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T H E B E S [ h y p o g é e s ] .
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;èoüchës ;|ë fils aîtèrriëiént kvec dès couches de toiles, pour donner
successivement-à la-poupee plus de soutien et, de fini. |
Une toile"en manièfe de coiffe couvre la tête du faucon embaumé.
J’ai remarqué qu’on avoit fait emploi de colle pour fixer ce premier j
appareil^'et qu’on s’étoitborné à humectérdës ' suivans : ce sont des j
bandes qui recouvrent l’occiput et viennent graduellement se perdre
sur le vertex et le front, La coiffé ou l’enveloppe générale de fa tête
borde le bec et le laisse a découvert, pratique singulière et qui a
peut-être pour objet de rappeler f’usage antique de ces chaperons j
dont on couvre encore aujourd’hui les faucons destines au plaisir de la j
chasse. . - ■: 7-£sês&5-~ ■ )
Je n’ai pas été dans le cas d’hésiter sur la détermination de l’oiseau,
sujet de cet-article, et que j’ai retiré presque entier de sa momie. Je
le consèrve au Muséum d’histoire naturelle, où les curieux et les naturalistes
pourront aller l’observer.
La grandeur et la force de ses serres, l’écartement et f’étendue des
os unguis qui lui élargissent si fort la tête, la longueur de ses ailes, la
forte dent du bec, Je contour régulier des intermaxillaires, les couleurs
de son plumage, enfin principalement celles des pennes, autant
que j ’ai pu les consulter avec fruit, tels sont les caractères qui me 1 ont
fait reconnoître pour un faucon. Notre oiseau est de petite taille; ce
qui fait présumer que c etoit un maie.
Voyant que le tronc ne pouvoit occuper que les deux tiers de^ la
momie, je m’étois attendu à trouver les jambes droites ; mais il n’en
est pas ainsi : elles sont rassemblées sous le ventre, comme dans les <
momies dont nous avons déjà donné la description ; elfes s y font seulement
remarquer par plus d’irrégularité, les ailes étant moins grandes
en largeur, et les pieds trop forts pour que les ailes les embrassent en
totalité.
Fig. 5. Squelette d’çmerillon.
Ce qu’un premier aperçu fait connoître de ce squelette, c est qu il
appartient à un oiseau de proie : il falloit alors le chercher parmi les
petites espèces de cette famille.
Comparé à nos plus petites chouettes, sa tête est moins large en
amère, ses os coronaux moins convexes, et les yeux trop écartés:
A l’épervier, il est plus petit, sa tête est plus bombée; le brechet
de son sternum est sans échancrure ; ses pieds et ses tarses sont plus
courts ; il est enfin plus ramassé dans ses formes :
A la crécerelle, il en diffère moins, mais il est encore trop petit;
son fémur est plus long que le tarse; sa face et le bec sont plus courts,
son crâne plus sphéroïdal, et ses membres, tant les os de Iaile que
peux des pieds, sont plus forts :
A l’émerillon, c’est à cet oiseau, en effet, que notre squelette paroît
appartenir; les très-petites différences que j’ai remarquées pourroient
bien tenir à une différence d’âge ou de sexe,
Fig. 6. Squelette d’autour.
L’autour présente, dans son squelette, des caractères qu’au premier
aperçu il est assez difficile de saisir, mais qui n’en sont pas moins très-
tranchés, Telle est d’abord la proportion des parties de la jambe : le
fémur est presque aussi long que le tarse, et celui-ci se trouve d un
quart plu? court que le tibia ; la gouttière tout le long et derrière
le tarse, et où se logent les tendons fléchisseurs des doigts, est très-
profonde, et le péroné se fait également remarquer par sa saillie
le long du tibia, et parce qu’il se soude avec lui près de l’extrémité
inférieure ; les doigts sont enfin dans un état moyen de force et de
longueur.
Les os de l’aile offrent la même correspondance; égalité de l’humérus
, et des os du carpe et des os d’avant-bras, qui sont d un cinquième
plus longs.
