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de Grisebach, parce que d'abord ces ouvrages (et particulièrement
le premier) doivent nécessairement ótre supposés en possession
de tous les botanistes qui s'occupent de la flore de l'Orient,
et qu'ensuite, le nombre d'espèces dont il m'aurait fallu reproduii'e
les diagnoses eût été incompatible avec le cadre que je
m'étais tracé. C'est pour ce dernier motif que je me suis vu forcé
de renoncer à la réimpression des diagnoses si complètes et si
précises des Illustraiiones pkmtaruin orientalium de Jaubert et
Spach, bien que ce splendide ouvrage rentre dans la classe de ces
publications dont je m'étais imposé le devoir de reproduire les
diagnoses, car à cause de son prix il n'est ])as généralement accessible,
surtout hors de France. Malgré toutes ces restrictions, les
diagnoses que j'ai pu reproduire restreindront considérablement
le nombre des livres à consulter pour avoir la description de celles
des espèces que je ne fais que nommer. Ces livres se borneront à
l)eu près aux Prodrome de De Candolle, Enimeratio planiarwm omnium
hucusque cognilarum de Kuntb, Spicilegiimi ßorx rumelicx et
bithynicx de Grisebach, Flora rossica de Ledebour, Beiträge zur
Flora des Orients de C. Kocb, et enfin aux Illustrationes piantarmi
orientalium de Jaubert et Spach. Il est vrai que cela forme encore
un certain appareil bibliographique que quelqnes-uns pourraient
trouver assez considérable; cependant, il se réduit à des propoitions
bien modestes lorsqu'on le compare à l'immense bibliothèque
qu'on eût été forcé de compulser si je n'avais pas épargné au lecteur
la peine de remonter chaque fois à la source pour y puiser
lui-même les diagnoses que je donne, et dont la découverte m'a
coûté quelquefois beaucoup de recherches et de temps.
J'aurais bien désiré pouvoir faire graver sinon toutes, du moins
les plus remarquables des es])èces soit nouvelles soit non encore
figurées dont mon ouvrage donne les diagnoses; c'eût été sans
doute le moyen le plus efficace d'augmenter l'importance scientifique
de ce dernier. Malheureusement, ici encore ma position
d'isolement a manifesté toute son action paralysante. Éditant depuis
douze années, exclusivement à mes propres frais, un ouvrage
qui, à cause de sa nature spéciale et surtout de son prix élevé, se
niques sur l'Orient disséminées dans les Linnoem; l'ouvrage, qui peut ôU-e
relié en un volume peu considérable, est d'un prix fort modéré.
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vend d'autant i)his mal que, par habitude et par principe, je me
suis constamment abstenu des démarches qui seules peuvent assurer
aux auteurs soit une grande publicité, soit la coopération indispensable
des souscriptions officielles, j'ai dû nécessairement
chercher à restreindi'e les sacrifices énormes qu'il m'impose et
qui, sous le rapport de la compensation pécuniaire, demeurent
pour moi à peu près improductifs et gratuits. En conséquence,
je me sius vu forcé de réduire le chiffre de mes planches
botaniques à quarante-quatre ', chiffre qui ne représente qu'une
très-minime fraction de celui qu'elles auraient atteint si j'avais
été à même de leur donner tout le développement que réclamait
le sujet.
Les quarante-quatre planches, toutes gravées à Paris et dont une
explication détaillée se trouve à la fin du deuxième volume, ont été
exécutées sur des dessins faits d'après nature par les artistes suivants
: les dessins des planches 2, 3, 9, 19, 21, 22, 27, 28, 33, 36,
37, 38, /iO, 41 et 42, par M. Fischer, à Saint-Pétersbourg, et complètement
retouchées à Paris par M. Riocreux conformément aux
indications de M. Decaisne; ceux des planches 1,4, 6, 7, 8, 10,
M, 12, 13, \li, 15, 16, 17, 18, 20, 23, 24, 25, 30, 31 et 43, par
M. Riocreux, sous la direcfion de M. Decaisne qui a bien voulu
donner lui-même les analyses; et enfin, ceux des planches 29,
32, 34, 35 et 39 , par M. Heyland, à Genève, sous la direction
de M. Boissier, à qui appartiennent les analyses dont ces cinq
planches sont enrichies '-.
Pour chaque espèce qui a été recueillie soit par M. Balansa, soit
par moi, ou bien qui se trouve représentée dans les collections
de M. Kotschy de l'année 1853, dans le Herbarium grxcum normale
de M. de Heldreich, ou enfin dans le Catalogue des plantes
de la Syrie, par MM. Puel et Maille, je cite les numéros des collections
et herbiers respectifs, en plaçant immédiatement après
l'espèce ou après les synonymes de cette dernière (renfermées
entre des parenthèses) en abréviations initiales, les phrases sui-
'I. Et cependant il est déjà bien supérieur à celui des planches qui accompagnent
la première partie de mon Asie Mineure qui n'en a que vingt-sept.
2. La planche 44, représentant le platane de Godeffroy à Buyukderé, a
été gravée à Paris sur un dessin fait par M. Laurent, le zélé compagnon de
l'infortuné Hemmaire de Hell.