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rieure porte encore quelques petites dents. L a langue est lisse et dégagée,
un os long et peu large armé de dents petites et pointues comme
celles des mâchoires, se trouve à, côté du palais. Jusqu’ici je n’ai point
encore apperçu ces os à d’autres poissons. Les narines sont doublés, les:
antérieures rondes, les postérieures oblongues et à la proximité dés yeux!
Ces postérieures sont tournées vers le bas, et très éloignées des antérieures!
Les os des lèvres sont forts; les yeux spnt'près du sommet,, leur prunellé
noire est bordée d’un iris jaune. Les opercules sont unis, i|oûverture des
ouies est large, et la membrane couverte. Les . côtés un peu ; comprimés'
sont dépourvus decailles, et outre les écailles annoncées pins haut l’on
n’en trouve qu’un rang étroit le long de' la dorséle,’ et lés nageoires* de.
l’anus, de la queue et la seconde dorsale en ont à leur base. . L é ’ dos est
rond, la cavité du ventre est longue, la ligne latérale imperceptible, èt
. l’anus du double plus :près’ de :la 'nageoire de la queue, cjûe 'de hi tête.
L e corps est argenté, et l’on n’y voit des raies noires, .qûe' du dos ‘‘aux
flancs. L a première dorsale est noire et n’a que des raÿohsîsjmples!'toutes
les autres nageoires sont grises. L e premier rayon WVla ventrale est
aussi simple. Les autres rayons sont moux et ramifiés.
Ce poisson se: trouve dans la Méditerranée, et dans la mer atlantique.
On Je pêche en divers endroits;tde la Méditerranée^ .sôns'diWrsea
dénominations. Dans le Poitou:on le nomme Germon,idans quelques ports
provençaux on lui donne le nom K Boniton, mais'aifleurs il' èst nommé
Bonite. Les côtés espagnoles de la mer atlantique éit'fournis sent.
Dans la Biscaye et la Provence on 16’ pêche toute l'armee 'ïant au filet
qu’à laligne. L a chaloupe destinée a cette pêche porte six pêcheurs.3L’on
en pêchoit encore autre fois toute l’année à Iles Dieu; mais ne s’y trouvant
plus en abondance, l’on n’y envoye-que quelques chaloupes depuis le
mois de Mai, jusqu’en Septembie.q). L e propnétàiré d’un tel rbâtiment
.reçoit deux parts de la pêche, et les pêcheurs chacun une part pour sa--
.laire. C e poisson fait son séjour ordinaire au milieu de la mer, et on le
prend à trente lieues de France des côtés. ÜT n ’atteint: pas au delà de
vingt à vingt-quatre pouces, mais étant charnu,, il ni’efi pèse pas moins dix
à douze livres. Sa chair est grasse et blanche, quoiqu’inférieure à celle que.l’on
coupe du ventre du Thon. On le sale comme celui- ci, et alors il ne lui cède en
rien, pour le goût. Mais la salaison n’a Heu, que dans le cas d'un vent contraire
qui retient les pêcheurs dans la mer; car on l’aime mieux frais. S’il n’est pas
bien salé, sa graisse est cause qu’il ne se conserve point. Les Hgnes dont on se
sert1
a ) D u liam . T r a it , de P é a h . III . p a g . 207.
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sert pour le prendre", ont 25 à 3o toises de l,ong> les crochets en ¡sont forts,
et garnis d’un morceau d’anguille. Ce poisson est d’une voracité excessive,
les anchois et les harengs volants lui servent surtout d’aliment. Pour
le..prendre on a imaginé de se servir, d’une petite plaque de fer blanc, à
la quelle on attache quelques plumes blanches^ Cette plaque est attachée
par une corde au bâtiment, lequel étant agité par les ondes, notre poisson
croit voir des poissons volants, il happe avidement et est pris de
cette manière aux crochets qui y sont attachés^ Si la. mer est calme, l’on
fait mouvoir ces cordes.
L a pêche du Bonite est très-lucrative à Cadix. Elle, commence sur
la fin d’Avril et dure jusqu’à la fête de St., Pierre. Quatre bâtiments, gouvernés
par cent hommes s’en occupent. Cette pêche est-copieuse, car il
arrive, qu’on en prend jusqua huit mille pièces, et encore, quelques
Thons b). Les Espagnols cherchent aussi ce poisson sur la côte d’Afrique,
et cette pêche s’appelle Bonitaras. On le sale ici comme le Thon,' et les
bateliers, qui amènent du vin de la Catalogne, Tachettent à leur retour.
Galène a déjà remarqué, que ce poisson étant salé est bon à mtnger c)t
Monsieur Godeheu a fait la remarque que la graisse du Bonite re-
luisoit dans l’obscurité, et il en conclut, que la lueur nocturne de la mer
provenoit en partie de la graisse des poissons d); mais la graisse des poissons
ne se montrant point extérieurement ‘tant qu’ils vivent, et leurs cadavres
étant, bientôt consumés par d’autres habitants de la mer, la raison des
apparitions phosphoriques ne sauroit leur être attribuée.
Ce poisson, a reçu divers noms:
en France on le nomme générale- en Espagne on l’appelle, Bize;
menti Bonite; en Allemagne, Brusts'chuppep et
en Poitou, Germon, et en différens en Angleterre, the Scale-breast.
ports de Provence, Boriiton;
Pline est le premier qui fasse mention de notre poisson; du moins
ce qu’il raconte de son Sardaf y répond parfaitement. Il l’adjuge aux
poissons de mer, et dit que c’est une espèce de Thon long e).
Rondelet nous en a fourni le premier dessin f ) , copié par Gesner. g)
et Willughby h). De nos jours Pemetti l’a très-mal peint i); mais Du-
-
¡Il
111
immil li I
1
£ ) D u h am . T r a i t , de P ê c h . III . p . 207.
c ) D e A l im e n t . lib . 3 .
d ) D u h am . a u l ie u cité.
e ) N . H . l ib . 33. c. 2.
T ) d e P is c ib . I. p . 248*
g ) Icon. p . n i .
h ) Ich th . tab . M . I. fig . a .
• * ) V o y a g e a u x Isles M a l. I l; p l . v3. . f ig ; ;6 .:.