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s’est substitué définitivement au bronze pour la fabrication des armes et des instruments
tranchants.
Les premières traces des éléments nouveaux commençant à apparaître comme
précurseurs du fer se montrent tout d’abord dans les palafîttes, dans lesquelles Tin-
dustrie du bronze a atteint son apogée ; mais ce n’e st en réalité que dans les nécropoles
e t les tumulus que l’on en peut suivr e îe développement et même parfois l’épanouissement
: c’e st pour cela que les monuments funéraires ont été l’objet principal de
ce s recherches.
De Tétude comparative des tjqtes propres aux palafîttes et de c eux qui paraissent
caractéristiques des tombeaux, il ressort d’une façon indiscutable que ce s monuments
n e sont pas les sépultures des populations des palafîttes.
Parmi les objets carctéristiques des palafîttes de l ’â g e du bronze et qui n e se trouvent
pas dans les tumulus ou nécropoles du premier âge du fer, on doit noter ;
L es instruments tranchants en bronze, te ls que les haches, les couteaux, les
faucilles, etc. ;
2° Les épées ou poignards à poignée pleine e t les flèches ;
3° Les bracelets ouverts ;
4° Enfin les moules de diverse nature destinés à fondre des pièces de ce s différentes
catégories.
Parmi les typ es, an contraire, qui sont propres aux tombeaux du premier âge du
fer et qui ne se rencontrent jamais dans des milieux appartenant à Tâge du bronze,
il faut citer :
• 1° Les bracelets fermés, anne lé s, creux avec renflements ou enroulements ;
2° Les flbules creuses, spatuliformes ou garnies de chaînettes ;
3° Les brassards creux en bronze et en ja y e t ;
4° La ceinture e l l e s vases en feuilles de bronze laminé es et estampées ;
5° Les ustensiles, les outils, les armes et quelques objets de parure en fer.
Quant aux objets dont l’apparition s ’e st produite pendant la phase transitoire,
c ’e st-à -d ir e ceux qui ont été signalés dans quelques stations de Tâge du bronze, bien
q u ’ils appartiennent réellement au premier â g e du fe r, on remarque :
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P La flbuie â arc, le torques, îe rasoir, Tépée à soie plate ou à antennes, puis des
traces de laminage-et d’estampage ;
2° Les représentations animales, la spirale et le swastika ;
3" L'or, l ’ambre, le jayet et la verroterie ;
4 ” Le fer et Tétain comme garniture, le premier du bronze, le second de la poterie.
Si l ’on tient compte des proportions minimes dans lesquelles les objets que je viens
(le signaler se rencontrent dans le s palafîttes, on comprendra combien peu e st fondée
cette prétention de vou loir synchroniser tous le s monuments qui les ont fournis.
Tout démontre que ces types nouv eaux ont été introduits dans ces milieux par
des influences étrangères, dont nous allons rechercher la marche, et qu’ils ne s'y
trouvent en réalité qu’à Tétat d’exception.
Ce fait étant établi, les ennemis de l’â g e du bronze, qui opposent comme preuve
de la n o n -ex isten c e dans notre pays de cette civilisation spéciale, Tabsence ou
plutôt la rareté des tombeaux de cette époque, ne v on t-ils pas avec la même logique,
discuter l ’existence du premier â g e du fer? Dans cette occurrence ce serait non
plus la rareté des sépultures qui servirait d’argument, ce serait, ce qui est bien plus
g ra v e , l’absence de v estig e s d’habitations; car en admettant même qu’il puisse ja mais
être démontré que certaines palafîttes sont synchroniques des tumulus ou d’autres
sépultures contemporaines (c e qui est difficile), il restera toujours incontestable
que ce synchronisme n ’a pas été de longu e durée, et qu’il n ’a pu existe r que d’une
façon transitoire.
Mais alors, que son t devenues le s demeures des populations dont les restes nous
sont conservés dans les nécropoles et les tumulus ? A cette question fort intéressante
il e st vrai, moins pressé de conclure que les auteurs de ces théories, et préférant
l ’autorité des faits bien étudiés à ce lle des légendes les plus attrayantes, je répondrai :
« J e ne sais pas ; on ne les a pas encore trouvé es ; de nouvelles découvertes les dévoileront
quelque jour: cherchons donc, mais ne concluons pas encore ! »
L ’étude de la distribution des tumulus e t des nécropoles sur la surface de la Gaule
mérite une attention toute spéciale, car elle réduit à néant une autre théorie tout
aussi inacceptable que celle qui vient d’être discutée.
Adme ttant en principe que l ’Europe occidentale e t méridionale n’a pas eu d’âge