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très-petit et a denx épines sur le dos et deux autres sur
les côtés, en avant des stigmates; les antres anneaux
ont six épines chacun, deux sur le dos, deux snv les côtés
et deux autres très en bas, sur le bord du ventre de
l'anueau. Le dernier anneau du corps n' a pas plus que les
quatre épines supérieures. Chaque épine a la base conique
et terminée par un petit noeud spliérique, pourvu
d'une couronne de poils courts assez forts. Les épines
ont une belle couleur rouge de corail. Il existe entre les
épines des stries noires transversales, qui forment une
espèce de ceinture, interrompue par les épines. Cette
ceinture noire se continue aussi aux pieds du ventre, où
elle est accompagnée d'une tache rouge. Une grande tache
.le même couleur se voit au-dessus de l'anus et une autre
plus petite sur chaque pied de l'extrémité.
Le cocon, très-dur et remarquable par sa grandeur,
est suspendu à une petite branohe d'arbre par une tige
assez forte, travaillée par la chenille du même tissu que le
cocon ; il a l'ouverture particulière des cocons du genre
semblable à celle du cocon dessiné fig. 6,B.
L a chenille vit sur l'oranger. Madame MÉRIAN l'a dessinée
dans son ouvrage sur les Insectes de Surinam,
pl. 52 ; j e l'ai trouvée à Novo Friburgo où j'en ai fait le
dessin reproduit ici.
FAnaicics applique À tort le dessin de Madame MÉ/IIAS
à VAttacus Atlas de la Grande Chine. C'est OLIVIER qui
a reconnu l'espèce, remarquable par la forme moios triangulaire
des taches vitreuses, principalement dans les
ailes postérieures, et l'a décrite dans l'Encycl. méth. Ins.,
V, n» 2, où il dit avec raison qu'elle vient assez souvent
de Surinam et de Cayenne, d'où l'a également dessinée
CRAMER, Pap. exot., I. pl. 8, llg. A, sous le nom de
Attacus Aurota. FABRICICS et les auteurs modernes ont
donné ce nom à. une espèce distincte.
OBSERYAIION. — I-A forme des taches tran.«: parente s varie suivant
le sexe chez toutes les espèces américaincâ riu genre et on ne peut
la regarder comme un caractère diagnostiiîue. Los m.lles ont ces taches
plus petites et plus tri an gai a ires, principalement dans les ailes
postérieures; les laches des femelles sont plus ovales etdislinclelaent
plus grandes dans toutes les ailes.
Fig. 5. Chenille de l 'At tHcus «i ieeul i ier, WALKER.
J ' a i donné la description détaillée de cette espèce dans
le tome V, page 470,1.
L a chenille ressemble beaucoup à la précédente ; elle
a une couleur verte jaunât r e dans le fond, qui se change
quelquefois en jaune pur, comme elle est représentée
ligure 5. Les épines sont un peu plus cylindriques et le
noeud terminal se distingue peu du cône de l a base ; elles
ont la même couleur rouge de corail. Les ceintures noires
sont plus larges et entoureut largement les épines, mais
le fond reste visible tout autour; chaque ceinture est divisée
eu plusieurs taches allongées opposées. Elles ne se
continuent pas aux pieds du ventre ; ceux-ci sont jaunes
ou verts, avec une petite tache noire à la base. La grande
tache rouge manque au dernier anneau du corps, quoique
les deux existent sur les dernières pattes. Sur l'avantdernier
anneau le dos est presque tout noir.
J e ne connais pas la plant e dont elles se nourrissent :
les chenilles m'ont été apportées sur des feuilles couvertes
de poils très-fins.
Le cocon ressemble complètement i\ celui de l'autre
espèce, sauf qu'il est un peu pluspetit.
I I . Chenilles îi épines sans bandes noires.
Fig. 3.', Chenille de .4 i i r o t o .
Cette chenille a été'dessinée par mon fils HENRI à
Rio-de-Janeiro, où elle vit sur le Bicinus communis et
sur quelques autres plantes. Elle est d'un vert assez
foncé, sans taches ni bandes d'autre couleur, mais les
petites épines en forme de noeud sont rouges, ainsi que
les stigmates. Une raie jaune blanchâtre, longitudinale,
sépare le ventre du dos, et tout le corps en dessous de la
i-aie est couvert de poils blancs, lins, assez fournis.
Le cocon n'a rien de remarquable.
