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déformalion. On n ’a malheureusement aucun renseignement sur les circonstances de
la déoouYerte ni sur les objets qui l ’accompagnaient (pl. X L IX ).
Cette déformation, qui n’ex iste plus dans nos pays, a été étudiée avec grand
soin par les anthropologistes ; on en retrouve des traces depuis le Caucase, aux
environs de Tiflis, où j ’en ai recneilli récemment une belle série, jusqu’en Normandie
et aux environs de Toulouse, où un usage analogue a persisté ju squ ’à nos
jours (p l. XL).
La nécropole de Samthavro près Tiflis, d’où j ’ai pu rapporter des crânes macro-
céphales, appartient dans son ensemble au premier âge du fer ; le s tombeaux qui renfermaient
des crânes déformés ont donné quelques objets d’une époque postérieure,
mais seulement dans les parties superfloielles; dans le s couches inférieures, précisément
celles qui ont donné le plus de crânes déformés, se trouvaient, associées à des
poteries assez caractéristiques, de nombreuses fibules dont p lusieurs paraissent être
les prototypes de ce lle s de nos tumulus.
Entre le Caucase et le s P y r én é e s, un grand nombre de points ont donné des
restes de cette coutume. Hérodote a fait connaître le premier les macrocéphales du
Caucase, et Hippocrate ceux de la Crimée ; depuis, on en a retrouvé sur les bords du
Danube, en Allcmagn e.en S u isse et en S a v o ie . Ceux que nous avons découverts, il y a
quelques années, viennent relier cette chaîne dont il manque en co r eb ien des anneaux,
mais qui cependant permet d’entrevoir l’origine de cet u sage et l ’époque r e laüv e à
laquellenos populations du premier â g e du fer l’ont reçu de l’Orient. Dans le p lu sgran d
nombre des cas, les crânes déformés ont été recueOlis isolément et leur découverte
n ’avait pas d’autre intérêt que celui qu’ils présentaient par eux-méme s ; te l n ’est
pas le cas de ceux du Jura et de c eux de Tiflis, les uns et le s autres ont été trouvés
dans les sépultures, associés à d’autres sujets d olichocéphales, accompagnés do mobiliers
funéraires remontant tous au premier â g e du ter.
S’il n ’est pas possible de démontrer, quant à présent, que les populations du
Jura sont originaires ou viennent du Caucase méridional, on peut cependant
admettre que l ’usage de la déformation de la tê te, celui des flbules et de
quelques autres objets de parure leur est venu de cette r é g io n ; ce fait ne parait
pas aussi vraisemblable pour l ’importation de la mé tallurgie du bronze, dans
TOccident de l’Europe-
G R O U P E D U JU R A 31
En dehors des tumulus, ou a découver t à P u b ljy dans le Jura, un amas d’objets
en bronze découpés en spirale présentant des caractères propres aux régions
danubiennes et spécialement à la Hongrie ([d. X X I I I ).
Fis. 3. Fig. 4. — 1î3 de grandeur.
Tuinesvar. Dolyau, romlé de Nograd.
Les spécimens de brassards représentés dans les figures 2 et 3 , ainsi que la
fibule figure 4 , permettent de rapporter à des pièces de même nature, les débris
de spirales découverts dans le Jura.
Ces objets, qui se retrouvent quelquefois dans les tumulus de la Bourgogne, ont
été trouvés isolément e t proviennent très probablement de quelques sépultures ou
tumulus détruits depuis longtemps.