tatives pour reculer les limites des notions
humaines sur l’histoire naturelle, ce n’est
donc pas un effort qui paraisse téméraire
aux yeux des philosophes.
Dans l’immense série des êtres qui
composent l’univers, rien n’est vil, tout est
curieux et d’un intérêt de la plus haute importance.
Chaque espèce, chaque individu
offre à l’esprit humain des attributs essentiels
et une perfection qui étonnent l’imagination
lors même qu’il n’est pas possible
d’en pressentir l’utilité. Ainsi quoique dans
cette dissertation il ne soit question que
d’une sorte d’insecte que je range dans la
classe des vers qui s’engendrent, croissent,
se multiplient et se nourrissent dans le canal
alimentaire de l’homme; je n’en croirai pas
moins avoir fait un travail utile, si je parviens
à donner une connaissance exacte
d’un animal qui n’a point encore été décrit.
Du tems d’Hippocrate, on connaissait
déjà trois espèces de vers intestinaux, savoir
: les Ronds, les Ascarides, et les Larges.
Ces derniers fixèrent d’une manière plus
particulière l’attention du père de la médecine.
Après lui les Grecs, les Latins et les
Arabes s’en occupèrent très-sérieusement ;
mais la description qu’ils en donnèrent,
prouve qu’ils n’en avaient qu’une connaissance
imparfaite.
Dans les premiers tems, cette espèce
d’insectes était considérée comme un être
abject, sorti de la corruption des matières
animales, Comme le produit d’une génération
équivoque et fortuite : on était loin de
soupçonner alors qu elle eût une structure
organique et toujours semblable. Cette erreur
fut la source d’une quantité d’autres.
Ainsi on représenta les vers intestinaux
comme une transformation particulière de
la bile, de la pituite, des humeurs froides f
chaudes etc, etc. On se perdit dans des