dll bronze, e l que, conséquemment, Tère des tumulus succède à l ’ère des dolmens,
l’auteur de cette théorie, conservateur du musée des antiquités nationales de Saint-
Germain et secrétaire de la commission de la géographie historique de Tancienne
France , divise cette vaste région en deux zones : celle des dolmens, au Nord et à
l’Ouest, et celle des tumulus à l’E st. La ligne de démarcation entre ce s deux zones
passe par Magdebourg, Cologne, B ru x e lle s, et descendrait par Dijon, à peu près
perpendiculairement au sud, ver s Marseille*.
Pou r ce qui concerne les dolmens, nous dirons dès à présent que cette délimitation
est absolument erronée, bien que son auteur ait eu cependant à sa disposition les
documents officiels en v o y és de tou s les points de la France à la commission de la
topographie des Gaules. Ces monuments sont loin d’appartenir exclusivement aux
contrées de l’O uest, comme il Taffirme; ils se rencontrent dans presque toutes les
parties de la France. La commission instituée par M. le Ministre de l’instruction
publique en vue de dresser un inventaire des monuments mégalithiques de la Gaule,
quoique pourvue de ressources ^ beaucoup plus modestes, a déjà donné des ren-
t; provisoires or, d’après ces documents, il ex iste cent vingt-q uatre dol-
1 Archéologie celtique et Gauloise.
2 Dans sa séanco du 5 décembre 18T8, Ja Société d’anthropo’ogie, à îa suite d'une communication de s< _
.'il. Henri Marlin, s'est préoccupée de la conservation des monuments mégalithiques et a émis à l'unanimité le voeu sui
vanti
<t La Société émet le voeu qu'il soit nommé, par le ministre de l'instruction publique, une commission chargée de
désigner, dans toute ia France et dans l'Algérie, les monuments mégalithiques qui doivent être classés parmi les monuments
historiques ».
Ce voeu fut transmis à M. Bardoux, ministre de l'instruclion publique, par M. le secrétaire général, (lans une lettre
qui a été publiée dans le procès-verbal de la séance du i9 décembre 1878 (Bu lletin s de 1878, p. 493) Il n'y fut pas donné
suite alors. Mais, au mois d'octobre 1879, M. Henri Martin, assistant à une séance de la Commission des monuments
historiques, présidée par M. Jules Ferry, ministre de l'instruction publique et des beaus-arts, rappela à ce dernier le voeu
émis par la Société, et obtint la promesse qu'une sous-commission, chargée de la conservation des monuments mégalithiques
et des blocs erratiques, serait rattachée à la commission des monuments historiques. La réalisation de cette promesse
ne se fit pas attendre, et le 21 novembre 1879, un arrêté ministériel instituait la sous-commission d 'in v en ta ire
des mo n umen ts mégalithiques et des blocs erratiques de la France et de l'Algérie.
Cette sous-commission est composée de :
M. Henri Martin, sénateur, président;
M. Daubrée, directeur de l'École des mines, vice-président pour les blocs erratiques ;
M. G. de Mortillet, attaché au musée de Sainl-Geimaiii, vice-président pour les roonumeuts mégalithiques ;
MM. Broca, sénateur, directeur de l'École d'anthropologie ; Cartailhac, directeur des M a té r ia tix p o w l'histoire de
l'homme; Chantre, sous-directeur du muséum de Lyon; Leguay, architecte ; Pomel, sénateur; Salmon, archéologue ; du
Sommerard, directeur du musée de Ciuny; puis un peu plus tard A. de Barthélémy, secrétaire de la commission de la
topographie do I'ancienne France, membres pour les monuments mégalithiques ;
MM. Faisan, géologue, et Trutat, conservateur du musée d'histoire naturelle de Toulouse, pour les blocs erratiques ;
M. Viollet-le-Duc, chef de bureau des monuments historiques secrétaires.
Sur les dix membres de la sous-commission qui sont plus spécialement nommés pour lesmomunents mégalithiques, sept
font partie de la Soeiéié d'anthropologie. Trois ont été présentés spécialement par la Société après un vote qui a eu lieu
dons la séance du 6 novembre 1879.
Une des premières préoccupations de la sous-ccmmission a été de dresser un inventaire sommaire de tous les monuments
mégalithiques de France, inventaire destiné à servir debase à ses ti avaux. Afin d’activer eelteceuvre préparatoire,
elle a divisé la France en six groupes de départements et a confié chacun de ces groupes à un de ses membres.
mens dans cette zone où les tumulus ou nécropoles auraient dù, suivant l’auteur
que je réfute remplacer,complètement les mégalithes, et où, de l ’avis unanime, la
destruction de ces derniers a été la plus active.
Quant aux tumulus dont la statistique n’a été faite par aucune commission, je puis
affirmer, d’après mes reclierches personnelles encore bjen incomplètes, qu’ils sont fort
nombreux en dehors des limites que leur a assignées M. Bertrand. Des tableaux statistiques
et des cartes en préparation montreront prochainement ces répartitions;
mais, dès ce moment, je puis soutenir que, dans les régions des Cévennes, du plateau
central des P y r én é e s, de l ’Aquitaine et de la Bretagne à peine explorées à ce point
de vu e , on en compte déjà plus de six cents.
Si l ’on considère que, dans la zone privilégiée, où cependant les archéologues ont
développé le plus d’activité et où le gouvernement a fait opérer le plus de fouilles,
on n’en compte qu’un nombre peu supérieur, on conviendra que cette délimitation
doit être abandonnée. Les documents sur lesquels s ’est appuyé son auteur ne l ’ont
pas encore servi bien heureusement dans cette occasion.
Après avoir traité les questions relatives à l’origine des nécropoles et des tumulus,
ainsi qu’à leur distribution géographique, il nous reste à étudier les caractères des
mobiliers funéraires de ces monuments. Alors seulement il sera possible de tenter
de découvrir, a v ec quelque chance de succès, le point de départ des populations
auxquelles est due l ’importation du fer.
E n décrivant les mobiliers funéraires des nécropoles et des tumulus, j ’ai montré
qu’il a fallu je ter les regards ver s les régions du R h in, du Danube et de l ’autre côté
des A lp es, pour trouver des documents ethnographiques analogues à ceux de ces
stations et pouvant nous guider dans nos investigations.
L’épée, le rasoir, la fibule, doivent nous fournir essentiellement les éléments de
comparaisons que nous cherchons.
Les épées en fer, avec poignée de bronze ou de fer du type dit à antennes, dont
les tumulus de la F r a n cb e -C om té et du âlidi de la France ont donné plusieurs
spécimens, se rencontrent dans les tumulus des bords du Rhin : à Mundersingen
par exemple (musée de Stuttgart) et dans les hautes vallées du Danube (musée de
Sigmaringen); enfin, dans la haute Autriche et principalement dans la grande
nécropole de Hallstatt, qui est devenue, pour ce type, la localité classique.