
Baf. ep. $ j
150 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e & peu connu : ainfi je parle fans confequence. Balî'T
eftdluftre par lui même &par fon éghfe, tout ce K
dit eft public : on lui fait une forte guerre, & les hérétiques
cherchent a relever quelque parole de fa bouche,
afin de le chaffer de 1 eghfe , lui qui eft prefque la feule
etmcelle qui nous refte. Il vaut donc mieux ceder un
peu a cet orage ,& faire connoître la divinité du S. Ef-
pnt par d autres paroles ; la vérité confifte plus dans le
ens que dans les mots. Mais quoique pût dire S. Grégoire
de Nazianze , les affiftans ne goûtèrent point ce
ménagement II rendit compte de cette convention d
S. Baille, qui luuepondit : Si nos freres ne font pas encore
convaincus de mes fentimens, je n’ai rien à répondre.
Car comment perfuaderai-je par une petite litre ,
ceux qu un fi ong-temps n’a pas perfuadez ? Dans peu,
Dieu aidant > les calomnies feront convaincues par des
effets. Car nous nous attendons à être bien-tôt au moins
chaiTez de 1 eglife Si dupaïs, pour la défenfe de la vérité:
peut-etre nous arrivera-t’il encore pis. Et quand if
S B d' CC 1 1 nous efPerons de J , C. n eft pas éloigné. : I tribunal
Concile d-An- Le voiage du diacre Dorothée, que faint Bafile avoit
“ V : a «. ®nvoie e,n ° c«dent de concert avec S. Melece & avec
laint Athanafe, ne procura aux Orientaux autre fecours
Bafep-^- T Ï È ï r T Z T 1 flUCm aPPortécs par Sabin diacre
de 1 eghfe de Milan II en rendit à faint Bafile de la part
de faint Valencn eveque d'Aquiléc ; & il apporta à A n -
tioche la lettre^du concile de Rome tenu par quatre-
vingt-treize eveques contre Auxence | à laquelle font
joints trois extraits des décrets du même concile, qui
expliquent la foi de la Trinité: c’eft-à-dire, la divinité
u verbe contre les Ariens , les dcmi-Ariens & Marcel
d Ancyre ; la divinité du S. Efprit contre les Macedo-
Sup. n. 19.
Tom. x.c&ne. p, I92.
L i v r e s e i z i e ’ m e . 191
niens;5¿ la foi de l’incarnation contre Apollinaire,fans
toutefois nommer aucuns de ces hérétiques. Cette lettre
fut recûë & approuvée par toute l’éghfe d’Orient ,
dans un concile dAntioche de cent quarante-fix évêques
, qui confirmèrent par leurs fouferiptions la foi du
concile de Rome. S. Melece eftà la tête, puis S. Eufebe
de Samofate, faint Pelage de Laodicée, Zenon de Tyr,
Euloge d’Edeffe , Bematius de Malle en Cilicie , Dio-
dore de Tarfe : les autres ne font pas nommez. On attribue
avec raifon à ce même concile d’Antioche une
lettre des évêques d’Orient à ceux d’Italie & de Gaule*
quife trouve entre celles de faint Bafile, apparemment
parce qu’il l’avoit compofée , & qui porte les noms de
Melece, Euiebe , Bafile, BaiTus, Grégoire, Pelage , &
plufieurs autres, jufqu’au nombre de trente-deux;ajoû-
tant encore à la fin, & les autres : ce qui marque un
concile nombreux. Le diacre Sabin fut chargé de cette
lettre : 8c les Orientaux fe rapportent à lui, de faire un
récit plusexaift de leurs maux , qu’ils décrivent ainfi :
Il ne s’agit pas d’une églife ni de deux : l’hérefie s’étend
prefque depuis les confins de l’Illyrie jufques à laThe-
baïde. La fainte dodirine eft renverfée , les loix de l’églife
confondues ; les ambitieux s’emparent des premieres
places, qui deviennent la récompenfe de l’impieté.
La gravité facerdotale eft perdue : on ne trouve
plus depafteurs qui fçaehent leur devoir : ils tournent
à leur profit le bien des pauvres, ou en font des libe-
ralitez. La rigueur des canons eft oubliée : la licence
de pecher eft grande. Car ceux qui ont acquis l’autorité
par la faveur des hommes, témoignent leur re-
connoiifance en accordant tout aux pécheurs. Ainfi les
peuples font fans corredlion, & les pafteurs n’ofent parler
étant efçlaves de ceux qui les ont élevez. Lafoica-
Valef. ad Théo U
V. c. 3-f. 41.
Sa f. <(.