3 , Arm ts de con u jjion ,
Ces armes contiennent des pièces des armoiries des
fouverains, ou même leurs armoiries entières, accordées
à certaines perfbnnes pour les honorer ou recom-
pcjifèr de quelque fèrvice.
Les grands ducs de Toleane de la maifon de Médi-
cis portoient d’or à fîx tourteaux de gueule pofés 1. a.
2. 8c 1. L e ro i de France, LouisXII.du n om, changea
le .tourteau du chef, 8c permit à Pierre de Médicis,
deuxieme du nom, grand duc de Florence, d’en mettre
un d’azur chargé de trois fleurs-de-lis d’o r , a la
place de celui du chef. '
Plus récemment le roi Louis XV. a accordé à madame
Mercier là nourrice, l’ayant ennoblie, fon époux,
& toute là poftéritée née & à naître en légitime mariage
, par lettres données à Paris au mois de Mars
17 iC , regiftrées en parlement le f Septembre, & en la
chambre des comptes le 1 y dudit mois de la même année,
pour armoiries un écu coupé d’azur & d’o r, l’azur
chargé de deux fleurs de lis d’o r , 8c l’or de deux
dauphins adofles, d’azur, barbés, oreillés de gueule, une
couronne royale d’or pofée fur le coupé-, & c e, en
confidération de ce que ladite dame eut le bonheur
d’allaiter fucceflîvement deux fils de France, & deux
dauphins.
La maifon de Mafcrany porte quatre conceflions,
l’aigle donné par l’empire ; la c lé , par le pape i le calque,
d’un duc de Modene ; & la fleur-de-lis, de Louis
XIII.
4. Armes de patronage.
Il y en a de deux fortes, des v illes, comme celle de
Paris, qui portent les armes de leur fouverain ; des
cardinaux, oui portent celles des papes qui les ont honorés
de la pourpre.
Le cardinal Colonna, créé le 17 Mai 1706 par le pape
Clement XI. porte des armes parties de celles du pape
par patronage.
f . Armes de fociété.
19. Comme armes de chapitres, de cathédrales.
i ° . Armes de communautés religieufes.
30. Armes d’univerfités.
4°. Armes de corps des marchands 8c artifàns.
6 . Armes de famille.
Il fàut en diftinguer de fèpt fortes.
i° . Des armes vraies & légitimes, pures 8c pleines,
Avivant l’a r t , comme Saint - Georges de Verac, d’argent
à la croix de gueule.
20. Des armes parlantes, comme des trois maifbns
de Picardie, Ailly, Mailly, & Créquy, dont on a d it,
tels noms, telles armes, tels cris.
2 . Armes brifèes.
C e font des armes pures que les cadets des maifbns
ont été obligés d’augmenter de quelques pièces pour
fe diftinguer de leurs aînés.
M. le duc d’Orléans, régent du royaume de France,
fils de M. Philippe de France, firere unique du roi Louis
X IV. portoit les armes de M. fbn pere, qui font de
France au Iambel d’argent j augmentation qu’il fut obligé
de prendre pour le diftinguer d’avec le roi qui porte
les armes de France pleines.
Ce fut après la mort de Gafton duc d’Orléans fbn
oncle, qu’il prit cette brifure, à caufè qu’il avoitlenom
de duc d’Anjou, qu’il a porté jufqu’îvla mort de fbn
oncle Gafton qui n’avoit pas de poftérité mafeuline ; 8c
pour lors feu M. prit la première brifure de la maifon
de France, par la mort de fon oncle, qui luiétoitdûe
comme fils de r o i , & firere de roi.
Le duc de Bourbon, defeendu de Louis premier du
n om , prince de condé, frere d’Antoine de Bourbon,
roi de Navarre, lequel roi de Navarre defeendoit de Robert
de France,comte deClermont, fils de feint Louis,
porte un bâton raccourci de gueule, péri en bande, &
pofe en coeur, qui eft l’ancienne brifure des ducs de
Bourbon » le bâton n’ayant été raccourci que lorfque
le roi Henri IV. eft parvenu à la couronne de France,’.
