
Sup. lèv. XY. » . i y.
Greg. Naz* or. 2cv
?• 34-r*
1 6 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vêque. Car Eufebe évêque depuis peu d’années , Si ordonné
iî-tôc qu’il fut baptifé , refpiroit encore un peu
l’air du monde , 8c n’étoit pas allez inftruit des chofes
fpirituelles, pour fe conduire en ce temp de trouble. Il
avoir donc befoinde fecours ; mais il l’embralFoit avec
joie, & croïoit avoir de l’autorité quand Bafile en avoit.
S. Bafile fervoit l’églife en plufieurs maniérés. Il parloit
avec hardieffe aux magiftrats & aux perionnes plus
puiffantes. Il terminoitles differendsau gré des parties.
Il afliftoit les pauvres dans les befoins fpirituels & corporels.
Il les nourrilFoit, il logeoit les étrangers, ilpre-
noit loin des vierges & des moines, comme il paroît
par les réglés qu’il leur donna par écrit 8c par tradition $
il regloit les prières & le fervice de l'autel. C’cft S. Grégoire
de Nazianze qui le témoigne -, & par là il femble
marquer la liturgie attribuée de tout temps à S. Bafile ,
& encore ufitée dans les églifes orientales , quoique la
fuite des temps y ait apporté quelque changement.
Il fignala principalement fa charité dans la famine
qui affligea la Phrygie, 8c les pats voifins pendant cette
année 370. Ce fut la plus cruelle famine dont on eût
mémoire en Cappadoce;& la ville de Cefarée éloignée
de la m et, ne recevoit aucun fecours par le commerce.
Ceux qui avoient des bleds, loin d’être touchez du bé-
foin des pauvres , cherchoient à en profiter. Toutefois
S. Bafile fit tant par fes prières & fes exhortations, qu’il
ouvrit les greniers des riches, Enfuite il affembla le
pauvre peuple demi-mort de faim ; 8c faifant apporter
des chaudières pleines de légumes cuites avec de la
chair fdlée , lui-même ceint d’un linge, leur diftribuoit
de fa main, fe faifant aider de fes amis 8c de fes fervi-
teurs,& accompagnoit cette aumône de 1
parole pour
la nourriture des âmes.
L i v r e s e i z i e ’m e . î 6j
Ancyre 8c Neocefarée perdirent alors leurs pafteurs,
8c S. Bafile écrivit à ces églifes des lettres de confolation ,
qui font de grands éloges pour ces évêques. Celui de
Neocefarée étoit Mufonius. S. Bafile l’appelle la colom-
ne de la vérité, le gardien des loix parternelles, l’ennemi
de la nouveauté. On voïoit, dit-il, en lui l’ancienne
forme de l’églife, 8c on s’imaginoit avoir vécu avec
ceux qui la gouvernoient deux cens ans auparavant. Il
félicité cette ville d’avoir eu depuis le grand S. Grégoire
Thaumaturge jufques à celui-ci, une fuite continuelle
de faints pafteurs. Il les exhorte à lui choifir un fuccef-
feur fans ambition & fans cabale,& à s’attacher au bien
commun, qui renferme l’avantage de chaque particulier.
L’évêque d’Ancyre étoit Athanafe qui avoit été mis
à la place de Bafile aii concile de C. P. en 360. S. Bafile
témoigné une extrême affliétion de fa mort,& lui donne
des louanges d’autant moins fufpeâres, qu’Athanafe
avoit reçu-un peu légèrement quelque mauvaïfe im-
preffion de fa doétrine.
On avoir déjà donné des fucceffeurs à ces deux évêques,
quand S. BafilemandaàS. Eufebe deSamofate la
mort de fa mere fainte Emmelie, qui mourut fort âgée
dans le monaftere où elle s’étoit retirée avec fainte Ma-
crine fa fille. Elle n’avoit alors auprès d’elle que deux de
fes enfans : fainte Macrine l’ainée de tous ; 8c S. Pierre
depuis évêque de Sebafte le dixième 8c le dernier. Comme
ils étoient des deux cotez de fon lit, elle les prit
chacun d’une de fes mains , 8c dit : Seigneur, je vous
offre, fuivant votre loi, les prémices 8c la dixme de mes
couches. Elle fut enterrée avec fon époux dans l’égliiè
desquarante martyrs, à feptou huit ftades du monaftere,
c’eft-à-dire un bonquart delieuë. L’églife hono-
Ep. 61
Sup. liv. XV. n. i 3.
Ep.67.
Ep. s b
XV.
Mort de .fainte
Emmelie, de faint
Cefaire , & de
fainte Gorgonie.
Greg. Ny jf v i t *
S. Muer. p. iS 6.
V.Pagi. an. 379.
». 8.
Greg. ïbid. p. 103.
B .
Mart. Rom.