XXI! PRÉFACE. l'HÉFAGli. XXI n
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nues jusqu'alors du Pont central et du Pontus Polemoniacus, je
dois dire quelques mots relativement au sens dans lequel les
noms de PONT et d'ÀUMENIE sont employés dans le présent travail.
J'applique la dénomination de PONT non-seulement à la partie
littorale ainsi désignée par les anciens, inais je la i)rolonge à
l'Ouest jusqu'à Samsun inclusivement, et au Sud, à travers le PONTUS
POLEMONIACUS dcs aucieus, jusqu'à la Vallée du Haut-Iris inclusivement.
Je sépare la portiou littorale du Pont (comprise entre
Trébisonde etBatun) de l'Arménie proprement dite, par la longue
chaîne qui, sous le nom de Kalat-dagh, s'élève au sud de Trébisonde
et se replie de là graduellement au Nord-Est, en longeant à
une certaine distance la côte de la mer Noire, pour s'en rapprocher
ensuite dans les parages de la rivière Tchoruk. Cette chaîne,
qui porte des noms très-divers selon les localités (Dschimud,
Katcherkar, Kochtar-dagh, etc.), et que, dans sa totahté, j'ap[)elle
chaîne Pontique ou Taurus Politique, fait partie de ce que les anciens
désignaient sous le nom de Montagnes ñloschiques.
Ainsi, conformément à ma délimitation, tontee qui est situé au
sud de la chaîne Pontique (par exemple la vallée du Tchoruk, les
villes de Gumuchhane, Baïbut, etc.), est censé se trouver dans le
domaine de l'Arménie. Quant à cette dernière, je lui donne également
un sens très-large, en y comprenant non-seulement la GRANDE
et la PETITE ARMÉNIE, ainsi que I'ARMÉSIE RUSSE, mais encore les régions
septentrionales du Kurdistan et de la Mésopotamie, deux
contrées que je n'ai point admises en totahté dans mon cadre,
parce que alors je n'aurais plus eu de bornes et que j'aurais pu
tout aussi ])ien pousser jusqu'au golfe Persique. En conséquence,
3e n'ai compris dans la dénomination générale d'Arménie que
les portions du Kurdistan tout à fait contiguës à cette contrée, à
l'exception cependant de la ville de Mossul que j'ai cru devoir faire
entrer dans mes limites, parce qu'elle figure dans la deuxième
partie de mon ASIE MINEURE comme un des points météorologipai'faitement
pour mon sujet que le lecteur sache positivemenl que l'espèce
dont il est question a été observée dans les localités sus-nientionnées, en
lui réser\ant le droit de les considérer comme cappadociennes ou ciliciennes,
selon qu'il croira les textes de Strabon plus favorables ii l'un de
ces noms qui, après tout, n'ont qu'une valeur de souvenirs classiques et
nullement d'actualité géographique.
ques. Toutes les autres portions de la Mésopotamie et du Kurdistan
se trouvent rejetées dans le groupe nombreux des pays
placés en dehors de mes limites, et que je signale chaque fois
qu'une espèce appartenant à mon domaine a été constatée ailleurs ;
dans ce cas, les régions faisant partie de ce domaine sont toujours
séparées par un trait de celles qui ne s'y rattachent point. C'est
ptirnii ces dernières, naturellement, que ligure l'Europe, prise
dans un sens restreint, car j'en sépare la Grèce, les provinces
européennes de la Turquie et la Crimée, et je cite ces dernières
comme des régions parfaitement distinctes, ainsi qu'elles le sont
en effet, hotaniquement parlant, ce que j'essaierai de prouver dans
le troisième volume de ma Botanique de l'Asie Mineiire*. J'ai cru
inutile de mentionner les diverses régions européennes habitées
par une espèce, car nos flores fournissent ces renseignements;
mais comme il n'est pas indifi^rent pour la géographie botanique
de savoir si une espèce croissant spontanément en Asie Mineure
est également établie en Europe, j'ai adopté le signe f pour indiquer
son existence dans cette dernière partie; cependant j'ai
cru devoir signaler nominativement les régions de l'Europe,
dans le cas où l'habitat de l'espèce y offre une aire d'expansion
remarquablement restreinte. Par contre, les flores non européennes
étant souvent aussi rares qu'incomplètes et généralement
1. Aussi toutes les fois que je cite la Russie en général ou la Russie
méridionale en particulier, il est bien entendu que je ne comprends dans
ces dénominations ni la Sibérie, ni le Caucase, ni la péninsule taurique
(Grimée). De même, dans mon ouvrage, les termes de Provinces Caucasiennes
[Provincia} Caucasico;} n'embrassent ni l'Arménie russe, ni la
bande littorale nommée Awhasie, qui, toutes deux, ainsi que je l'ai déjà
tait observer, sont censées faire partie l'une de l'Arménie, et l'autre du
Pont. J'attribue de plus à l'Arménie les quelques rares espèces que
AI. Ledebour signale comme habitant les extrémités occidentales du Caucase,
dans les parages des frontières turques ( Caucaso occidentali versus
fines twcicas), car il m'a paru peu logique d'admettre que ces lignes de
démarcation conventionnelles que l'on appelle frontières entre deux États
ont le pouvoir de neutraliser certaines espèces, comme en politique on
neutralise certains cantons ou certaines mers. Évidemment, les espèces
signalées sur la frontière entre le Caucase et les provinces turques (provinces
qui précisément constituent l'Arménie) appartiennent autant au
premier qu'aux dernières.
amm •• : % •s&asw