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N. 362.
4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui ratnalToient ces os pour les brûler, & en aïant pris
quelques-uns à la dérobée, ils les portèrent à leur abbé
nommé Philippe. Celui-ci fe croïant indigne de garder
un tel trefor , l’envoïa à S. Athanafe par Julien fon diacre,
qui fut depuis évêque de Paleftine. S. Athanafe enferma
ces reliques , en prefence de peu de témoins, dans
le creux d’une muraille au fanétuaire d’une églife : di-
H ie r . ep. 1 7 . c . 8.
tp . zy . c. 6.
'Bnf. vu. c. 18.
B h ilo f l .y u . c .y .
Soz.om. v. z i.
fant par efprit de prophétie
en profiteroit : ce qui
que a generation fu ivante
arriva fous l’évêque Théophile &
l’empereur Theodofe. Le fepulchre de S. Jeart-Bapcifte
ne laiffa pas d’être toûjours honoré à Sebafte, comme
contenant encore fes cendres.
A Peneade autrement Ceiarée de Philippe, étoit la
ftatuë de J. C . que la femme guerie de fa perte de fang
lui avoit fait eriger. On voïoit d’un côté la figure d’une
femme a genoux, les mains étendues comme fuppliante,
vis-a-vis un homme debout enveloppé de bonne grâce
d’un grand manteau tendant la main vers la femme. Les
deux ftatuës étoient de bronze, pofées devant la porte de
la maifon <le la femme , dans la ville auprès d’une fontaine,
avec d’autres ftatuës qui faifoient un agréable fpe-
étacle. De la bafe de cette image de J. C . fortoit une certaine
herbe inconnuë aux médecins, qui étant montée
jufqu’à la frange de fon manteau , guerifloit toutes fortes
de maladies. On n’en içavoic point la raifon, ni pour
quel fujet avoit été drelfée la ftatuë, ni qui elle reprefen-
t o i t , parce que lé temps y avoit amaiTé beaucoup de terre
: mais enfin on découvrit la bafe , & é n y trouva une
infcription, par où l’on apprit toute l’hiftoire. Julien fit
abattre cette ftatuë & mettre la fienneà la place. Mais
la foudre tomba dcifus avec tant de violence , qu’elle la
coupa .par le milieu du corps, lui-abattit la tête & d ’en-
fonça.le vifage en deftous. Elle demeura aiafi noircie de
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L i v r e q u i n z i e ’m e . 4i
la foudre, & s y voïoit encore du temps de Sozofnene
foixante ans aptes. Quant a la ftatuë de J. C . les païens
la traînèrent dans la ville par les pieds & la briferent :
mais les Chrétiens la recueillirent & la mirent dans l’é-
g life , oùon la gardoit encore du même temps de Sozo-
mene. Il eft vrai qu’elle n’étoit que dans la diaconie ou
facriftie , & que l’on ne l’adoroit p a s , parce , dit Philo-
ftorge , qu il neft pas permis d adorer de la bronze ou
d’autre matière : mais («1 la confervoit avec la bienféan-
ce convenable , pour la montrer à ceux qui venoïent la
voir par dévotion. Quelques particuliers conferverent
foigneufemenc la tê te , qui s’étoit feparée du corps de la
ftatuë comme on la traînoit.
A Emefe en Syrie les païens profanèrent l’églife
nouvellement b âtie, la dédiant à Bacchus qu’ils nom-
moient Gynide ou Androgyne , parce qu’ils lui don-
noient les deux fexes, & y placèrent fon idole. Tite
étoit évêque de Boftre à l ’entrée de l’Arabie Petrée ,
près de la Paleftine. Comme l’empereur l’avoit menacé
de s’en prendre à lui & à fes clercs , fi le peuple fai-
: foit quelque fedition ; Tite lui cnvoïa une requefte
“par laquelle il lui reprefentoit qu’il travailloit au contraire
a contenir le peuple dans fon devoir : ufant de ces
paroles cntr’autres : Quoique les Chrétiens foient en
auifi grand nombre que les païens , & qu’ils foient retenus
par nos exhortations , afin qu’il n’arrive aucun
defordre. Julien fe fervit de ces paroles pour rendre Tire
odieux au peuple de Boftrex conime s’il les accufoit d’être
portez d'eux-mêmes à la {édition , & leur ordonna
de le chaifer de leur ville par un édït qui commence
ainfi.
Julien aux Boftriens : Je crdïois que les chefs des
Gahleens reconnokro-ient qu’ils m’ont plus d’obligation
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A n , 3 62.
Theod. n i . c . 7 ;
SoZjOm• v. e,
xxr.
Lettre de Julien?
aux Bo-ilrieri»-,