Les tumulus de la forêt des Moydons peuvent être cités parmi les plus remarquables
de ce groupe. Av e c de nombreux bracelets du genre de c eux qui sont figurés
dans la planche X X V I , des plaques discoïdales à jour (p l. X X V I ) , des bracelets
en jayet et des pendeloques de types assez varié s, on trouve des ceintures en feuilles
de bi'onze estampées et des flbules de formes élégantes et fort caractéristiques.
Pyory. C’est en 1 8 7 0 que MM. Toubin et Girard fouillèrent un des nombreux
tumulus de cette localité * au lieu dit Champ P ép in ; ce tumulus avait 2 0 mètres
de diamètre et se composait presque exclusivement de pierres, comme du reste la
plupart des tumulus de la forêt des Moydons. L ’ensemble était recouvert de terre
végétale ; dans cette terre on trouva d’un côté deux grands anneaux en bronze, du
charbon et des fragments de poterie. De l ’autre côté on recueillit des débris de ceintures
en feuille de bronze repoussées et un pendant d’oreilles en or.
L a C h a t e l a in e . — Parmi le s nombreux tumulus signalés sur ce point, il en est
un qui a été fouillé par M. Toubin en 1 8 7 2 , et qui présentait un mobilier funéraire
des pb\s intéressants. Ce tumulus avait 2 mètres de hauteur sur 10 mètres de diamètre
; de g rosse s pierres au m ilieu desquelles la v égé tation prospérait, le recouvraient
presque en entier. L es fouilles mirent à jou r un grand nombre de squelettes bimiains,
de v ing t-cin q individus environ ; tous regardaient le centre du tumulus, c eu x -c i
étant placés à Touest ; auprès de ces squelettes était placé un v a s e à forte panse et a
goulot étroit. A la jambe de l ’Lm des squelettes se, trouvaient deux bracelets ouverts,
ornés de bosselures en demi-relief. Au bras du même individu étaient placés quatre
autres bracelets plus petits, ornés de coches ou de dents'sur leur partie externe ; avec
ces objets on a recueilli encore un bracelet en ja y e t, une plaque de fibule semblable à
une applique, une sorte de pendeloque composée de petits bâtonnets à bélières et de
chaînettes ; enfin un grand ornement formé de trois cercles en bronze se plaçant les
uns dans les autres et entourant une plaque centrale, travaillée à jour (pl. X X V ).
Cet objet, quoique rare, n ’e st pas le seul connu dans son genre , cor on en a recueilli
dans le tumulus de F la g ey (Donbs); d’après MM. R evon et Troyon, une
pièce analogue aurait été trouvée avec une lance en fe r, à P e r r o ix , près d eTalloire
(Haute-Savoie).
1 B uU itin de la S ociété d 'Êm u la iio n d u Ju ra , 1871.
• G R O U P E D U J U R A '¿J
M. de Bonstetten cite dans son recueil d’antiquités suisses une pièce semblable,
dont on aurait trouvé plusieurs exemplaires dans les tumulus d’Anet, près de Berne.
C h i l l y - s u r - S a l i n s . — Dans cette commune sont nu grand nombre de tumulus;
ceux qui ont été fouillés ont donné des bracelets et des pendeloques discoïdales
pourvues de quatre et de sept rayons à l’intérieur, de nombreux débris de plaques
minces repoussées et des fragments de brassards cr eux. Ces objets peuvent se voir
au musée de Besançon e t à la bibliothèque de S a lin s (pl. X X V I I).
C l u c y . P lusieur s tumulus ont été signalés sur cette commune ; Tun d’eu x situé
au lieu dit les Coudres, a donné plusieurs fibules à long ressort et à doubles cabochons
, sphériques ou coniques ; quatre bracelets d ive rs, plusieurs pendeloques dont un
crotale, enfin des fragments de ceintures estampées: tous ces objets sont conservés
au musée de Besançon (p l. X X V I II ) .
CoRVESsiAT. — M. Tamiotti, entrepreneur à Lyon, a découvert il y a quelques
années, dans cette commune, dans le cours de travaux de construction, les restes
d’un tumulus considérable et des plus riches. Associé à des bracelets filiformes,
un torques à tig e creuse e t un grand anneau, puis deux fragments de ceintures
(pl. X X IV et X X IV b is), il a re cueilli des ossements humains de sept ou huit individus.
M. Tamiotti, s ’intéressant à tout ce qui touche à l ’archéologie et aux beaux-
arts, eut la bonne pensée d’offrir au muséum le produit de sa découverte (pl. X L V I
à XLVIII).
En examinant les crânes provenant de ce tumulus e t qui sont pour la plupart
dolichocéphales, je ne tardai pas à reconnaître que trois d’entre eu x présentaient des
traces manifestes de la déformation artificielle dite macrocéphale qui avait si v iv e ment
captivé l’attention de mon illustre e t regre tté maître le professeur Broca. Cette
déformation est assez prononcée sur ces crânes, elle est touL artificielle et était produite
par des moyens de compression qui agissaient de manière à allonger la tète,
de là le nom de miicrocéphales, c ’est-à-dire tête allongé e, donné par les Grecs aux
peuples qui avaient l ’habitude de se déformer ainsi le crâne. Cette compression était
obtenue dans le Ju ra comme en Orient par une double ligature ou bandeau dans le
genre des béguins, encore portés dans certaines campagnes. On a découvert, il y a
plusieurs an né esd éjà, dans u n tum u lu s,à V 0 iteu r (Ju r a ),im c rân ep r é sen tan tlam êm e