
Ouvrage des obfervations très - fuivies fur cette efpèce , qui paroît anflt
rare que belle. Linné ne l’a pas connu. Hufnagel eft le premier qui l’ait
décrite en 176 5 . Fabricius n’en parle que dans Y Appendix de fon Species
fous le nom d’Argentea et dans fa Mantiffa fous celui à’Artetnifia. On ne
la trouve , difent ces Auteurs, que fur YAnemifia Silveftris , & encore pas
partout où croît cette plante ; elle femble préférer les collines fabloneufes.
C ’eft fûrement de l’Armoife ordinaire , Artemijïa vulgaris x L. dont ils-
.veulent parler, qui croît volontiers fur les bords des forêts.
Les oeufs relient collés, un , deux ou tout au plus trois, fur les jeunes
pousses pendant quinze jours environ-, -depuis- la ponte jufqu’à la fo'rtioe
de la Chenille : elle fe trouve ainlî en nailfant placée au plus haut desbranches
, y mange les jeunes boutons et vuide Les cafés de la fémence :
elle eft fi difficile à diflinguer fur la plante , que Herbfl avoue avoir eu
beaucoup de peine à pénétrer le myftère que fes amis lui faifoient, non
feulement de la plante fur laquelle il falloir la chercher , mais- encore de
1 extrême habitude néceffaire pour ne la pas confondre avec les- fleurs
d Armoife , dans fa première jeunefîè , et avec les petites branches , dans
nn âge plus avancé : fa forme et fa couleur induifent en erreur.
Comme elle ne varie ni de nuances x ni de figure dans fes différons
âges , il paroît difficile de faifïr le nombre de fois qu’elle change de peau.
Elle a , dans fa marche et dans fes différentes attitudes, quelque reffemblance
avec les Chenilles arpenteufes. Elle vit cinq à fix femaïnes , & c’eft en
Septembre ou Octobre qu’ayant aquis toute sa croiffance , elle a environ un-
pouce. L Auteur du Cat. des Pap. des env. de Holzminden dit l’avoir trouvée
au mois de Juin.
Elle eft peu fujette aux maladies des Chenilles ;■ fa faifon eft allez
avancée pour la fouftraire aux infultes des Ichneumons et des autres ennemis
des Chenilles ; il paroît cependant qu’il y a des années où il en périt
beaucoup dune maladie particulière qui les rend immobiles et qui paroît
caufee par deux ou trois petits vermifleaux ( 1 ) qui leur fortent de l’anus,
Herbfl: a fait une obfervation très-intéressante pour l’Entomologie- fur
la différence de forme dé l’oeuf fécond et de l’oeuf infécond : le premier
( 1 ) Efpèce ds Gordiux de Linné,
eft conique & à côtes : le dernier eft ovale un peu comprimé des côtés, ôc
tout uni.
S E C O N D É T A T .
L a Crifalide , Fig. 3 <5o. b x fe trouve dans un cocon ovale , formé
de terre, liffé en dedans par une lîmple gomme , & dépofé en terre vers
la fin de Septembre pour éclore au mois de Juin. Il paroît qu’une partie
paffe un fécond liyver dans cet état, et n’éclot que la fécondé année.
Les Naturaliftes ont fait la même remarque fur quelques autres efpèces.
Cette Crifalide c i l d’un brun verdâtre, qui devient plus foncé lorfqu’elle eft
prête à s’ouvrir. A travers cette enveloppe, on apperçoit déjà les belles
taches d’argent de la Phalène.
É T A T P A R F A I T .
L es Viennois, Cat. Syft. pâg. $ 2 , étoient portés d’abord à placer cette
belle Phalèiie dans leur Famille Z de cette fécondé Clafle, mais l’individu
que Schiffermuller, un des co-opérateurs de cet Ouvrage, vit en 1 7 7 4 ,
le détermina à le mettre à la tête de la neuvième Famille ( 1 ) , dont elle
eft la plus brillante. Une fuperbe couleur verte & la fymmétrie de fes taches
d’argent la rendent très-facile à reconnoître, et ajoutent encore au prix
que lui donne fa rareté & les foins qu’elle demande pour fe la procurer ;
il eft difficile d’en avoir autrement qu’en prenant les Chenilles & les
élevant.
On ne la trouve guères que dans le nord de l’Allemagne, et aux
environs de Berlin.
Les figures 3 60. cx d x font le deffus & le deffous du mâle ordinaire,
d’après un individu du Cabinet de M. d’Orcy. Celte 3 Co. e , en eft une
variété couleur de terre.
La femelle eft repréfentée en-deffus & en-deffous, Fig. y ifo .ƒ , g , êc
( 1 ) Appendix du Cat. Syft. psg. J H .