Nicolas Andry, dans la quinzième planche
de son traité de la génération des vers, dit,
après y avoir donné la ligure de quelques
corpuscules ($) : « petits grains trouvés par
milliers dans les déjections de la malade qui
D3 a rendu le taenia ci-dessus roulé en pelo-
» ton : les gros sont représentés comme on
m les voit par le microscope , et les autres
» comme ils paraissent naturellement. » En
comparant ces grains avec les corps de ces
vers , je reconnais qu’il y a une certaine
similitude de forme entre ceux-ci et celui
qui fait le sujet de notre dissertation. Je remarque
d’abord, que ces grains ont à-peu-
près la même ligure que le corps du ver qui
nous occupe, qu’ils ont la même grandeur,
et qu’ils paraissent aussi avoir une surface
grenue. Il est à présumer que s’ils avaient
été observés avec attention par le microsi
b) J’ai fait représenter deux de ces grains sur le milieu du
gazon qui se trouve au bas du frontispice de cette dissertation.
cope,
cope, et au foyer d’une forte lentille, ils auraient
peut-être présenté une parfaite identité
de structure. Que M> Andry ne fasse
aucune mention des cornes et de l’enveloppe
membraneuse, cela ne parait pas étonnant ;
car dans le nombre des vers que j’ai pu examiner,
il y en avait à peine quatre d’entiers
j tous les autres étaient sans enveloppe
et sans cornes. Dans l’observation rapportée
par Andry, les cornes pouvaient être séparées
du corps de l’animal, et confondues
avec les excrémens. Ce qui semble justifier
ma présomption, c’est que parmis le nombre
des vers que j’ai obtenus dans l’eau de vie,
on remarquait beaucoup de cornes et de
membranes qui s’en étaient séparées. Or
ces accidens peuvent en avoir imposé à un
observateur tel qu’Andry, qui, comme le dit
Charles Bonnet, n était point observateur
de profession ; et il suffit de lire ses principales
descriptions pour s’en convaincre.