Le crâne a aussi ses différences caractéristiques. On est frappé de
la profondeur de la fossette au lieu où s’articulent les intermaxillaires
et l’ethmoïde, dè I’infervalle existant entre les coronaux, du méplat
de cette partie, du peu de saillie des bords orbitaires, de l’étendue et
de la divergence des os unguis, et sur-tout de la longueur de la tête.
A ces signes que l’observation fait découvrir dans ce squelette, on
reconnoît l’autour, sans qu’il puisse rester la moindre crainte de setie
mépris.
Fig. 7. Squelette de chat.
La ressemblance de ce squelette avec celui des chats domestiques
en Europe est frappante : quelque attention qu’on y apporte, on n’y
peut apercevoir que des différences d’âge.
L’individu conservé en momie qui nous a fourni ce squelette, est
mort jeune : les sutures de la boîte cérébrale et les épiphyses des os
des membres peuvent même faire supposer que c est dans la deuxième
année de son âge. Ses crêtes occipitales ne fàisoient que de naître, et
la fosse temporale n’étoit pas distincte de la fosse orbitaire, comme
cela a lieu dans un âge plus avancé, par la rencontre des apophyses
du coronal et de la pommette.
Ayant comparé notre squelette à un sujet plus avance que lui en
âge, nous lui avons trouvé la tête plus courte et plus ronde, le chanfrein
un peu plus relevé, et les vertèbres de la queue plus longues et
moins couvertes d’aspérités.
Les dents canines s’étoient entièrement fendues par le milieu. Ce
résultat est souvent l’effet d ’u n dessèchement instantané; mais il pour-
roit bien, dans ce cas-ci, avoir été produit par les matières employées
dans la préparation de la momie.
L'individu que nous examinons ne nous vient pas de Thèfces, mais
des catacombes de Memphis et de Saqqârali : son embaumement s’est
ressenti des procédés en usage dans cette capitale pour la préparation
des momies humaines. L’asphalte et le natroun s y manifestent à tel
point, qu’il nous faut défendre notre squelette de l’humidité de l’air,
pour empêcher les dégradations.
On trouve à Thèbes des momies de chat : mais on ne les y conser-
voit pas avec les mêmes soins qu’à Memphis ; ou se contentoit de les
empaqueter dans des toiles assez grossières, en donnant à la poupée
une forme analogue à celle de la momie de chien de la planche suivante.
[G.S.--HJ:
P L A N C H E 5 5 .
M o m i e s et Détails de Crocodile, de Serpent et de Chien.
Fier. 1. Momie de crocodile.
L’objet qui a servi de modèle pour cette figure, n’étoit, à vrai
dire, qu’une simple poupée, mais qui avoit été préparée dans la vue
de la faire passer pour une momie entiere de crocodile : cest du
1 moins ce qu’on peut penser de sa ressemblance avec une vraie momie
1 de crocodile, et en particulier avec celle d’où l’on a extrait le crâne
1 fig. 2.
I Cette poupée étoit composée à l’intérieur par un assemblage de
de feuilles de d;
cipale charpente :
toile, trempées d
étoient roulées en
Jcstiné à en former le: noyai 1 la
filasse enveloppoit ces tiges, et des bandes de
ne liqueur propre à faciliter leur cohésion ,
. Ce mannequin ainsi disposé tenoit sans doute
lieu de l’animal, que la paresse et la mauvaise foi des préparateurs leur
avoient fait négliger : on avoit apporté plus de soin et d’art à l’entourer
de bandelettes et à composer la momie proprement dite, et I on y
avoit procédé en employant alternativement des tiges de roseau croisées
diagonalement sur le dos, et des bandes de toile, tantôt contournées
en spirale, et tantôt entrelacées les unes dans les autres.
Fig. 2. Crâne d’un crocodile embaumé.
E X P L I C A T I O N D E S P L À N G H E S.
