30. Si je me présente donc à mon père votre serviteur, et que
l’enfant n’y soit pas, comme sa vie est inséparable de celle de son
fils, 31. Lorsqu’il verra qu’il n’est point avec nous, il mourra, et vos
serviteurs accableront sa vieillesse d’une douleur qui le mènera au
tombeau.
3a. Que ce soit donc plutôt moi qui sois votre esclave, puisque
je me suis rendu caution de cet enfant, et que j’en ai répondu à
mon père, en lui disant : Si je ne le ramène, je veux bien que mon
père m’impute cette faute, et qu’il ne me la pardonne jamais.
33. Ainsi je demeurerai votre esclave , et servirai mon seigneur
en la place de l’enfant, afin qu’il retourne avec ses frères.
34. Car je ne puis pas retourner vers mon père sans que l’enfant
soit avec nous, de peur que je ne sois moi-même témoin de l’extrême
affliction qui accablera notre père.
C H A P I T R E XLV.
§. I. Joseph se fa i t connoître à ses frères.
1. J o s e ph ne pouvoit plus se retenir ; et parce qu’il étoit environné
de plusieurs personnes , il commanda que l’on fît sortir tout le
monde, afin que nul étranger ne fût présent lorsqu’il se feroit connoître
à ses frères.
2. Alors les larmes lui tombant des yeux, il éleva fortement sa
voix, qui fut entendue des Egyptiens , et de toute la maison de
Pharaon.
3. Et il dit à ses frères : Je suis Joseph. Mon père vit-il encore?
Mais ses frères ne purent point lui répondre, tant ils étoientsaisis
de frayeur.
4. Il leur parla donc avec douceur , et leur dit : Approchez-vous
de moi. Et s’étant approchés de lui, il ajouta : Je suis Joseph votre
frère que vous ayez vendu à des marchands qui m’ont amené en
Egypte.
5. Ne craignez point, et ne vous affligez point de ce que vous
P»