L’on s’est occupé à examiner ces difïérents objets, on a tâché
d’en faire des réformes convenables, d’apres, les idées de chacun,
ou en partie ou en totalité; parcequ’on a cm qu’on ne pût plus
suivre en tout le système de notre grand et immortel maître Linnæus
et qu’il exigeât des changements absolus.
En effet pour la Minéralogie, on ne peut suivre d’avantage les
traces de notre très estimable Maître ; car les découvertes des nouveaux
fossiles sont devenues immenses et presque innombrables;
comme aussi parceque les minéraux n’ont pas des caractères externes
aussi fixes et aussi précis, que ceux qu’on peut donner à des
genres et à des espèces d’insectes, de,plantes et de coquilles etc.
Par rapport a lEntimologie et à la Botanique, on pourroit
encore suivre beaucoup plus aisément les vestiges de Linn,æus; ce-?
pendant on a changé plus ou moins son système, et on y fait encore
des changements, sur tout au sujet des insectes et des cryptogames,
A l’egard du système des coquilles, on a fait plusieurs tentatives
de donner des arrangements propres aux nouvelles choses de
cette branche d’histoire naturelle et même à celles qui ont déjà été
décrites par Linnæus.
Les Naturalistes françois a) s’en sont écartés d’une manière in»
téressante. Leur système a pour but non seulement les animaux
nuds mais aussi les animaux à coquilles, ou plutôt, ils ont réuni la
Eléments d’histoire naturelle par Cuvier.
Système des animaux sans vertèbres par J. B, Lamarck, paris An. IX. 1801. Extra?"
du cours de Zoologie du Mus. d'hist. natur. sur les animaux *sajis vertèbres parM, De-
lamarck. Paris. Octbr. 1812.
corinoissance des habitans a celle de leurs habitations. Leur système
est fondé sur les caractères des animaux tant des genres que
des espèces; mais chez ceux qui sont des vers testacés proprement
dits, qui ont des habitations calcaires, les caractères génériques et
spécifiques ont été marqués d’après les demeures des animaux,' en
déterminant les divisions principales par les caractères des habitans.
En lisant les recherches de ces très estimables savants, on y
trouve des changements intéressants à l’égard des coquilles. Ils
|ont fait de nouveaux genres de ces espèces de Linnæus dont les ca-
Iractères n’étoient ,pas conformes aux gènres parmi lesquels il les
favoit placés; ils ont pris des espèces d’un genre et les ont mises
I dans un autre genre auquel les caractères génériques convenoient
|mieux, etc.
Cependant les Naturalistes françois ne sont pas les premiers
Iqui aient suivi cette méthode dans leur système. Notre coihpâ-
•triote, notre très estimable Millier b) a déjà commencé à examiner
les vers à coquilles, et sur ce qu'il a trouvé de remarqnable dans ces
|animaux il a fait son arrangement pour leurs habitations,
i' En vérité, ce système auroit été le plus universellement adopté
|et le plus naturel, si on le pouvoit suivre en tout; mais à mon avis,
, il me parôit avoir un grand désavantage, et c’est, qu’on dit encore
trop souvent: on ne connaît pas encore suffisamment l’animal,■
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b) Vcrmium terrestrium et fluviatiîium «eu animalium infusorium, helminthicorum et \e-
staceorum, non marinorum «uccincta historia, auctore Oihone Friderico Müller; Hav
ni» et Lipsise *773.: Quart. .