M eme P l. Su i t e du N um. i o 9 . P t , LIL
T J O R S Q U E nous avons donné la Defcription de la Diane , n°. 1 09 ,
Pl, L U , nous avons dit pag. 202 , que nous ne connoiflions pas fa Chenille,
Nous ignorions alors que M. P allas, célébré Profeffeur d’Hiftoire Naturelle à
S. Peterfbourg, l’eût repréfentée. C’eft finement d’après nature, puifqu’il l’a
élevée pluiieurs fois. Comme fes Figures ont la réputation d’une très-
grande exactitude de coloris , Eiper a copié celle-ci pour la placer dans
la Continuation qu’il fait de fon Ouvrage fur les Papillons. Nous avons
cru faire plaiiir à nos Soufcripteurs en imitant Elper > & nous donnons ,
d’après lu i, le portrait de cette Chenille, Fig. 10$ c. Son corps eft d’un
beau jaune citron. Chacun de fes anneaux a de chaque côté deux bandes
rouges terminées par un point noir. Il eft de plus chargé fur le dos, d’une
excroiifance rouge, terminée aufli par un point noir, & entourée de longs
poils grifâtres. Ç’eft dans les parties méridionales de la Ruilie & de la
Hongrie , que M. Pallas a trouvé cette Chenille, & toujours fur VArijloloche
Clématite. * Elle ne vit d’aucune autre Plante. C’eft delà qu’il a nommé
fon Papillon Pap. Arïftolochice. Lorfque cette Chenille veut changer de
forme , elle couvre de foie une petite furface, s’y crampone avec les pattes
de devant, & fe fuipend par le milieu du corps , avec un fil très-fort.
Sa Crifalide eft repréfentée Fig. 109 d. Elle eft d’un blanc - jaunâtre ,
traverfée de beaucoup de rayes noirâtres, les unes perpendiculaires , les
autres horizontales. La Chenille paffe l’hyver fous cette enveloppe, & le
Papillon paroît au Printems. Scopoli l’appelle Pap. Hypermenefira.
r C1) Voy. Flore Fraeçoife , Toin. I I I , n°. 961, pag. 388,
Pl. LXXV11L Supp. XXIV. Num. i o 9 . Us.
la A PROS ERP INE .
C^^UELQUE reffemblance qu’il y ait entre ce Papillon, & celui nommé
la Diane que nous avons repréfenté Pl. L I I , n°. 1 o 5 , il ne faut pas les
confondre enfemble. Ce font deux efpéces différentes qui n’habitent pas les
mêmes contrées. Le premier fe trouve au midi de la Ruilie, dans la Hongrie,
& aux environs de Vienne ; l’autre ne fe voit que dans les parties méridionales
de 1 Europe. C’eft lui que déiigne Linnæüs , fous le nom de Rumina.
Cependant prefque tous les Naturaliftes qui ne connoiffant pas celui-ci, ont
trouvé la Diane, trompés par la reffemblance, l’ont prife pour le Rumina de
Linnæus. Le Catalogue Syftématique des Papillons des environs de Vienne
en Autriche, eft le premier Ouvrage qui faffe mention des deux efpéces,
& qui releve l’erreur de ceux qui l’ont précédé. Ces deux Papillons comparés
enfemble, ont des différences très-remarquables. La Proferpine , Fig. 109:
fl, c a fur les ailes fupérieures fix taches rouges qui manquent à la
Diane, ôc qui font le caraûere principal qu’indique Linnæus, pour le Rumina.
Les taches rouges de fes ailes inférieures font beaucoup plus groffes , Ôc
ne font point furmontées de bleu. Le trait noir ferpentant qui borde les
ailes, forme des creux infiniment moins profonds. Les parties noires du
milieu des quatre ailes font plus étendues, tant en deffus qu’en deffous ,
Fig. 109 h , d hs. De ce côté on ne voit point, comme à la Diane, de.
trait fouci qui entoure le bord noir des ailes. Il eft remplacé dans quelques
individus, aux ailes inférieures feulement, par un trait rouge, comme à la
Figure 1 09 d b,s \ dans d’autres par la couleur du fond feulement, comme à
celle 109 h b,s. Les ailes fupérieures ôc inférieures , ont les mêmes taches
rouges qu’en deffus , ôc vers la naiffance des inférieures , il y en a
quelques - unes de plus. Les deux fexes fe reffemblent. Les petites différences
que l’on remarque ici entre le mâle ôc la femelle font de légères variétés qui
peuvent fe rencontrer également dans les deux fexes.
La Proferpine fe trouve en Languedoc, en Provence, ôc dans toutes les