vingt-deux, celle du ventre sept, celle de l’anus neuf, celle de la queue
dix-neuf, et celle du dos sept.
La tête est toute écailleuse, plus large qu'élevée, et tronquée sur le
devant. La mâchoire supérieure est la plus longue, et s’allonge par en
bas, et non par le devant, comme chez les autres poissons. Les deux mâchoires,
le palais et la langue sont hérissés de petites dents. On découvre au
coin de la lèvre supérieure une petite membrane formant le barbillon
annoncé. Les narines solitaires sont près de 1 ouverture de la bouche.
Les yeux de ce poisson sont ce qu’il y a de plus remarquable: l’on y
voit deux endroits diaphanes, ou une double prunelle; ce qui lui a fait
donner à Surinam le nom de quatre-yeux. La cavité des yeux mêmes
diffère beaucoup de celle d’autres poissons: cette cavité ne forme point,
comme chez d’autres animaux, un entonnoir, niais, çlle n’en représente
qu’une partie; l’on voit des deux côtés au bord du sommet, un os qui
avance -sur le crâne, et qui est arqué et mince; ces deux os. font face d’un
à l’autre avec leur superficie concave. L ’oeil cylindrique se trouve attar
ché dans cette cavité de sa moitié externe. Au dessus de la surface, l’on
discerne la prunelle, qui est entourée d’un , iris noir. La cornée à) au côte
interne est également diaphane, de sorte que la lentille perce. Un exa-
men plus exact fait remarquer ce qui suit:
1) Une bande transversale noire divise' î’oeil au dehors en deux prunelles
inégales.,
2) Une prolongation de la tunique choroïde b). et de - la tunique argentée
c), propre aux seuls poissons, divise au dedans , la prunelle par
devant et par derrière en deux parties. La prunelle supérieure qui
est la plus grande, est bordée d’un iris noirâtre, où la tunique argentée
de ce côté est couverte de la tunique choroïde; ici la lentille
est à la proximité de la cornée, qui. a la surface .sphérique;
5) La petite prunelle inférieure a un iris argenté, où le bord,supérieur
de la tunique argentée allongée n’est couvert de la tunique
choroïde, non plus que son bord inférieur: C’est à la choroïde que
touche la petite surface de la lentille. D’ailleurs cette prunelle est
plus distante de la cornée, et la cellule inférieure est par conséquent
plus spacieuse, et contient plus d’humidités, que la cellule
supérieure. La lentille qui est de la forme d’une poire, a une; position
transversale, et sa pointe forme là lentille de la petite prunelle
a) Tunica cornea.
h ) ~ choroidea.
c ) Tunica argentea.
xondé, tandis que sa surface sphérique forme la lentille de la prunelle
pins grande et ovale.
»! ufr. Je discernai très-distinctement sous la tunique nervée d) et l’argentée,
le muscle propre aux poissons, lequel, entre la tunique argentée •
et, la choroïde, enveloppe le nerf de l'oeil.
L'embryon de ce poisson laisse appercevoir les deux prolongations
de la tunique choroïde et de l’argentée; mais la ligne transversale colorée
manquant, et les deux prolongations ne se joignant pas vers le milieu,
la prunelle paroit non-divisée é% ’ •
Les opercules sont lisses; la membrane branchiale est dégagée en
dessus. Le tronc est sur le devant plus large que haut, et il s’arrondit
vers la nageoire de la queue. Les flancs sont -omés de cinq lignes d’un
brun noir, qui allant le long du corps se réunissent à la queue. La ligne
latérale - est à peine visible, et l’anus avoisine plus de la nageoire de là
queue que de la tête. ' La nageoire du dos est petite et voisine de là
queue. Toutes les nageoires, excepté les ventrales, sont couvertes pour
la plus grande partie de petites écailles; le tronc en a de plus grandes.
Tous les rayons sont moux et ramifiés; il n’y a que le premier de chaque
nageoire qui soit simple. • *.
Outre ,les yeux, ce poisson se distingue encore par trois autres particularités.
’
1) ]1 est vivipare. La matrice consiste en un sae vaste et de membrane
mince; ce sac paroît divisé en deux sacs différens, dont l’un
, est un peu plus long que l’autre (fig. 2. a). Ge sac contient une
quantité de petits poissons dont chacun est entouré d’une membrane
fine et transparente. Chaque poisson se trouve sur un globe
jaune ou sur le moyeu (fig. 4.). Comme je pressai un peu sur la
matrice pendant mes recherches, je vis paroître la queue d’un jeune
poisson (fig. 2. b).
. 2) La nageoire de l’anus du mâle diffère de celle de la femelle. A celle-
ci on distingue aisément les neuf rayons qui. la composent; mais
on n’eu discerne que trois aux mâles; les autres rayons qui, avec
un tuyau, forment une touffe, sont entourés d’une membrane
et couverts d’écailles (fig. 1. a) roides, éloignées-du corps. En détachant
avec soin cette membrane de la touffe; l’on voit paroître
-,. les six rayons (fig. 3. a.) et le tuyau dont je viens de parler (fig. 3. e).
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d") Tunica nervea.
e ) Je dois remarquer- ici, que les Raies n’ont ni
la tunique argentée, ni le muscle situé entre
la tunique choroïde et l’argentée.