
artériel. Beaucoup d’ auteurs ont exagéré son influence
; ils out cru que son impulsion suffisoit pour
produire, non-seulement le mouvement artériel,
mais encore celui du système capillaire général, et
même celui des veines ; en sorte que la seule contraction
du ventricule gauche est la cause, selon eux, de
ce long trajet que le sang parcourt depuis lui jusqu’
au ventricule droit. Mais une foule de preuves
établissent incontestablement, comme nous le verrons,
que ce fluide une fois arrivé dans le système
capillaire général, est absolument hors de l’influence
du coeur, et qu’il ne se meut plus que par celle des
forces toniques des petits vaisseaux, et qu’ à plus
forte raison, toute l’influence du ventricule gauche
est nulle dans le système veineux. C’est sous ce
rapport que les auteurs dont je parle ont erré, et
non sous celui de l’impulsion qu’ils ont admise
dans le système artériel de la part du coeur.
“ Nous pouvons, je crois, fixer à peu-près les
limites de l’influence du coeur sur le sang, en les établissant
là ou ce fluide se transforme de rouge en noir-
dans le système capillaire général. A mesure qu’il
s’avance dans les petits vaisseaux, sans doute l’impulsion
reçue s’affaiblit, et ces petits vaisseaux y suppléent
par leur contractilité organique insensible ;
mais je crois que le mouvement reçu du coeur, n’est
entièrement perdu qu’ à l’endroit du changement
en sang noir ; en sorte qu’on peut établir en principe
général, 1°. que dans les gros troncs, dans les
branches, et même dans les rameaux, le coeur est
presque tout pour le mouvement du sang ; 2°. que
dans les ramuscules, c’est en partie cet organe et en
partie l’action vitale des artères, qui concourent à
ce mouvement; 3°. qu’enfin, cette action vitale
vasculaire est unique dans le système capillaire
général.
“ Le pouls n’a donc beu dans sa plénitude que dans
les troncs, les branches et les rameaux. Il s’affaiblit
sensiblement dans les ramuscules ; il devient nul
dans le système capillaire. Sans doute le tissu
artériel des gros troncs est pourvu, ainsi que nous
l’avons vu, de contractilité insensible. Mais l’impulsion
reçue par le coeur est si forte d’une part, et
la colonne de sang est si grosse, que l’influence de
cette espèce de contractilité est absolument nulle.
La seule irritabilité pourrait avoir de l’influence ; or
elle n’existe pas dans les artères. Au contraire,
dans les petits vaisseaux, d’une part le choc imprimé
par le coeur s’est affaibli insensiblement ; de l’autre
part les filets de sang étant très-ténus, n’ont besoin