:cij RA P P O R T , etc.
(le la Suisse. L'essai n'est pas cliilicile, et ne demanderait que peu de
frais. Sur ce point, nous pensons que la Classe doit se borner à engager
l'auteur à communiquerson projet au Gouvernement. Si ce projet était
couronné du succès , on se procurerait le séné pur et sans mélange; ce
qui rendrait infailliblement son usage plus utile et moins dispendieux.
Fait h la classe des Sciences Matliémaliques et Physiques de l'Institut
National.
Le 3o lliermidor an X.
Signé , DESESSARTZ ET VENTENAT.
La Classe approuve le Rapport el en adopte les conclusions.
Certijié conforme à l'original.
A Paris, le 6 fruclidor an X
F. L A e n 01X, secrélaire.
VOYAGE
DANS LA HAUTE ÉGYPTE,
A U - D E S S U S D E S CATARACTES;
AVEC DES OBSERVATIONS SDR LES DIVERSES ESPÈCES DE SÉNÉ
(JUI SONT RÉPANDUES DANS LE COMMERCE.
J'ARRIVAIS des contrées qu'arrosent l'Amazone et le Saint-Laurent,
où j'ai passé seize ans, lorsque celui qui dirige actuellement les destinées
de l'Europe organisait sa mémorable expédition d'Egypte. Il
avait chargé le sénateur Bertliollet de former une commission de
savans et d'artistes pour l'accompagner. Ce savant m'invita à être
de ce nombre. Cette proposition flatteuse me fut d'autant plus
agréable, qu'elle pouvait me mettre à portée de rendre de nouveaux
services ài a science, et d'utiliser l'expérience que je venais d'acquérir.
J e me dirigeai donc vers cécélèbre pays, et j'arrivai auprès de ces
superbes monumens qui datent de la plus haute antiquité, et qui
ont été, de tout temps, regardés comme une des merveilles du monde.
Mes premières recherches, en descendant sur cette antique plage,
eurent pour objet le séné, qui, dans le commerce des Européens, porte
indifféremment le nom de séné d'Alexandrie, ou séné de la Palle, c'està
dire , de la Ferme.
Les propriétés médicales de ce végétal précieux sont assez universellement
connues; mais la plante vivante devait fixer toute mon
attention. Trompé par la dénomination de séné d'Alexandrie , je
m'attendais à le trouver, sinon dans les environs de cette cité, an
moins dans l'étendue du sol qu'elle commande.
J e ne tardai pas à revenir de mon erreur. Partout où mes pas se
portèrent, ils ne foulèrent que des décombres, ou un sable aride,
qui admettent à peine quelques plantes pendant les pluies. Les soudes
mêmes, si communes dans toute la contrée, se dessèchent àtei point,
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