Ce crâne a été retiré d’une poupée plus grande, mais semblable, î
pour la forme, à celle décrite plus haut : on fa représenté encore (
encroûté des matières qui avoient servi à sa préparation^,jet qui étoient /
restées adhérentes à sa surface. C’est, au surplus, la'seùfe'partie du y
crocodile qu’on ait trouvée et que'certainëmént on ait embaumée. Le |
reste de la momie ne différoit d’ailleurs de la poupée /, que par y
l’addition de deux couches dé fil employées à serrer'les toiles,, et dis- i,
posées avec quelque symétrie, ÿ
Fig. 3 , 4, 5. Le même1 crâne- nettoyé, vu' en dessus , en dessous et 1
en arrière. |
On l’a parfaitement nettoyé, parce' qu’il intéresse l’histoire natu- (
relie, sous Je point de vue de sa forme; et c’est- en cet état qu’il est )
rci représenté. (
II appartient à celui des deux- crocodiles du Nil qu’on', nomme 1
suchos, petite espèce qui diffère de la grande ( le crocodile?vulgaire ) )
par la forme effilée- et aplatie de sa tête. 1
Ce crâne a toutes ses sutures apparentes, et montre par conséquent )
distinctement toutes des-pièces dont il ’est composé. En les considérant, y
de gauche à droite dans la figure j", on trouve d’abord les intermaxil- /
laires, puis \&s-maxillaires supérieurs; en dedans, les nasaux maxillaires) j
sur les côtés de-ceux-ci, les lacrymaux; et sur la même ligne, mais ?
tout-à-fait en dehors, les jugaux. Les nasaux maxillaires sont suivis des 1
nasaux ethmoïddux ; ceux-ci le sont de Yethmdide ; et l’ethmoïde, de j
l’interpariétal, qui s’articule avec l’occipital supérieur. Dans l’angle pos- j
térieur de la fosse orbitaire, est l’os firontal, séparé de son congénère y
par I’ethmoïde, et derrière lui se voient les pariétaux, également sépa- j
rés l’un de l’autre par l’interpariétal. Les temporaux occupent la partie (
latérale et postérieure dù crâne; et enfin l’on trouve encore-entre eux . /
et les pariétaux un os servant de conduit auditif et ‘ en même- temps y
de condyle, que nous avons nommé tympano-stylo'ide, depuis que nous )
avons démontré qu’il est formé par la réunion de deux pièces ailleurs i
distinctes, l’os du tympan et l’os stylojtfle - j
En examinant la figure 4. de droite à gauche, on remarque succès- )
sivement les intermaxillaires, les maxillaires supérieurs, les palatins y
antérieurs et les palatins postérieurs; c’est-à-dire, deux paires d’os dont _ j
aucune partie n’est visible à l’extérieur du crâne. (
Enfin \a. figure y présente distinctement les .quatre occipitaux, parmi )
lesquels trois seulement concourent à la formation du trou occipital, j
savoir, les deux occipitaux latéraux et l’occipital inférieur; anomalie f
tout-à-fàit digne de remarque. • j
Fig. 6. Momie renfermant un os de boeuf. 1
Il n’y avoit aucun usage fixe dans la confection des momies : la ■ j
poupée _/%■. <f en est une preuve. Elle ressembloit entièrement, quant (
à l’extérieur, à celle dont les débris sont représentés^-, y ; mais, au j
lieu d’un serpent, cest un os de boeuf qu’on y a trouvé. . (
Cet os, très:bien conservé, est l’os du sabot, ou la phalange onguéale )
du doigt interne de la jambe droite et extérieure. Sa ressemblance (
avec son analogue observé dans un animal mort de nos jours, est parfaite
: il est seulement plus petit, comme provenant d’un jeune sujet ;
circonstances qui ont, en outre, été indiquées par la non-oblitération des
fissures et des trous où s’insèrent les vaisseaux nourriciers qui pénètrent
dans la substance osseuse.
Des toiles de coton formoient les enveloppes de cette phalange
onguéale : la première couche y adhéroit, et s’est trouvée noircie et
comme charbonnée par la liqueur ou colle dont on s’étoit servi. Il en
étoit de même des dernières coucjies, au moyen desquelles la poupée
avoit reçu toute la solidité nécessaire.
Cette momie ne nous étant pas parvenue entiere, nous ne pouvons
rien dire de ses dernières enveloppes.
Fig. 7. Momie de serpent.
