X X P R É F A C E . PRÉFACE. X X I
pour les efibris d'un seul individu. En conséquence, j'ai adopté
pour mon répertoire botanique les limites suivantes : au Nord,
le littoral septentrional de l'Asie Mineure, compris entre flonstanlinople
(inclusivement) et une bande étroite côtière (inclusivement)
qui, sous le nom A'Awhasie, forme une partie du
littoral oriental du Pont-Euxin. Au Sud, la limite est représentée
par la còte méridionale de l'Asie Mineure depuis le cap Kin-io jusqu'au
golfe de Skanderun, d'où cette ligne continue à l'Est en passant
par Marach et Nisib pour aboutir à Mossul ; là elle tourne sous
un angle aigu au i\ord-Ouest en formant une ligne droite entre
Mossul et l'extrémité méridionale du lac Urumia. La limite orientale
longe d'abord la côte orientale du lac Urumia ainsi que la
lisière orientale de l'Arménie russe jusqu'à l'extrémité Nord-Ouest
du lac Goektchaï, où elle tourne à l'Ouest pour regagner la frontière
turque dans les parages de la petite ville d'Alexandropol, qui
marque la frontière entre les possessions russes et ottomanes ; de
là la ligne continue la frontière orientale de ces dernières jusqu'aux
parages du petit fort Saint-Nicolas, et tourne enfin au Nord
pour suivre la lisière orientale de la bande côtière connue sous le
nom d'Awbasie. Entin, la limite occidentale est formée par le
groupe des îles de l'Avcliipel, comprises entre le littoral occidental
de l'Asie Mineure et le littoral oriental de la Grèce et de la Thessalie
'. On voit par les limites entre lesquelles j'ai circonscrit la
vaste contrée dont la végétation est l'objet de mon répertoire botanique,
que ces limites ne s'accordent pas toujours avec les divisions
politiques, et que, d'un autre côté, elles ne sont même pas
basées sur le caractère de la végétation, plusieurs des contrées
dont il s'agit étant encore très-peu connues sous ce rapport. J'ai
donc dû me contenter de réunir les régions qui, tant par leur
Je n'ai pas besoin de faire observer que ma carte de l'Asie filineure
ne correspond nuliemont à l'étendue qu'embrasse la partie botanique de
mon ouvrage. Aussi le troisième volume de cette partie bolaniqiie sera
accompagné d'une nouvelle carte qui, sur une échelle beaucoup plus
petite que celle choisie pour ma grande carte, reproduira toutes les contrées
comprises entre les limites que je viens de tracer. De plus, par des
teintes conventionnelles, j'essaierai d'y indiquer l'étendue des régions boisées,
ainsi que l'extension de certains végétaux les plus importants pourl'économie
domestique, comme les céréales, la vigne, l'olivier, etc.
coutiguration que par leur contiguïté, pourraient offrir le plus
d'analogie sous le point de vue botanique, et que par conséquent
il eût été peu logique de séparer. C'est pour cette raison que
je n'ai pas cru pouvoir disjoindre l'Arménie russe de l'Arménie
turque, ni la province ottomane où se trouve le lac de A*an de la
province persane oit est situé celui d'Urumia, ni Constantinople
et ses environs de la côte opposée du Bosphore, ni enfin les îles
de l'archipel grec de la partie de cet archipel demeurée turque, en
dépit des protestations que provoque cette démarcation contre
nature, non-seulement au nom de la géographie, mais encore au
nom des intérêts les plus sacrés de l'humanité. Cependant j'ai
exclu de l'Archipel l'île de Candie par les mêmes raisons qui ne
me permettent point de trailer l'île de Chypre comme un simple
appendice du littoral méridional de l'Asie Mineure ; c'est que l'une
et l'autre de ces îles constituent des surfaces assez considérables et
assez variées pour pouvoir offrir des caractères liotaniques qui ieur
sont propres et que, par conséquent, f'on n'a pas droit de considérer
comme la continuation naturelle de la flore des pays voisins.
Quant aux dénominations des diverses régions qui constituent
l'Asie Mineure, je me suis servi des mêmes noms empruntés
à la géographie ancienne dont j'ai fait usage dans la deuxième
partie de mon Asie Mineure, en leur conservant l'étendue et le
sens que je leur avais primitivement assignés Seulement, comme
la partie botanique de mon ouvrage embrasse un aréal beaucoup
plus vaste que la partie précédente, puisque, postérieurement à
la publication de cette dernière, j'ai considérablement élargi la
sphère de mes explorations en les étendant sur une portion de
l'Arménie ainsi que sur les régions encore complètement incon-
'I. V. le chapitre IX, p. 391-5'I7 de la Climatologie de l'Asie Mineure. Il
est presque inutile de faire observer qu'il ne peut point exister une exactitude
mathématique dans celte manière de délimiter les régions de l'Asie
Mineure, car les géographes de l'antiquité sont eux-mêmes plus ou moins
vagues à cet égard. D'ailleurs, ce manque de précision n'a que très-peu
d'importance pour la nature de mon ouvrage; les localités une fois exactement
indiquées, il importe peu de savoir à laquelle des deux provinces
contiguës ces localités devraient appartenir, d'après le sens qu'y attachait
Strabon ou Ptolémôe. Aussi, si quelquefois il m'est arrivé de placer tantôt
eu Gappadocie, tantôt en Cilicie, la chaîne d'Aladagh, les villages Bereketly,
etc., situés sur les confins de ces deux régions classiques, il sutfit