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consacré un ouvrage considérable^ et dont le présent mémoire est la suite ou le
complément.
Le m ou ïem en t ciTÎIisateur auquel est due l ’importation du bronze présente dans
tons les pays des caractères constants et à peu près uniformes ; il dénote ainsi une
origine commune, mais il e st loin d’être synchroniqne il’un bout à l’autre de l ’E u rope.
11 y a eu juxtaposition lente de la chdlisation, et son ancienneté paraît être,
pour chaque région, en raison inve rse de son éloignement du point probable d’origine.
Opérée par voie de colonisation et de proche en proche, l ’initiation a pu gagn er
successivement par un commerce d’échan ge les contr'ées où l ’étain, l ’ambre, les
fourrures et peut-être certains produits alimentaires ont pu en fournir le s éléments
principaux.
Les nombreuses découvertes dont nous avons précédemment étudié la composition
ont montré plusieurs séries d’importations traçant des ré seau x distincts et peut-être
su cce ssifs, sur certains points au moins.
Dans la première sér ie , le bronze arrive à l ’état do rareté chez les populations sauv
a g es de l’àge d e là pierre. Ce fait, fort appréciable dans plusieurs localités du bassin
du R h ôn e , l ’est également dans les autres parties de la France , e t dans toutes les
régions de l’O ccident.
P eu après son début, rindustr ie métallurgique s ’afSrme partout par l ’apparition de
cet ensemble d’u stensiles et d’objets si variés dont nous avons donné l ’énumération,
et peu à peu cette nouvelle industrie s’implante dans le pays avec l ’aide d’ouvriers
étrangers. Lorsque les indigènes y sont complètement initié s, le s formes primordiales
se modifient; des types locaux se créent, tout se spécialise de plus en plus
dans nn périmètre donné, et on arrive à se trouve r en face d’im certain nombre de
types dont la constance dans chaque région permet de constituer des groupes distincts
que l’on peut appeler des provinces. C’e st ainsi que dans l ’espace relativement
restreint du bassm du R h ô n e , on observe plusieurs typ es de h a ch e s; les uns caracté
risen t la région v o isin e de la S u isse , c ’e st-à -d ir e le Jura et la v a llé e moyenne du
1 Études ¥aïéo -e th n o lo g i(jw s da n s le bassin du Éhéne. A c e d u Jiro n se , 3 vol. in.^» e t atlas m-folio, 18iG.
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Rh ôn e , tandis que d’autres paraissent spéciaux à la partie inférieure de cette
région, v o isin e de la M éditerranée.
I /é tu d e des divers typ es caractérisant chaque région a permis d’acquérir quelques
renseignements sur la marche de la métallurgie d’Orient en Occident. S i en effet,
après avoir recherché dans le bassin du Rhône les points sur lesquels on rencontre,
par exemple, les haches plates et certains petits poignards à r iv e ts, on tente de r e lie
r ces divers points, on arrive à trouver des réseaux se dirigeant ver s l’extrémité
de la Méditerranée en passant par les îles (Sardaigno, Chypr e), e t le sud de l ’Italie.
P a r tie probablement de l ’Inde, la métallurgie paraît avoir fait une assez longue
étape en A sie Mineure ; de cette région oii nos types primitifs se trouvent en grand
nombre le courant se serait répandu dans les île s do l’Archipel g re c, en I ta lie , en
Gaule, e t v e r s le Nord-Ouest.
D ’autres ré seau x traversant l’Oural et le Caucase ont pu féconder, l’un les
contrées du Nord, la Sibérie et la R u s s ie , l ’autre le s pays arrosés par le Dnieper,
le Danube et le Nord Scandinave.
D e même qu’à la fin de l ’âge de la pierre, le bronze a pénétré peu à peu et n’a
transformé qu’à la longue l’industrie et les usa g es, de même, - ainsi qu’il ré.sulte de
l’étude des tumu lus, des nécropoles et de quelques palafîttes, le fer n ’a été utilisé
que par gradations su cce ssive s.
Dans les palafîttes de b lor ingen, au la c de Bienn e et dans plusieurs autres pala-
fittes des lacs suisses ainsi que dans celles du lac du Bourget où l’industrie du
bronze a atteint son maximum de développement, on peut observer cette transformation
len te , et l ’on peut vraiment entrevoir cette transition de leraploi du bronze à
ce lui du fer.
D ans ce s stations, le bronze est encore la matière employée pour fabriquer les
u stensiles et les armes. L e fer y apparaît dans des conditions exceptionnelles e t ne
laisse pas encore présager les applications multiples dont il est susceptible ; mais à
côté de lui se montrent cependant des indices d’une influence spéciale e.xcrcée par urie
civilisation étrangère et plus avancée . Ce lte influence qui s’annonce dans la région