Le papillon ressemble tellement it l'Atocîts Etlira,
qu'il est difficile de les distinguer; les taches vitreuses
sont plus régulièrement triangulaires, et celles des ailes
antérieures du mule lui-même sont un peu concaves sur
le bord interne, La couleur du fond est moins rougeitre,
plus brune-fauve et la tache terminale grise des ailes
antérieures est plus claire et mieux séparée. L'abdomen
a u n e raie latéral e blanche, tachetée de brun; le dos est
d'une seule couleur, sans ceinture blanche sur les anneaux.
Fig. 1. Chenille de l 'Aunc i i s lleniierus.
Cette chenille est d'un vert dai
chaque côté des huit anneaux du v
trois premiers de la poitrine, est n
oblique blanche, qui va du bord ante
neau, en dessus des stigmates noirs,
du ventre. Chaque anneau porte six
très, dans la même position que chi
dentes. Enfin, les pattes du ventre ont
u n peu bleuâtre ;
entre, en arrière des
larqué par une raie
rieur dorsal de l'anau
bord postérieur
petits noeuds bleua-
;z les espèces précéle
tache rougeàtre
à leur côté externe, en avant dt pl ant e noire.
et la tache de la paire terminale se distingue par sa grandeur
et la vivacité de sa couleur.
Le cocon, brun (fig. G, 4 ) , est suspendu à une branche
fine de l'arbre qui sert de nourriture à, la chcniile; il
a la forme ovale générale, avec une prolongation supérieure
cylindrique le long de la branche qui le supporte.
Le cocon est représenté coupé longitudinalementC,i?. On
aperçoit la chrysalide de couleur marron avec la peau
sèche de la chenille en bas ; il faut remarquer que la prolongation
supérieure cylindrique du cocon est rempli,
dans tout son contour intérieur, de Qls soyeux disposés
dans le sens de la longueur et laissant à peine au centre
une ligne ti'^s-fine pour la sortie du papillon éclos. Les
fig. ÎO et i l représentent les portions les plus remariiuables
de la chrysalide, grossie comme je l'ai dit aupas
m t.
J e donne la description
en détail :
L a têt e (fig. 7) est lisse,
dessus de la bouche; sa couleur est verte, avec une raie
noire double, abrégée en haut et un triangle large de la
même couleur sur le front ; les organes externes de la
bouche sont également noirs.
livante des parties dessinées
fortes a
vec quelques si
PL.^NCIIF, XVIII. Chen
La lèvre supérieure, bien fendue, porte au milieu quatre
soies fines et au bord six un peu plus fortes ; elle est
unie au chaperon par un ligament blanc. Au-dessus de
ce ligament on voit deux fortes soies rigides, et plus en
haut quelques autres plus fines.
Les mandibules (fig. 9) sont grosses, mais pas trèslongues;
leur bord coupant est garni de cinq dents, séparées
par de faibles crénelures. Les autres organes de la
bouche n'ont rien de remarquable.
Les antennes (fig. 8) sont composées de trois articles,
dont le premier est gros et seulement du côté externe
couvert de corne noire, et l'autre côté blanc est membraneux.
Le second article est un peu plus court que le
troisième, qui porte une forte soie rigide, et une petite
articulation cylindrique à son côté.
Les yeux sont visibles au-dessus des antennes, au côté
externe des joues, occupant la terminaison basilaire des
raies noires ; on voit cinq petits ocelli, dont quatre forment
un arc incluant le cinquième plus petit au milieu.
L a chenille vit sur l'oranger, comme celle de lAttaais
Ethra.
I I I . Chenilles sans épines.
Fig. 4. Chenille de l ' .*l(««us Iletis,
Cette chenille a tout à fait la forme générale des autres,
mais elle n'a pas les épines sur les anneaux du
corps. Celui-ci est couvert d'un duvet de petits poils déprimés,
un peu grisâtres, placés sans régularité. La couleur
est noire homogène, chaque anneau a des ceintures
roses ; les trois premiers anneaux en ont une seule, les
suivants deux, l'une au milieu, descendant en avant du
stigmate jusqu'au ventre, l'autre placée sur le bord postérieur
de l'anneau. Sur les quatre pieds antérieurs du
ventre se continue la ceinture antérieure des anneaux
correspondants; la dernière paire de pattes n'a pas de
tache rose, mais la portion du corps qui la porte est
pourvue d'une bordure rose.
La chenille m'a été donnée par BESCKE à Novo Friburgo,
comme celle de l'espèce de couleur jaune-rougefttre
claire, assez bien reconnaissable dans le dessin de
Madame MÉIUAX, pl. 65 de son ouvrage. Sa chenille
est semblable à la mienne par l'absence des épines, mais
la couleur générale est jaune, comme celle du papillon,
et les ceintures des anneaux sont blanches. Je considère
cette différence de couleur comme indiquant une variété
propre à Surinam.