Cette petite momie ayoit la forme ovoïde de la précédente; mais
Thèbes [Hypogées].
sa destination-- fut,' comme?# le voit,' bien différente. On l’ouvrit
enr Egypte , et l’on y trouva-les tronçons de' serpent- que' lon a ici,
représentés. Il â- été.impossible de constater le genre et encore moins
l’espèce, toutes les parties, comme la tête et la queue,j qui eussent
pur offrir" quelque' prise’ à cette détermination , y manquant. C’est la
plus petite momie qu’on ait encore! vue; elle étoit privée de ses dèr-
nieres bouches :-onest aussi sans’ renseignemens sur le lieu où elle a été
déposée, parce que le tombeau où on l’a. trouvée est depuis long-temps
en exploitation pour fournir au chauffage des habitans du voisinage:
On sait que?;c’est présentement le sort de toutes les choses que l’on’
éonservoit avec tant de soin autrefois.- •
Fig. Si Momie de chien.
On-trouve un-grand nombre de ces momies, soit à Thèbes, soit à
Memphis ,- et toutes , aussUbjen que celtes des chats ,-sous la forme
d’un cylindre dont la-partie supérieure est coudée à angle droit; cette
partie coudée est la tête , qui est presque quadrangulaire dans les çhiens,
et plus arrondie dans les chats.
Il n’y a pas de momie traitée avec plus de négligence ; c-étoit, à
ce qu’il paroît, l’offrande du pauvre. Une toile grossière, qu’on ne se
donnoit pas-la peine'de couper en lanières,• servoit d’enveloppe à
l’animal'. Elle étoit'ramenée, attachée* sur elle-même et fixée par des
liens faits avec des feuilles de palmier.
On avoit toutefois, à Memphis,-la précaution de-ne se servir que
de toiles imprégnées d’asphalte : la couleur noire de notre momie,
qui provient de Saqqârah, est un effet de la corrosion de cette liqueur.
A Thèbes, où l’on n’avoit pas la ressource de l’asphalte comme
moyen assuré de conservation, -on' multiplioit davantage les toiles ; les
momies de chien y étoient plus soignées. J’en ai trouvé de faites avec ■
des bandelettes, au moyen de quoi l’on réussissoit à mieux conserver
les reliefs et à rendre plus apparentes les formes-de la tête : on n’em-
ploy oit-alors que des liens de -fil. • [G&'tH:].-
P L A N C H E 5 6 .
P e in t u r e s d’enveloppes de Momies, et divers Fragmens en bois
pçint, en pierre et en bronze, .
Fig. 1. Figure d’oiseau sculptée en bois ; la coiffure est d’un noir roux
et descend près du bec. ’
Fig. 2..' La même figure vue de face, pour faire apercevoir des marques
noires qui bordent le dessous des yeux, et deux barres noires
sur l’estomac,-Le plumage paroît jaune : l’oiseau est sur un petit
socle garni en dessous d’une fiche.
pig. 3. Co uvercle de momie, vu en dessus, fabriqué en toiles collées
les unes sur les autres à l’épaisseur d’un pouce environ :
l’enduit extérieur est un apprêt solide composé de blanc et de
colle, très - uni, recouvrant d’une ligne toute la surface-de la
toile.
La figure porte un masque vert et a les. traits d’un jeune homme :
les contours sont noirs, et la coiffure est bleu-noirâtre. Un serpent, de
profil, est attaché sur le devant au moyen d’un ruban jaune. Sur sa tête
sont des cornes de belier, contournées et de-couleur noire, portant
deux plumes vertes mêlées de noir, encadrées de jaune-sur les bords
et à perles rouges ; au milieu est un globe rouge.
La tunique est chamarrée d’ornemens de couleur rouge , bleue et
brune : la-pièce d’estomac est d’un bleu noir , avec de petites boules
rouges bordées de jaune. Les quatre barres qui sont sur son estomac-,
sont jaunes: Cette figure tenoit d’une main une: espèce de fléau , èt-
j de l’-autre un crochet, qui sont jaunes également : les taches qu’on apery
çoit proviennent de la vétusté. Enfin le pourtour, de couleur lilas, est
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