Mém e P l a n c h e , N u m é r o 2 o/j.. Us.
LE PAPILLON BLANC VEINÉ DE NOIE.
L y E S T en Styrie que l’on trouve cette efpéce de Papillons dont
les portraits ont été copiés fur des ' originaux de la riche Collection dé
M. Gerning. Nous les plaçons immédiatement après celle- du Veiné
de verd , n°. 104 , PL L . , parce qu’elle a plus de rapports avec elle
qu’avec aucun autre de cette famille.
La Figure 104 a 6,s, eft le deffus du mâle. La teinte noirâtre qui part de
la naiffance de fes ailes , & qui s’étend allez loin ; celle qui accompagne
les nervures, & qui, près du bord extérieur , s’élargit tellement qu’elle le
couvre prefqu entièrement, laiffent très-peu appercevoir le fond du Papillon
qui eft d’un blanc-jaunâtre. Aux ailes inférieures, les teintes noires font
beaucoup moins étendues. Cependant les nervures font auffi très-larges.- '
La femelle en deffous, Fig. 104 b ne différé du mâle que parce
qu’elle n’a aucune teinte entre les nervures du côté du bord extérieur,
fi ce n’eft à l’angle d’en haut des ailes fupérieures. Ces ailes font chargées
de deux taches prefque noires, qui lui font communes avec le mâle, ainfi
que celle près du bord d’en haut des ailes inférieures , mais elles font peu
fenfibles' dans ce dernier, parce qu’elles fe perdent dans les parties noirâtres-
des ailes.
Le deffous eft femblable dans les deux fexe's. Il eft repréfenté Fig. 104
c b,s. Les ailes fùpérieures font d’un blanc bleuâtre', coupé de larges
nervures brunes. Les inférieures font d’un blanc jaunâtre, & les nervures en-
font accompagnées d’un verd noirâtre.
Nous ne- connoiffons aucun Auteur qui ait décrit cette efpéce,
M ême P l. S uit e du N um . 108. Pt . LII.
Ü^JoUS ayons déjà prévenu nos Lecteurs , par un Avertiffement à la
fin du cinquième Cahier, page 240 , que la femelle repréfentée Fig.
U08 c , d , Pl. LU , n’étoit point la femelle de, l’Aurore de Provence,
comme les Naturaliftes l’ont cru jufqu’à préfent. C’eft au hafard qui a offert
à M. de Villers cette efpéce accouplée , que nous devons la découverte de
la véritable femelle dont nous donnons ici lé portrait.
La Figure 108 g , en fait voir le deffus. Ses ailes fupérieures font
blanches. L ’angle d’en haut, & une partie du bord extérieur, font de
couleur aurore claire, mélangée de points noirs le long des nervures ;
l’extrémité de -l’angle, eft citron. Ces ailes deffus & deffous font chargées
au milieu, d’une tache noire, eh forme de croiffant, qui fe trouve également
dans le mâle, mais qui y eft moins fenfible, parce quelle fe perd dans une
partie brune. Les ailes inférieures font blanches, avec une legere teinte
jaunâtre, produite par la couleur du deffous , qui perce un peu à travers»
La Figure 10S h , eft le deffous de cette femelle. Les ailes fupérieures
font blanches comme en deffus. La couleur aurore y eft remplacée par un
beau citron, qui fait le fond des ailes inférieures', lefquelles reffemblent.
en tout à celles du mâle Fig. 108 i .
La rareté de cette efpéce eft fans doute la caufe de l’erreur ou l’on a été
jufqu’ici fur fa femelle.- Il femble qu’en la voyant on n’auroit pas dû s’y
méprendre , & que même hors l’accouplement, fes rapports avec le mâle
dévoient la faire juger de la même efpéce. Linnæus cependant s’y eff
trompé, & il n’y a point de Naturalifte qui ne fe croie excufable dans fes
erreurs, lorfqu’il y a été entraîné par l’opinion d’un fi célébré Obfervateur.
Il eft le feul Auteur qui ait décrit cette femelle. Il la nomme Bélia, n°. 8 4 ,
pag. m .