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vrai, ne s'accordent point avec les opinions d'antres botanistes
d'nn grand mérite ; cependant toute étude laite par un homme
aussi consciencieux ne peut qu'être prolital)le à la science, et s'il
n'est guère donné k un savant quelconque de prononcer toujours
des arrêts sans appel, personne ne possède plus que M. Feiizl le
talent de faire jaillir la lumière de la discussion, et de manier les
armes de la polémique avec autant de force que de courtoisie et
d'élégance.
Quant à la méthode systématique relative à l'arrangement des
ordres, genres et espèces, je me suis conformé, pour les premiers,
particulièrement à celle adoptée par M. Gi'isehach dans son Spicilegium
jlors} rumelicx et bithynicm, qui m'a toujours ])aru un
véritable modèle à suivre dans la l'édaction des Hoi'es locales. En
conséquence, j'ai admis dans mon ouvrage l'ordi-e dans lequel
les fannlles se trouvent rangées dans celui de M. Grisebach, en
substituant le mot ORDO au mot FAMILIA , et en adoptant le plus
souvent, pour les déterminations ordinales et génériques, les
caractères exposés dans les GENERA d'Endlicher, Pour la classification
des espèces, j'ai généralement suivi celle du PRODROME de De
Candolle, à l'exception des cas où les méthodes employées par Grisebach,
1. c., par Ledebour, dans sa Flora rossica, ou par d'autres
botanistes de notre époque, m'ont paru préférables. Au reste, je ne
me suis abstenu de plusieurs modifications assez urgentes qui auraient
pu être introduites dans les distinctions génériques et spécifiques
les plus fréquemment adoptées, que parce que des changements
à cet égard eussent rendu fort embarrassante la comparaison
de la végétation de l'Asie Mineure avec celle des pays dont les flores
ont été disposées d'après la classification usuelle; or ces études
comparées sont précisément celles qui auront la plus large place
à la fin du premier volume. Ces espèces sont : Trifolium phlebocalyx,
p. 29 et 30; Gypsophila sphoerocephala, p. 206 ; Alsine tenuifoUa, Crantz,
p. 225, 226, 227 et 228; Cemslium gnaphalodes, p. 2i9 et 250; observalions
de M. Fenzl à l'égard de YAhjssum conslellatnm, p. 305 et 30G; Alyssum
Wulfenianum, p. 307, 308, 309 et 310; Alyssum Mesopofamicum, p. 312;
Bupleurum asperuloides, f). 417, 4'18 et 4'19; Bunium Cilicicum, ].). 412 e't
4'13: Pohjlophium Ihalictroides, p. 443 et 444; Ileracleuin paslinaca, p. 437,
438 et 439; Bupleurum exaltatum, p. 422, 423, 424, 425 et 426; Eriosynaphe
Kotschyana, p. 433 et 434, Linaria polyclada (t. II.), p. 23, 24 et 25; Salvia
orygalh ( t. II.), p. '136 et 137.
daus mon troisième volume de ia Botanique de fAsie Mineure.
C'est pour des motifs de même nature que je ne me suis pas
conformé à la méthode si philosophique adoptée par MM.Uecaisne
et Maout dans leur FLORE DES .IARDINS ET DES CHAMPS, manuel botanique
le plus utile et le plus remarquabl e peut-être qui ait jamais été
publié, et où ces savants auteurs n'admettent qu'à titre de sousgenres
im bon nombre de genres qui, très-certainement, disparaîtront
un jour comme tels. D'ailleurs, le système d'épuration
suivi |)ar MM. Maout et Decaisne, et d'une manière plus large
encolle par M. Naudin, a déjà eu d'illustres représentants à la
tête desquels figure De Candolle qui, le premier, porta la hache
et la serpe dans l'épaisse forêt de plantes parasites dont se
trouvait encombré, même de son temps, le sobre et sévère jardin
de l'immortel Linné. Le coup d'oeil le plus rapide jeté sur le
PRODROME suffit pour apprécier l'étendue de ce travail de déblaiement,
véritable nettoyage des étables d'Augias. En effet, presque
chacune des sections qui divisent en groupes naturels les espèces
du PRODROME sont autant de genres inutiles créés depuis Linné.
Bien que l'oeuvre monumentale du PRODROME, si admirablement
continuée et si substantiellement développée par M. Alphonse De
Candolle, qui s'est associé pour collaborateurs plusieurs des plus
éminents botanistes de notre époque ( Bentham, Boissier, Choisy,
Decaisne, Dunal, Meisner, Nees van Esenbeck, etc.), représente
aujourd'hui la science sous ses formes, sinon irrévocablement
arrêtées, du moins délivrées des contours fantastiques et arbitraires
qui la défiguraient, cependant, à mesure que ce prodigieux
répertoire avance, les découvertes et les contributions continuelles
rendent de plus en plus incomplètes les parties du PRODROME
publiées depuis un certain nombre d'années, et réclament
impérieusement une révision scrupuleuse, ne fût-ce que pour
discuter les titres de la légion de nouveaux hôtes qui y demandent
leur place, souvent à la vérité rien que pour avoir
changé le nom porté par leurs devanciers. En un mot, les étables
d'Aiîgias sont encombrées de nouveau , et cette fois elles attendent
non-seulement un nouvel Hercule qui en déblayera l'enceinte,
mais encore un nouvel architecte qui consolidera et modifiera les
bases mêmes de l'édifice : tant il est vrai que dans leur marche les
sciences naturelles se trouvent successivement an-êtées ou gênées,