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L’herbier formé aux îles Sandwich par M. Rémy
renfermait des échantillons en très-bon état d’une
plante que l’ensemhle de ses caractères rapportait évidemment
au genre Joinvillacées. Les plantes de la
Nouvelle-Calédonie, envoyées par M. Pancher et par
M. Vieillard au ministre de la marine, comprenaient
aussi une autre espèce de ce même genre qui a paru
identique avec le /. elegans de Gaudichaud. M. Brongniart
ne doute pas que l ’espèce des îles Sandwich
ne soit le J. ascendens, espèce dont Gaudichaud n’avait
vu que de jeunes tiges portant les premières
feuilles.
Ces deux plantes étant en fleur et en fruit, il a été
facile de compléter et de rectifier quelques-uns des
caractères indiqués sur les figures de Gaudichaud.
La fleur, ainsi que Gaudichaud l ’avait vue, par suite
de la persistance des enveloppes florales à la hase du
fruit, est formée d’une rangée interne de trois pétales,
plus petits que les sépales dans le /. elegans, et de
même longueur dans le /. ascendens, mais toujours
secs, scarieux, et rappelant ainsi la fleur d’un jonc.
Il y a six étamines égales entre elles , à filets assez
courts, opposées aux divisions du périanthe, à anthères
elliptiques, introrses; le pistil offre un ovaire à
trois loges, surmonté de trois stigmates allongés, linéaires,
divergents, papilleux jusqu’à leur base sur
leur face interne. Gaudichaud, n’ayant observé que
des fruits dont les stigmates s’étaient détachés, a représenté
comme des stigmates courts et sessiles les
bases seules persistantes de ces organes.
Gaudichaud avait observé le caractère important des
ovules, qui consiste en ce qu’ils sont solitaires et suspendus
au sommet de chaque loge, et qu’ils sont
orthotropes, leur micropyle étant à l’extrémité inférieure;
double caractère qui éloigne ces plantes des
Joncées pour les rapprocher des Restiacées.
Le péricarpe du fruit est charnu et renferme deux
ou trois graines sphériques ou aplaties sur leurs faces
internes; leur testa, solide et crustacé, est marqué de
rides transversales très-prononcées, et montre à son
extrémité supérieure le hile et la chalaze, et, vers
l ’extrémité inférieure, un disque lisse, arrondi, qu on
peut séparer du reste du tégument, et formant un em-
hryotége qui doit évidemment se soulever lors de la
germination.
L’intérieur de la graine est presque entièrement
occupé par un périsperme farineux, dont les cellules
remplies de fécule se désagrègent facilement.
I.a structure de l’embryon paraît absolument sem-
blable à celle des Restiacées, des Xyridées et des
Ériocaulonées. L’embryon figuré sur la planche de
Gaudichaud est surmonté d’un appendice en éventail
en cône renversé et formé de cellules rayonnantes.
M. Brongniart, faisant remarquer que le genre Fla-
gellaria a été placé par erreur à la suite des Joncées,
se rapprochant bien plus par ses caractères des Join-
YÎllea, a proposé de former le groupe des F la g e lla -
RiÉES,’ comprenant les deux genres Flagellaria , de
Linné, et Joinvillea, de Gaudichaud.
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