paganisme , et la cause de cet excès de misère où naît
l ’h omm e , la plus parfaite de toutes les créatures qui sont
sur la terre , et en même temps la plus misérable. On
voit dans le choix si admirable que Dieu a fait du peuple
ju i f , en le séparant du milieu de toutes les nations pour
le consacrer à son se rv ice , et dans ces prodiges qu’i l a
faits pour le tirer de l’E gypte ; pour l’établir , malgré toute
l ’opposition des peuples vo isins, dans la terre qu’il avoit
promise ; pour le conserver ensuite au milieu des Babyloniens
, où il fu t mené cap tif en punition de ses péchés ;
et pour le faire à la fin revenir dans la Palestine, où le
C hrist devoit prendre sa naissance : on v o i t , d is -je , en
tout c e la , des figures éclatantes de ce qui devoit arriver
Cor. io. aux chrétiens ; puisque S. Paul nous assure que toutes ces
choses nous reg a rd o ien t, et qu'elles ont été écrites pour
nous servir cïinstruction à , nous autres , qui nous sommes
rencontrés dans laJin des temps. On trouve en fin , avec une
consolation toute sp ir itu e lle , dans les oracles de tant de
prophètes, les preuves incontestables de la vérité de notre
religion ; puisqu’ils ont prédit tant de siècles auparavant,
la venue du Messie, et la naissance du fils d’une v ie r g e ,
qui d e v o it , selon la promesse du C réa teu r , briser la tête
du se rp ent, c’est-à-dire , qui devoit détruire l ’empire que
le démon avoit usu rp é , lorsqu’ayant trompé les hommes
sous la figure du se rp en t, il s’étoit assujetti toute leur
postérité.
Comme
Comme la traduction de l’Ecriture sainte est un ouvrage
qui demande la dernière exactitude , on a tâ ch é ,
dans cette nouvelle édition , de profiter des avis que
différentes personnes ont donnés pour la rendre plus littérale
et plus exacte. Et l’on est bien assuré qu’on suit en
cela l’esprit de l’auteur célèbre , à qui Dieu avoit mis
dans le coeur d’entreprendre ce travail immense de la
traduction et de l’explication de la Bible. Le public con-
noît la profonde vénération qu’il a eue toute sa vie pour
ces livres originaux de notre foi , et la piété toujours
égale dans laquelle il a vécu dès son en fan ce , et qu’il a
eu soin de nourrir de cette divine parole. On ne peut
douter aussi qu’elle n’ait contribué en partie à attirer la
bénédiction de Dieu sur son t ra v a il, qui ayant servi à
le sanctifier lu i-mêm e , sert encore tous les jours à procurer
la sanctification des autres. Son désir unique ayant
donc été de rendre la traduction et l’explication de ces
livres saints , dignes de la sainteté des E critures, il a travaillé
avec une application extraordinaire à ce grand ouvrage.
Et comme il savoit de quelle importance étoit
l’exactitude de cette traduction d’un livre où Dieu même
parle aux hommes , il avoit déjà commencé à en faire une
revue , qu’on peut assurer qu’il n’auroit point discontinuée
, tant qu’il auroit vécu , à cause dç cet amour plein
de respect qu’il portoit à la vérité de la parole de Dieu.
Mais parce que la fin de sa v i e , qui bien que longue
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