitaires, qui s’étoient féparez de
1evêque Grégoire. L’autorité de leur vertu avoit attiré
avec eux une partie du troupeau ; Si ils avoient paifé
jufqu a fe faire ordonner des prêtres par d'autres évêques
, pour leur adminiftrer les facrernens.
Le faint vieillard fit tous fes efforts pour les réunir, par
fes exhortations, par fes prières Si par fa douceur : il
demandoità Dieu jour & nuit cette grâce,avant la fin
de fa longue vie , Si fon fils ne la demandoit pas moins
ardemment. La douleur qu’il en reffentoit, l’occilpoit
le jour & la nuit ; Si les exercices de pieté , loin de le
vit a Greg.uaz. confoler, lui remettoient devant les yeux ces chers
freres , avec qui il les avoit fi fouvent pratiquez. Il
s’impofa filence , Si ne parla point en public pendant
tout ce temps. Enfin il perfuadaà fon pere de demander
pardon de fa faute, 8i défaire une confeiïion claire de
la vraie foi. Les folitaires Si ceux qui les avoient fuU 0rM- t - ‘»a
vis, quittèrent les foupçons qu’ils avoient conçûs du
faint vieillard , & reconnurent que fa créance avoit
toujours été pure. Lui de fon côté les reçut avec joie -,
& reçut avec eux les prêtres qu’ils avoient fait ordon-
ner. Saint Grégoire le fils célébra cette réunion par un
excellent difcours, ou il dit entre autres chofes, que orat.ïv.p.xoic
les réconciliations fuivies de rechûtes fréquentes, font
pires qu,e la divifion même, parce qu’elles ôtent l’efpe-
rance d’une réconciliation folide. Qu’il y a une mau-
vaife paix & une bonne divifion. Quand l’impieté eft
manifefte , il faut marcher tête baiffée contre le fer ,1e
feu, les puiffances ; & rien craindre ta n t, que craindre
quelque chofe plus que Dieu. Mais quand notre peine
n’eft fondée que fur des foupçons ; il eft bien plus avantageux
de demeurer en un même corps , pour nous re-
dreffer les uns le? autres, que de nous engager par la
divifionàdes préjugez qui ôtent la confiance ; & vouf|
loir enfuite corriger les autres avec empire , en tyrans
plutôt qu’en freres-
Le faint vieillard Grégoire romba malade, Si fut réduit
à une extrémité qui ôtoit toute efperance. Une fièvre
violente mettoit tout le dedans en feu : les forces lui
manquoient : il ne prenoit ni nourriture ni repos : il
avoit des palpitations Si des angoiffes continuelles : fa
bouche toute ulcerée en dedans,pouvoit à peine avaler
de l’eau. L’art des médecins ni le foin des.domeftiques
n’y pouvoit fuffire. Il ne connoiffoit plus lesaffiftans,&
il ne lui reftoit qu’un petit fouffle de vie. Cetoit la nuit
de pâques : Grégoire le fils, Nonne fa mere ,. tout le’
clergé Si tout le peuple étoient dans î’églifeen prières
partagez entre la joie de la fête Si la douleur de cett&