
5 1 s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
vois autre chofe ; comment m’afturez-vous que je reçois
le corps de J. C. ? Prouvons que ce n’eft pas ce que la
nature a formé, mais ce que la benedirftionaconfacré ;
ôc que la benedi&ion a plus de force que la nature, puif-
qu’elle change la nature même. 11 apporte l’exemple de
la verge deMoïfe changée en ferpent, 8c de plufieurs
autres miracles; 8c il ajoûte: Si la benedidion dés hommes
a eu le pouvoir de changer la nature : que dirons-
nous de la confecration d ivin e , où les paroles mêmes
du Sauveur opèrent i La parole de J .C . qui a pû faire
de rien ce qui n’étoit pas, ne peut-elle pas changer ce
qui eft en ce qui n’étoic point? Il dit que le peuple répond
Amen aux paroles de la confecration; ce qui montre
quelles fe prononçoient tout haut. Il recommande
aux nouveaux fideles le fecret des myfteres.'
Les cinq catechefes myilagogiques de S. Cyrille de
Jerufalem, font entièrement conformes à cet ouvrage
de S. Ambroife, 8c font voir la même tradition dans
l’Orient & dans l Occident, pour la pratique des facre-
mens.. il eft vrai que les catechefes de S. Cyrille font plus
anciennes de quelques années. Voici donc comme il
parle dans la première de ces in ftru d io n s , que l'on
nomme Myftagogiques, c’eft-à-dire, introduction aux
myfteres: Vous êtes entrez d’abord dans le veftibuledu
baptiftere, 8c comme vous étiez debout, tournez à 1 O c cident;
on vous aordonné d’étendre la main , 8c vous
avez renoncé à fatan comme prefent. Et enfuite; Pourquoi
regardiez - vous à l’Occident ? parce que c’eft le
fymbole des tenebres dont il eft le prince. Il explique
les renonciations aux oeuvres de fatan , qui font les péch
e z; à fes pompes qui font les fpeétacles du théâtre ,
du cirque 8c les autres: àfon culte, c’eft-à-dire non feulement
à l’idolâtrie, mais à toutes lesfuperftitions, aux
L i v r e d i x - h u i t i e ’ m e ; y i 9
enchantemens, aux caraêteres pour des remedes, aux
divinations. Il marque la profeflîon de fo i, 8c ajoûte :
Tout cela s eft fait au dehors, enfuite vous êtes entrez
dans le faint des faints, c’eft-à-dire dans le baptiftere.
Auih-tôt vous avez ôté votre tunique, pour montrer
que vous vous êtes dépouillez du vieil homme. Enfuite
onvous a oints de l’huile confacrée parl'exorcifme, depuis
le iommet de la tête jufques en bas. C ’eft l’huile
des catechumenes, dont les Grecs oignent encore tout
le corps. S. Cyrille pourfuit : On vous a conduits au bain
facré du baptême. On a demandé à chacun de vous, s’il
croyoit au nom du Pere 5c du Fils 5c du S. Efprit : vous
avez fait la confeftionialutaire; on vousaplongé trois-
fois dans l’eau , marquant les trois jours de la fépulture
du Sauveur. Danslatroifiéme catechefe il Explique l'on-
¿lion après le baptême 8c la confirmation. J. C. dit-il L
ayant fanêtifie les eaux du Jourdain par fon baptême ,
en fortit, 8c le S. Efprit repofa furluifenfiblement:ainfi
étant iortis du bain facré, vous avez .reçu l’onêtion ,
image de celle de J .C. Vous avez été premièrement
oints fur le fron t, puis aux oreilles, aux narines, à la
poitrine ; 8c il explique les raiions de toutes ces on-
¿fcions , que les Grecs obfervent encore.
S. Cyrille dans la quatrième catechefe explique le fa-
crernent de 1 euchariftie. Il en raconte premièrement
l’inftitution par les paroles de S. Paul r puis il ajoûte :
Lui-même donc ayant dit en parlant du pain ; Ceci eft
mon corps, qui ofera encore en douter ; lui-même ayant
dit: Ceci eft mon fang, qui pourra jamais dire que ce
n’eft p as fon fang ? Il changea autrefois l’eau en vin à
Canade Galilée, par fa feule volonté ; 8c on refuferade
croire qu’il a changé le vin en fang ? Recevons-le donc
£Yec une entiere certitude , comme le corps 8c le fang,
Catech.
p. z 11.
EuchoUg. ' f i 6 3.'
p. zy z . A»
p. xfj. &•
E ucbol. fol, ^
1. Cor. z i ,
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