2.CJ0 E S D R A S ,
C H A P I T R E Y .
§. I. Conduite sage de N é hé mie.
i. A l o R s le peuple et leurs femmes firent de grandes plaintes contre
les Juifs leurs frères.
2. Et il y en avoit qui disoient : Nous avons trop de fils et de filles;
vendons-les, et en achetons du blé pour nous nourrir, et pour avoir de
quoi vivre. 3. D’autres disoient : Engageons nos champs, nos vignes et nos
maisons, afin d’en avoir du blé pendant la famine.
4. D’autres disoient encore : Faut-il que nous empruntions de l’argent
pour payer les tributs du ro i, et que nous abandonnions nos
champs et nos vignes? 5. Notre chair est comme la chair de nos frères, et nos fils sont
comme leurs fils ; et cependant nous sommes contraints de réduire en
servitude nos fils et nos filles , et nous n’avons rien pour racheter
celles de nos filles qui sont esclaves. Nos champs et nos vignes sont
possédés par des étrangers.
6. Lorsque je les entendis se plaindre de la sorte, j’entrai dans une
grande colère.
7. Je pensai en moi-même au fond de mon coeur ce que j'avois à
fa ire . Je fis une réprimande aux principaux du peuple et aux magistrats,
et je leur dis : Exigez-vous donc de vos frères les intérêts et
l’usure de ce que vous leur donnez? Je fis faire en même temps une
grande assemblée du peuple contre eux,
8. Et je leur dis : Vous savez que nous avons racheté, autant que
nous l’avons p u , les Juifs nos frères qui avoient été vendus aux nations.
Est-ce donc que maintenant vous vendrez vos frères, et qu’il
faudra que nous les rachetions ? Quand je leur eus parlé de la sorte,
ils demeurèrent dans le silence , et ils ne surent que me répondre.
§. 11. Discours de Néhémie .
9. Je leur dis ensuite : Ce que vous faites n’est pas bien ; pourquoi
ne marchez-vous point dans la crainte de notre Dieu, pour ne nous
exposer point aux reproches des peuples qui sont nos ennemis?
10. Mes frères, mes gens et moi nous avons prêté à plusieurs de
l’argent et du blé ; accordons-nous tous, j e vous prie, à ne leur rien
redemander, et à leur quitter ce qu’ils nous doivent.
11. Rendez-leur aujourd’hui leurs champs et leurs vignes, leurs
plants d’oliviers et leurs maisons ; payez même pour eux le centième
de l’argent, du blé, du vin et de l’huile que vous avez accoutumé
d’exiger d’eux.
12. Ils me répondirent : Nous leur rendrons ce que nous avons à
eux j nous ne leur redemanderons rien de ce qu’ils nous doivent,
et nous ferons ce que vous nous avez dit. Alors je fis venir les prêtres f
et je leur fis promettre avec serment qu’ils agiroient comme j’avois dit.
13. Après cela je secouai mes habits , et je dis : Que tout homme
qui n’accomplira point ce que j’ai dit, soit ainsi secoué et rejeté de
Dieu, loin de sa maison, et privé du fr u it de ses travaux : qu’il soit
ainsi secoué et rejeté, et réduit à l’indigence. Tout le peuple répondit
Amen, et ils louèrent Dieu. Le peuple fit donc ce qui avoit
été proposé.
§. I I I. Conduite de Néhémie.
14. Pour ce qui est de moi, depuis le jour que le roi m’avoit commandé
d’être gouverneur dans le pays de Juda, c’est-à-dire, depuis la
vingtième année du règne d’Artaxercès jusqu’à la trente-deuxième,
pendant l’espace de douze ans, nous n’avons rien pris, mes frères et
moi, des revenus qui étoient dus aux gouverneurs.
15. Ceux qui l’avoient été avant moi avoient accablé le peuple, en
prenant tous les jours quarante sicles sur le pain, sur le vin et sur l’argent,
et leurs officiers les surchargeoient encore. Mais pour moi je ne
l’ai point fait, parce que je crains Dieu.
O o 4