Le prince de C on ty , comme cadet de la branche de
Bourbon-Condé, porte comme M. le duc de Bourbon;
mais il fbûbrifè d’une bordure de gueule.
D ’autres princes 8c fèigneursde grandes maifonsbri-
fènt de la même maniéré, Avivant les degrés & leséloi-
gnemens du tronc, 8c fur-tout les princes de la maifon
de Lorraine que nous avons en France.
3. Armes chargées.
C e font celles auxquelles on ajoute d’autres armes,
par conceflions ou fùbftitutions.
Le maréchal de Luxembourg de la maifon de Montmorency
, de la branche de Bouteville, qui portoit d’or
à la croix de gueule, cantonnée de feize aliénons d’azur
pour Montmorency, chargea la croix d’un écu lion
de Luxembourg, dont il prit le nom, à caufè de fbn
mariage avec Madeleine-Bonne-Thércfc, heritiere du
duché d’Epinay-Luxemboyrg, quilui apporta ce duché.
Les enfàns portent aujourdhui le nom de Luxembourg.
«j, Armts fubjlituées.
Les armes fubftituces ôtent la connoiflànce d’une
maifon, puifque par fubftitution de biens 8c d’armes,
fàite à une perforine, elle eft obligée de quitter fbn nom
& fes armes, 8c de prendre celles du fubftituant par mariage,
mais non pas toujours.
Le duc deMazarin, du nom de la Porte , fils du maréchal
de la Mefleraye, portoit de gueule au croiflànt
d’argent chargé de cinq mouchetures d’hermines 8c de
fable.
Le cardinal Mazarin le maria par contrat du 28 Février
\66 \ , à Hortence Mancini fe niece, 8c l’inftitua
fon héritière univerfelle, à la charge de porter le nom
8c les armes pleines de M a z a r in c e qui fut confirme
par lettres vérifiées en parlement le f Août n><>i,en
vertu de quoi U fut obligé de prendre les armes de Ma-,
zarin.
6 . Armes diffamées.
Elles ne font pas agréables à porter ; car elles marquent
l’infamie 8c le crime d’une perfonne : aufli nous
en avons peu d’exemples, je n’en rapporte qu’un du
tems de S. Louis.
Jean d’Avenes, de la maifon de Flandres, ayant maltraité
fe mere en préfence du ro i S. Louis, pour les intérêts
du comté de Flandres, dont il portoit les armes’
d’or au lion de feble, armé 8c lampafle de gueule, ce
feint Roi ordonna que dorénavant il ne porteroit plus
le lion de fes armes lampafle ni v iré , pour marquer à
la poftérité qu’ayant manqué au refpcét qu’il devoit à
fe mere, il étoit indigne d’avoir ni langue ni ongles ni
poftérité.
7 . Armes à enquérir, ou fauffes.
Godefroy de Bouillon, apres avoir conquis leroyau6
me de Jérufelem, compofe fbn écu d’argent, charge
d’une croix potencée d’o r, cantonnée de quatre croi-,
fettes de même.
Si l’on demande la raifon de cette irrégularité, les
fevans dans l’hiftoire 8c dans l’art du Blafon, diront
que ce prince a voulu tranfmettre fur fon bouclier la
mémoire de fe conquête du royaume de Jérufelem.
Avant que de parler des couleurs, il fàut faire corn*
noître la forme des boucliers ou écus que les métaux
& couleurs doivent remplir, 8c leurs figures dans chaque
royaume.
P L A N C H E Iere.
Des boucliers.
Figure 1. Le bouclier antique-, il eft arrondi, 8c a une
pointe au milieu.
a, L ’écu ou bouclier couché ; i l ne fignifioit rien pac
& poftttott : c'efl aiofi feulement q u ilfe pla çoit,
lorfeu'il étoit feipenslu à & courroie.
