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première dorsale terminent en ülamens. Une membrane unit' les deux
dorsales.. Celles- ci et la nageoir e de l’anus sont d’un rouge pâle; le reste
du corps a presque la même couleur.
Ce poisson est un habitant de la Méditerranée et de la mer des Indes
Orientales. Valentyn et Renard le rangent au nombre des poissons des
Moluques, Brunniche à ceux de Marseille, et Salvian le compte parmi
les poissons Romains. Willughby ne le vit qu’üne fois à Gênes, mais
très-souvent à Rome a). Duhamel b ) rapporte, qu’il se trouve en grand
nombre vers les côtes de l’Espagne et de la Provence.
Il n’est point charnu, et sa chair est dure et maigre. On ne le'trouve
guère au delà d’un jusqu’à deux- pieds de longueur. Pliné nous dit'à la
vérité, que ses'cornes sortent -à* pied et, demi de l ’eaü é); il faudroit
d’après cette assertion qu e '1er corps fut six à huit fois plus grand; mais
je suis du sentiment de Rondelet qui soutient que c’est une faute dïm*
pression, et que Pline a voulu dire, semipedalià, au lieu de s’esquipedalia,
c’est-à-dire d’un demi pied au lieu d’un pied et'demi.
Ce poisson se nourrit • de' -vers et d’herbes marines. Il se tient au
fond, et on le prend au iilet. On le pêche pendant toute l’annéb; mais-
le carême est la vraie saison de cette pêche cl). Il nage avec vitesse, et
vif comme il est, il donne souvent contre des corps durs, et endommagea
par-là l’un ’ou l’autre de ses os fourchus. Sa chair coriace ne le fait
point rechercher, mais l’art des cuisiniers fait réparer les torts de la nature.
Us en font un ragoût, ou le rôtissent sur le gril. Dans le premier
cas on le trempe dans l ’eau bouillante pour faire tomber les mailles; dans
le second on lui ouvre le ventre, le vuide,vet le farcit ensuite de beurre
ët de différentes épiceriës.
L ’ouverture inférieure de l’estomac est munie debsix' petits appendices;
le foie est grand et pâle, la rate petite et rouge; la vésicule aérienne
à proportion du poisson est grande, apparemment pour tenir en équili
bre dans l’eau le corps, qui devient plus lourd par les os dont il est
entouré.
On & nomme:
aux Indes Orientales, Ikon Seythan en Angleterre, Rochet;
Meca et Ikon Parihg; 1 * * • en Hollande, jtfoodè- Dîlyvel- Vïsçft; et
èn Italie, Capone ét Pesce Furca; en Allemagne, Gabelfisch et Panzer__
en France, Malarmat ët Mararmat; - ha/m;
Artédi
a ) ' l c l i t h . - p . 283 .
h~) T r a ité d e P ê c h . III. 'p . 1 14..
c ) N a t. H is t . lib . 9 . c. 27.-
d ) D u h am . 111. p . 213.
Il
. L e - .M ;- ^ ^ | r m a t , 89
Àrtédi soutient à tort que notre poisson est le Coccyx àlter de Bel-
lon é ) : car cest sa Lyra, comme la figure le prouve f ) .
L a question de Klein: si la Lyra altéra de Rondelet n’est pas la Lyra
de Bellon, peut s’affirmer, les descriptions et les dessins étant entièrement
conformes. Cet écrivain présente ce poisson sous deux numéros différons
g), faute qui a été transmise dans le Nouveau Spectacle' de la Nar
tùre 1p8s|
Gronov qui ne donne que cinq rayons à la membrane branchiale de
ce poisson/), n’a pas remarqué les deux petits rayons.
C’est à Bellon Æ) que nous sommes redevables de la première figure assez
bonne. Celle de Rondelet.qui parut peu de tems après, est également bonne/).
Salvian fît dessiner ce poisson presqu’en même tems, mais avec moins
de succès, ayant représenté la première dorsale comme deux nageoires,, et
lui ayant donné avant la pectorale trois doigts au lieu de deux ni),'
Gesner copia la figure de Rondelet, et y ajouta une nouvelle très-
défectueuse 72). Jonston et Ruysch ont adopté cette dernière préférable-
ment à celle de Rondelet; qui vaut bien mieux o)i*: i;
Aldrovand' l’a également copiée, et ajouté une nouvelle, et pour la
rendre très-singulière, il l’a décorée de huit doigts au lieu des deux, qua
ce poisson p).
Duhamel a donné deux dessins de notre poisson, dont l’un n’a point
la première dorsale, et l’autre représente mal et indistinctement les deux
doigtsr g). -
Willughby /) et Bonnaterre s) ont copié le dessin de Salvian qui est
le moins juste.
Pline nous racontant que la langue de ce poisson luit dans les ténèbres,
doit lui avoir vu une lueur phosphorique.
S y n . p.' 7 5 . n . 10. ’ ’■ . , « ) ^ h iè rb .,,p . 20. b . 2 1 . a ) . v
A q u a t . pï‘,.20£pi v< / -Tab. 2^ ‘
g ) M i f s . P is c . IV . p . '4 3 . n . 4 . 7 . P ) D e P is c ib . p . 14.7. 14 8.
h ) T . IV . p . 828- h . 4 . e t p . 832. n- 7' VO T r a i t , d e P ê c h . IH . P l ., 9 . Hg. 2. 4 .
, * ) M u s . I. n . 9 8 . *„* * r $¥•*) I c h th .'.ta b . p . 5 . '
JcJ A u l ie u , c i t é . . E n c y c l. Ich th . p V 5 9 . f ig . 2 34 .',
. .Z) D e Pisfcib. I . p . 2 99. ‘ .. .A ) . N a t , .H is t . - ,l ib i | 9 î t c . 2 7 .
m ) A q u a t ., p . 1 9 2 . b.
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