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Condamnation
des Mafl'aliens.
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590 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
de l’arc : ils faifoient plufieurs autres folies femblables
qui leur attirèrent le nom d’Antoufiaftes. Quand on de-
mandoit à quelqu’un d eux, s’il étoit patriarche ou
prophète, ou ange,ou Jeius-Chriftmême, il difoit hardiment
qu’oüi. En un mot, ilscroïoient que la fcience
& la vertu des hommes pouvoir arriver, non feulement
àlareiTemblance, mais à l’égalité de Dieu : enforteque
ceux qui étoient parvenus au comble delà perfeéfion,
ne pouvoicnt plus pecher, pas même de penfée ou par
ignorance. Ils ne fe feparoient point delà communion
des fideles; maiscachoient foigneufementleurhereiïe,
jufquesàlanierimpudcment, & l’anathematifer quand
ils étoient convaincus. Les chefs de cette fcéte étoient
Adelphius, quin’étoit ni moine, ni clerc, mais pur laïque
: Sabbas, qui portoit l’habit de moine, & s’étoit
fait eunuque, & le nom lui en étoit demeuré; un autre,
Sabbas: Êuftathele venerable, Dadoés, Hcrmas, Si»
meon, Sc quelques autres.
Flavien évêque d’Antioche ayant appris qu’ils de»
meuroient à EdelTe, &c qu’ils répandoient leur venin
dans le voifinage, y envoya une troupe de moines qui
les amenèrent à Antioche;& comme ils nioient leur
herefie, il les convainquit ainfi. Il dit que ceux qui les
accuioient, étoient des calomniateurs & les témoins des
menteurs, & appellant doucement Adelphius qui étoit
trés-vieux, il le fit aiTeoir auprès de lui, & lui dit : Nous
qui avons long-tems vécu, nous connoiiTons mieux la
nature de l’homme, & les artifices des démons, & nous
fçavons par experience la conduite de la grâce. Ces
jeunes gens qui n’ont point examiné tout cela , ne peuvent
fupporter les difeours fpirituels. Dites moi donc
comment vous expliquez que l’efprit malin fe reti (■,
& que lefaint Efpritfe communique, Adelphius fla.,é
L i v r e d i x - n e u v i e ’ m e .’ 5 9 1
f>ar ce difeours, dit que le baptême n’étoit d’aucune uti-
ité : qu’il n’y avoir que la priere qui chalfât le démon familier
, que chacun recevoir en nailfant avec la nature
du premier pere. Que quand ce démon étoit chaffé par
la priere, le S. Ffprit venoit & motitroit fa prefence fen-,
fiblement & vifiblement, en délivrant le corps du mouvement
de pallions , &c l ame de l’inclination au mal ; en
forte qu’il n’étoit plus befoin, ni de jeûne pourabatrele
corps, ni d’inftru&ion pour reglerl’efprit. Que celui qui
étoit en cet état, voïoit clairement l’avenir, &contem»
ploitla fainte Trinité avec les yeux. Alors Flavien dit â
Adelphius ces paroles de l’écriture : Malheureux vieillard
, tu es convaincu par ta propre bouche.
Enfuite il tint concile avec trois évêques, qui apparemment
fe rencontrèrent à Antioche, & jufques à trente
prêtres & diacres. Les trois évêques furent Byze de
Seleucie, Maruthas de Sopharene vers la Mefopotamie,
& Samus, dont on ne fait pas le fiége. Bien qu’Adelphius
témoignât fe repentir,& renoncer à fon herefie,le
concile ne lailfa pas de le condamner avec fes complices
& on les convainquit enfuite du peu de fincerité de leur
abjuration. Car on découvrit qu’ils communiquoienc
par écrit avec ceux qu’ils avoient condamnez comme
Malfaliens,& reconnoilfoient être dans les mêmes fenti-
mens. Flavien écrivit une lettre aux fidelesde la province
dOfroëne ou étoit Edeife, pour les informer de ce
quis’étoic paifé, & il y marquoit, que les hérétiques
avoient été abbattus &c anathematifez. Les évêques
d Ofroëne remercièrent Flavien, & aprouverent fa conduite:
toutefois il ne lailfa pas de demeurer un grand
nombre de MalTaliensen Syrie.
Ceux qui en furent chalfez, fe retirèrent en Pamphy-
lie.Mais faint Amphiloque éyêque d’Icone enLy caonie,
D a n . x i i l«
2.. 61,
Vhot.Ccd» 5 1 .
Ehot. ibid•