F/V. t. L ’écu en bannière ou en quarre-, c eft celui des fci-
gneurs qui avoient droit de faire prendre les armes
à leurs vaflàux , & de les mener a la guerre
fous leurs bannières. Ces fèigneurs etoient nommés
chevaliers bannerets. Il y en a encore un grand
nombre, comme Gontaut de B iro n , Bcauvau,
Beaumanoir, &c. . , ,
4. L’écu échancré-, l’échancrure fervoit a pofer la lance
& à la mettre en arrêt.
j . L’écu en cartouche, dont Ce fervent les Allemands
8c les peuples du nord.
6. L’écu françois ; il eft quarre, 8c arrondi en pomte
par en-bas.
7. L ’écu ou bouclier ova le -, il fèrt aux Italiens.
8. L ’écu efpagnol 8c portugais ; il eft arrondi par le
bas, échancré par le haut, & en forme de cartouche
des deux côtés. /
5». Les écus accollés-, ils font portes par les femmes
mariées ; dans le premier écuflon elles mettent les
armes de leurs époux , 8c dans le fécond le leur.
10. L ’écu en lozange ; il eft pour les filles, & marque
la virginité.
Le Blafon a deux métaux, cinq couleurs , & deux
pannes ou fourrures qui donnent neuf champs pu
émaux, Air lefquels toutes fortes de pièces d armoiries
peuvent fè pofèr ; & ces pièces doivent etre compofees
de ces métaux 8c couleurs.
Les deux métaux font l’or & l’argent.
Les cinq couleurs font le b leu , le rou ge , le n o ir , le
verd 8c le violet. A
Mais dans l’Art Héraldique on ne les connovt pas
fous ces noms ; elles font nommées , le bleu, a[ur , 1 e
rouge, gueule j le noiry fable j le v erd 9fn o p le j le violet
, pourpre.
Ces métaux 8c couleurs reprefeptent, 1 o r , le lo-
leil ; l’argent, la lime ; l’azu r, le firmament ou l’air ;
le gueule, le feu ; le finople, la terre j 8c le pourpre,
le vêtement des rois.
Connoiffunec Aas mulairs par les hachures.
Fig. 1 1. L ’or eft pointillé. Bordeaux, Puy-Paulin, Paer-
non, 8c Bandinclli à R om e, dont étoit le pape
Alexandre III. en i i f ? . 6 *. portoient ce métal
pur.
12. L’argent eft tout blanc, 8c fans hachure. Boquet
en Normandie porte d’argent pur.
13. Le gueule fe marque par des lignes perpendiculaires.
A lb er t, Narbonne, & Rubei en Tofcane
portent gueule tout pur.
14. L’azur , par des lignes horifontales. De Barge,
fèigneur de Ville-fur-Sans en Lorraine, porte azur
pur.
T f. Le feble, par des lignes perpendiculaires croifees
les unes furies autres. Les anciens comtes dcGour-
nay & Defgabetz-Dombale-Lorraine portoient de
feble pur.
16. Le finople , par des lignes diagonales de droite à
gauche.
17. Le pourpre, par des lignes diagonales de gauche à
droite.
18. La fourrure eft l’hermine le fond en eft blanc ou
argent, 8c les mouchetures de feble. Le duché de
Bretagne, de Saint-Hermine , & Q u in fo n , lieutenant
général en 1713 , portent tout hermine.
i*>. Fourrures ou pannes, le vair ; les peaux ou cloches
fùpérieures, blanches ou d’argent, & les inférieures,
d’azur. De V ichy 8c deFrefnoy en Bretagne
portent de vair.
lo . Contre-hermines, le fond de fable, & le s mouchetures
blanches ou d’argent.
a i . Contre-vair, de blanc ou d’argent 8c d’azur. Du-
pleflis-Anger porte de contre-vair.
22. De Baufiremont, vairé d’or & de gueule.
23. De la Fayette, de gueule à une bande d’or à la bordure
de vair contre-vair.
24. De laC ha ftre , de gueule à la croix ancrée de vair.
2 f . Bailleul, parti d’hermine 8c de gueule.
2 6. Solcur, coupé d’argent 8c de gueule.
