
que, depuis le Canada jusqu’au Mexique. On a transporté
ces gallinacés à la Jamaïque, où ils ont très-bien
réussi ; depuis peu ils sont également indigènes en Angleterre
, où on les a aussi transportés ; aujourd’hui ils y
prospèrent et s’y acclimatent parfaitement. On en voit
de sauvages dans les comtés de Norfolk et de SufFolk.
M. Yarrel dit qu’ils y sont parfaitement naturalisés, absolument
;de la même manière que le sont les faisans’,
Phasianus colchicus.
Nourriture. Graines, et lorsque cet aliment vient à
manquer, ils mangent les boutons et les bourgeons des
arbustes et les premières pousses des végétaux.
Propagation. En Amérique, leur ponte est double ; le
male seul accompagne la première couvée ; lorsque la
seconde est éclose, tous les individus des deux couvées
se réunissent. Il est probable qu’ils ne font - qu’une couvée
en Europe. Ee nid est pratiqué dans les broussailles
avec des feuilles grossièrement arrangées ; pond de dix-
huit jusqu’à vingt-quatre oeufs blanchâtres.
GENRE CINQUANTIÈME.
TURNIX. — HEMIPODIUS.
Caractères. Voyez Manuel, vol. 2, pag. 493,
et ajoutez que les Turnix vivent solitaires et n’émigrent
point ; ils paraissent même ne pas s’éloigner
beaucoup des lieux où ils sont nés. Leur
demeure est dans les hautes herbes, d’où il est
difficile de les faire partir ; lorsqu’ils se décident
à prendre le vol, ce n’est qu’à une très-petite
distance qu’ils le soutiennent, §ans jamais
s’élever beaucoup au dessus des hautes herbes ,
dans lesquelles ils cherchent aussitôt leur ab ri,
et hors desquelles il est rare qu’on puisse parvenir
à leur faire prendre l’essor une*seconde fois ;
ils s’y blottissent alors si opiniâtrément qu’ôn
pourrait les écraser sous les pieds. Leur vol est
de si courte durée qu’à peine le chasseur peut
trouver assez de temps pour les ajuster et les
abattre; ils plongent immédiatement dans l’épaisseur
des herbes et disparaissent pour ne plus
se montrer.
Remarquerons avons tout lieu de croire qu’on ne trouve
en Europe qu’une seule espèce de Turnix, notre Tachy-
drome. Abusé par les indications des auteurs systématiques,
nous croyons avoir mis trop d’importance à la fidélité
d’un dessin de Turnix, fait sur un sujet qu’on nous a dit
venir d’Espagne et qui faisait jadis partie de la collection
Lévérienne, à Londres. C’est sur la vue de Cet individu, et
d’après le dessin mentionné, encore en notre possession
, que l’article du Turnix à croissais, du Manuel,
vol. 2, p. 495, a été établi. N’ayant eu depuis ce temps
aucune connaissance de cette seconde espèce européenne,
il nous paraît plus prudent de la supprimer ici,
et nous sommes d’avis qu’il faudra reporter à l’article du
Turnix tachjdrome tout ce qui se trouve dit sur le Tetrao
Gibraltaricus des auteurs.
Partie IVe. 23