O1.1VIER, dans l'Encycl. méth, Ins., tome V, page 24,
no. 3, a classé le dessin de Madame MIÎHIAS comme l'^itacus
Hesperus de LISSÉ, et WALKER l'a imité dans le
Catal. du Hr. Mus, Lép. Hctér., tome V; page 1209,
quoique l'espèce de Lissé et de FABRICIOS n'ait aucun
rapport avec notre espèce, plus grande, et d'un jaune
d'orange, que WALKEU décrit (l, L, 1207) sous le nom
de Betis.
Les espèces du genre Attacus sont tropicales, ou vivent
dans les régions chaudes de la zone tempérée, au sud du
Capricorne ; elles sont remplacées dans la même zone au
nord du tropique de l'Ecrevisse par le genre* Satwrma.
De nombreuses espèces sont répandues dans l'Asie ausa
gcn e ATTACUS 4 3
traie et l'Afrique; M, WESTWOOD leur a consacré une
étude spéciale dans les Ann. and Mag. nat. hist., I P série,
tome XV, page 294 et suivantes. Quelques nouvelles
espèces asiatiques sont traitées par M. GnÉRiN-MéNBviLLB
dans la Revue de Zool. de 1855 (pages 292, 398 et 543),
de 1861 (pl. 6, 7,11,12 et 3) et de 18G2 (pl. 14). Parmi
les espèces américaines, j'ai pu observer moi-même les
neuf suivantes, qui peuvent être classées comme il suit,
selon leurs caractères apparents :
I , La bande claire onduleuse, bordée de noir sur le côté
interne, qui traverse les quatre ailes presque parallèlement
au bord externe, a une direction générale en
ligne droite. Le cocon est librement suspendu par une
tige particulière.
A, Les chenilles sont épineuses.
1. Att. Kihrn, OLIVIER, 1. 1., sous Cg. 3.—WALKER,
Cat: Br. Mus. Lep. Mer., V, 12i4,11,
2. Att. Aurotn, CRAMER, Pap. exot., tab. S, fig. 8.
— WAI,KEII, 1. 1,, 1203,1.
3. Alt, 8|.«CHlilep, WALKER, LL,120C, 6.—Notre
tome V, pages 470,1.
4. Att. mnur i i«, nouv. espèc.
Att. colore fundi alarum nijro-fusco, limhi externi cinereo
irrorato ; maciilis vitreis in utroque sexii a vitta transversa
albicla remotis. Exp. al. 5-5 f " (12-14 cm.).
Cette espèce ressemble, p.ir sa couleui- obscure, brunenoirâtre,
tirant un peu sur le carmin, aux deux autres
A. Hesperus et .4,. Jacoheae, mais elle se distingue facilement
par la ligne claire blanchâtre ondulée des ailes,
toute di'oite et plus fortement dentée sur le côté interne.
Les taches vitreuses des ailes antérieures sont nettement
triangulaires et restent un peu distantes de la ligne transversale;
celles des ailes postérieures sont ovales et ne
touchent pas cette ligue dans les deux sexes. La tache
claire grisâtre au bout des ailes antérieures est petite
et complètement séparée de la même ligne claire transversale
p a r l e fond obscur grisâtre; une ligne blanche termine
cette fâche au dehors, et elle est accompagnée d'une
tache noire triangulaire assez grande. Cette ligne blanche
est bordée de rose sur le côté externe, ainsi que la ligne
transversale commune des quatre ailes. Les autres caractères
de l'espèce sont conformes au type du genre.
Elle se trouve h Tucuman et m'a été communiquée
p a r M I T SASTILL.^ÎÎ e t METHFESSEL.
B. Les chenilles n'ont pas d'épines.
5. Ait. Betis., WALKER, voyez fig. 4.
I I . La bande claire onduleuse, bordée de noir sur le
côte interne, et qui traverse les quatre ailes, forme un
arc fortement recourbé sur le bord antérieur des ailes
antérieures, en avant de la tache claire jaune-cendré
terminale, qu'elle rejoint. Le cocon n'a pas de tige et
est attaché aux branches de la plante.
G. A»». .%re«iiiirn, WALKER, 1. 1., 1204, 5.
L'espèce, que mon fils HENRI .a étudiée À Rio-de-Janeiro,
ressemble beaucoup par sa couleur jaune-cendrée
il VAit. speculifer, mais elle s'en distingue facilement par