27. Aglion, tranché d’argent 8c de gueule.
28. D’EfcIope, taillé d’or & d’azür.
25». De Crevant, écartelé d’argent 8c d’azuri
30. De Bertrand , écartelé en feutoir d’argent & de
gueule.
31. Châteauvilain i giroimé d’argent & de feble.
32. Polani, tiercé en face d’o r , d’azur & d’argent.
3 3. Le R o y, tiercé en pal, d’azur, d’argent, 8c de gueule.'
34. Caumont, tiercé en bande, d’o r , de gueule, & d ’a-,
zur.
3 f. Verteuil à Bordeaux, tiercé en barre d’argent, de
gueule 8c d’azur, l’argent chargé de trois lozan*
g es , 8c l’azur de trois étoiles d’argent ; le tout
dans le fèns de la barre.
36. Plomet, tiercé en chevrons, d’argent, de feble 8C
d’hermine, l’argent chargé de deux colombes de
feble. . / I
37. Grafs, parti de feble & d’a rgent, à l’aigle éployé
de l’un en l’autre.
38. Châtillon, parti d’argent & de gueule, au lion, de
l’un en l’autre.
35). La Pallud en Savoye , d’o r , parti de gueule, a la
face partie de l’un en l’autre, chargé de trois rofes
de même.
40. Zettritz , parti d’argent 8c de giteixle, à Une rencontre
de bufle de l’un en l ’autre.
41. Karpen, d’a zu r, à une rencontre de bufle partie de
gueule & d’argent.
42. Carbonel en Normandie, coupé, coufii de gueule
8c d’a zu r, à trois tourteaux d’hermine.
43. C a te l, coupé du gueule 8c d’hermine, au lion de
l’un en l’autre. _ ,
44. D ’Halluin, d’o r , au lion coupé de gueule & de fi~.
4 f . Bergeron, de gueule, à une bande d’argent chargée
de deux bergerettes volantes, la bande com-
pofée au chef d’azur chargé d’un foleil d’o r , coupé
de même, à un chien braqué paflànt d’hermin
e , pofe fur une terraflè de finople. j
4<?. DeBouilloud, feigneur de Cellettes, tranche d argent
8c d’azur, à Ax tourteaux 8c befens mis en
orle de l’un en l’autre.
47. Lampardi, tranché d’argent 8c d’aZur, à un aigle de l’un en l’autre.
48. Mignot , tranché d’argent & de gueule, l’argent
chargé d’une croix de Lorraine de fable j 8c le
gueule, d’une tour d’argent.
49. Bartholi, tranché, crenelé de gueule 8c d’argent,
à deux étoiles de l’un en l’autre. I
fo . Aych en Souabe , tranché, denché de gueule 8c
d’argent, à deux rofes de l’un en 1 autre. fi. Hochftetter, d’or, tranché, nuagé d’azur. ^
f 2, G o be rg, taillé d’or & d’azu r , l’or charge d’une
molette du fécond, & l’azur d’un croiflànt d’ar-
gent.
c 3. Hainsbach, taillé d’o r , nuage d’azur.
f 4. Fentzl, taillé de fable & d’o r , au lion de 1 an en
l’autre. f , .
f f . Meulandt en Flandres, écartele de fable 8c d o r , i
deux lions af&ontés fur le tout, coupes de lu n
en l’autre. PL A N C H E II.
Fig. f 6. Rupe, écartelé d’argent & de gdeiile, à l'aigle
éployé de l’un en l’autre.
f7 . La Roche en Bretagne , d’argent & de gueule, à
quatre aigles de l’un en 1 autre. ^ K
ç8. D’Argouges Normandie, écartele d or & d azur, à
trois quinte -feuille de gueule , brochantes fur le
tout. , „ „1 . .
fS>. Keroufer, en feutoir de gueule 8c d hermine, le
gueule chargé d’un lion d’argent. •
60. Mendoce, de finople , à une bande d o r , charge
d’une autre de gueule, écartele en feutoir d o r ,
aux mpts ave Maria à dextre , 8c gratta plena a le*
neftre, d’azur.