
A n . 3 6 4 .
j t f . H iU r . J d
H 7 0 n o v . ed i t. le 93.
S i ip . I. x i i i » . 18
ïs. Co r . V U l. 6.
134 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j u e .
Aux très-heureux & très-glorieux empereurs Valen-
tinien Se Vabtts auguftes : Àuxence évêque de l’églife
catholique de Milan. J’eftime , très-pieux empereurs,
que la réunion procurée par fix cens évêques , après
tant de travaux ne doit pas être altérée par la contefta-
tionde quelques particuliers rejettez il y a dix ans, com.-
me on le prouve par écrit. Cette union de tant d’évê-
ques, eft le concile de Ritnini -, & ces perfonnes rejet-
tées4 font S. Hilaire Se S. Eufebe de Vierceil , condamnez
Se bannis par la fadion des Ariens en 33,5. Auxence
ajoûte : Je n’ai jamais connu A r iu s , je ne l’ai point vû
de mes y e u x , je ne fçai point fa dodrine ; mais j’ai crû
depuis l’enfance , comme j’ai été inftruit,Sè comme j’ai
appris dans les fiintes écritures ; j’ai crû, dis-je, & je
eroi en un feul vrai Dieu , Pcre tout-puiflant, invifi'ble,
impaffible,immortel ; Se en fon Fils unique N. S. J. C .
né du Pere avant tous les fiecles , Se avant tout commencement
: Dieu, vrai fils d’un vrai Dieu pere, félon
qu’il eft écrit dans l’évangile, dl continue ce qui regarde
l’incarnation Se le S. Efprit -, puis il ajoûte: Je
n’ai jamais prêché deux dieux , car il n’y a point deux
peres pour les nommer deux dieux, ni deux fils ; mais
un feul fils d’un feul pere, Dieu de D ieu , comme il eit
écrit : Il y aunfeulDieuperede qui eft to u t , Se un feul
Seigneur J. C. par qui eft tout. Les évêques catholiques
ont .toujours condamné dans leurs aifemblées toutes
les hérefies ; mais particulièrement dans le concile
de-Rimini. Et afin que vous connoiffiez mieux la vérité
de ce qui s’eft paffé , je vous en ai envoie les ades
Se je demande que vous vouliez bien les faire lire. Vous
verrez par là que ceux qui font dépofez depuis longtemps
, c’eft à-dire, Hilaire Se Eufebe , s’efforcent de
fane par tout des fchifmes. Car vous fqavez bien que
l’on ne doit plus toucher à l’expofition de la foi catholique
, qui a été bien faite une fo is , fuivant les faintes
écritures. 4 >-
Auxence aïant donne cet é crit, on répandit dans le
peuple qu’il avoit reconnu que J. C . etoit vrai Dieu ,
de même divinité Se de même fubftance que le Pere ;
Se qu’il ne s’éloignoit point du fens de l’expofition de
foi de faint Hilaire. Ainfi l’empereur croïant Auxence
effedivement catholique , embraffa fa communion.
Mais S. Hilaire foûtenoit toujours que ce 11’étoit que
feinte , que l’on détruifoit la f o i , que l’on fe mocquoit
de Dieu Se des hommes. Alors l’empereur Valentinien
lui ordonna de fortir de Milan. Il obéit, Se n’aïant plus
d’autre moïen de défendre la vérité , il publia un écrit
àdreffé à tous les évêques Se à tous les peuples catholiques,
où il découvre toute la frauded Auxence. Il montre
d’abord , qu’il ne faut pas fe biffer éblouir par le
,110m de paix , Se que l’églife n a befoin d aucun appui
temporel, ce qu’il explique ainfi :
Il faut gémir de la mifere Se de 1 erreur de notre temps,
A n . 3 6 4 .
où l’on croit que Dieu a befoin de la protedion des
hommes , Se on recherche la puiibnce du fiecle pour
défendre l’églife de J. C . Je vous prie, vous qui croïez
être évêques, de quel appui fe font fervi les apôtres pou^
prêcher l’évangile ? Quelles puiifances leur ont aide a
annoncer J. C. Se faire paifer prefque toutes les nations
de l’idolâtrie au culte de Dieu? Appclloient ils quelque
officier de la cour , quand ils chantoient les loiianges
de Dieu en prifon , dans les fers, Se après les coups de
fouet. S. Paul formoit-il l’églife de J. C . par des edits de
l’empereur, quand il étoit lui-même un fpedacle dans
le théâtre.? Je penfe qu’il fe foûtenoic par la protedion
de Néron , de Vefpafien ou de Decius, dont la haine a
m.
Ecrit de S Hilaire
contre Auxence.
H ila r . » . 10.
In A u x . ». 3.
A # , x v i. i j .