Si la science fit, à cette époque, quelques
progrès sur la classification et l’origine
des insectes en général, le cahos n’en subsista
pas moins sur la diversité des vers intestinaux.
Cependant l’usage du microscope
étant devenu plus familier, le père Kircher,
A. Hauptmann, C. L ang , Leuwenhoeck ,
A. Q. Rivinus, C. F. Paulini etc. etc. firent
des découvertes utiles ; mais ces savans tombèrent
dans d’autres écueils. Frappés par les
nombreuses observations des médecins qui
les avaient précédés, et par celles qui leur
étaient propres, ils s’imaginèrent voir des
vers dans toutes les parties les plus tenues
des corps animés.Ils prétendirent que toutes
les maladies dépendaient de la présence
des vers dans les organes ; que la mort même
n’était qu’nree substance vermineuse ; que les
oeufs de ces animaux étant disséminés dans
l’air, dans l’eau, dans les alimens, pénétraient
dans l’intérieur des corps vivans et
s'y développaient après avoir été déposés
dans les différentes parties, par les voies
de la circulation. D’autres S’abandonnant à
leur imagination trop préoccupée, créèrent
des êtres évidemment fabuleux ; ils annoncèrent
, comme une vérité incontestable,
que les vers intestinaux pouvaient, avec le
tems, prendre, dans le corps, des figures
monstrueuses ; se changer en grenouilles ,
en scorpions, en lézards ; avoir des cornes,
une queue fourchue, un bec d’oiseau ; se
couvrir de poil, et ressembler en vieillissant
à des espèces de serpens.
Il était réservé au conseiller d’état Muller
de dissiper les nuages dont était environnée
l’histoire naturelle des vers. On lui doit la
description d’un grand nombre d’espèces
de ces insectes vivans dans l’eau douce et
dans les intestins des animaux. Après lui,
TVagler, Zoega, Otto Fabricius, Goeze,
Leshe, Bloch, TVerner, Krantz, et beau