par son stigmate simple et par son fruit relevé de quatre ailes doubles.
L ’espèce qui constitue ce genre, C. serratifolia (tab. 3 7 0 ) , est originaire des Philippines.
C ’est un arbre qui s’élève à sept à huit mètres de hauteur. Ses feuilles, portées
sur de courts pétioles, sont ovales, acuminées, dentées en scie, tronquées obliquement à
leur base sur un de leurs'côtés. Ses fleurs, disposées en grappes axillaires, sont d’une belle
couleur rouge.
A ngophora. Parmi les plantes récoltées dans la Nouvelle Hollande, les botanistes
ont déjà trouvé plusieurs nouveaux genres , tels que Leptospermum, Melaleuca, etc. qui
doivent être placés dans les Myrtoïdes. U Angophora appartient aussi à cette famille. I l a
beaucoup de rapport avec le Metrosideros s mais il en diffère par son1 calyce relevé de
cinq côtes saillantes, par les loges du fruit qui sont 1 -spermes, et par la forme des semences.
;
U Angophora comprend deux espèces. L ’une, A . Cordifolia (tab. 3 3 8 ) , a les feuilles
sessiles, ovales et cordiformes à leur base; ses fleurs sont disposées en corymbe. L ’autre,
A . Lanceolata ( tab. 3 3 9 ) , ou Metrosideros. costata G æ r t n . , a les feuilles pétiolées,
lancéolées, acuminées, et ses fleurs sont disposées en ombelle.
Z uccagnia , Hoffmanseggia, P omaria, P au le t ia . Ces quatre genres appartiennent
à la famille des Légumineuses.
L e premier a une grande affinité avec YHoematoxylum ; masil en diffère par le pétale
supérieur concave et plus grand que les autres, par le stigmate infundibuliforme, et par le
fruit 1-sperme dont la semence est suspendue au sommet des valves par un filament. L aes-
pèce qui constitue ce genre, Z.punctata (tab. 4 0 3 ) , se. trouve sur les montagnes du
Chili. C ’est un arbrisseau très-rameux qui s’élève à 1-2 mètres de hauteur. Ses feuilles
sont ailées avec impaire; les folioles, au nombre de sept à huit sur chaque rangée, sont
alternes, elliptiques, ponetuées et visqueuses. Ses fleurs, disposées eu grappes terminales,
sont d’une belle cpuleur de saffran. L e légume est court, comprimé et hérissé de filamens
roussâtres.
Le second ne diffère du Poinciana ou du Coesalpinia, comme l’observe M. Cavanilles,
que par son calyce persistant. C e genre comprend deux espèces originaires de' l’Amérique
méridionale. L ’une, H. faie aria (tab. 3 9 2 ) , a une tige suffira tiqueu se et tombante; ses
feuilles sont bipinnées, et ses légumes sont arqués. L ’autre, H. trifoliata (tab. 3 93 ,
fig. 1 ) , est presque dépourvue de tige. Les pétioles qui s’élèvent de la racine sont trifoliés.
Les feuilles sont ailées, et les légumes sont droits.
L e troisième se rapproche infiniment du Coesalpinia, dont il ne diffère que par les divisions
du limbe du calyce qui sont égales, et par son pétale supérieur qui est concave et
plus court que les autres.. C e genre ne contient qu’une seule espèce originaire de la Nouvelle
Espagne. M. Cavanilles a nommé cette espèce glandulosa (tab. 4 0 2 ) ; parce que
■ les rameaux, les feuilles, les calyces, les fleurs et les fruits sont hérissés de glandes.
Le quatrième se rapproche aussi beaucoup , par son port, et surtout par ses feuilles
bilobées, du Bauhinias mais il en diffère par quelques caractères de la fructification ; savo
ir , le calyce dont les divisions du limbe sont très-profondes et dont le tube persiste, et
les étamines qui sont monadelphes. M. Cavanilles décrit deux espèces de ce genre. L ’une,
P. inermis (tab. 4 0 9 ) , croît aux environs d’Acapulco. C ’est un arbre de moyenne grandeur,
dont les feuilles pétiolées sont divisées en deux lobes aigus et divergens, dont, les
fleurs jaunâtres et teintes de rouge sont disposées en grappes terminales, et dont les légumes,
'à peine-larges de neuf millimètres, ont souvent plus.de deux décimètres de longueur.
L ’autre, P . aculeata (tab. 4 1 0 ) , se trouve dans les environs de Panama. C est un arbrisseau
à stipules en forme d’aiguillons, dont les feuilles sont partagées en deux lobes obtus,
et dont les fleurs latérales et géminées forment, vers le sommet des rameaux, une
grappe feuillée.
L oüreira. N ous avons fait connoître, dans le N.° 2$ du Bulletin de la Société philomathique,
an 7 , ce nouveau genre de M. Cavanilles, q u i, dans l’ordre des rapports,
doit être placé dans la famille des Tithymaloïdes, après VAhurîtes.
G ynoplevra. C e genre , dont nous ayons fait mention au commencement de cet extrait
, et auquel doit se rapporter le Malesherbia de la Flore du P érou, doit être réuni
aux Passiüora L . , Murucuià Juss. (V o y . C a v . Monad. pl. 2 8 7 ) et Tacsonia Juss.
( Ibid pl. 275 , 2 76 et 2 7 7 , et Smith icon. tab. 2 5 ) , pour former une nouvelle famille.
I l se distingue du Passiüora par.l’absence de la couronne frangée, du Murucuià
par l’absence du tube conique, du Tacsonia par l’absence de l’involucre trifide urcéolé et
situé à la base du calyce ; et il diffère de tous ces genres par le caractère que fournissent
les styles insérés au dessous du sommet de l ’ovaire. M. Cavanilles décrit deux especes de
ce genre ; l’une originaire du P érou, G . tubulosa (tab. 3 7 5 ) , se distingue par ses feuilles
éparses, sessiles, lancéolées, inégalement dentées et tomenteuses, par ses fleurs disposées
en épi serré au sommet de la tige et des rameaux, par son calyce tubuleux ventru, dont
les divisions du limbe sont lancéolées, et par la capsule qui est plus longue que le calyce.
L ’autre, qui se trouve sur les montagnes du C hili, G . linearifolia (tab. 376 ) , a les feuilles
alternes, linéaires et ciliéest'ses fleurs sont solitaires et axillaires; le calyce infundibuliforme
est partagé à son limbe en divisions ovales; et la capsule est plus courte que le
calyce.
Quoique M. Cavanilles, dans la description des plantes nouvelles qu’il nous fait
connoître ,lçe se soit point asservi aux formes systématiques, quoiqu’il n’ait négligé aucun
de leurs caractères essentiels, il est néanmoins quelques genres qu’il ne nous a pas été possible
de rapporter à des familles connues. Ces genres sont le B u r s a r ia vol. IV , p. 3 0 ,
tab. 3 5 0 ; YEucriphia, vol. I V , p. 4 8 , tab. 3 72 ; et le Cervantesia, vol. V , p. 5 0 ,
tab. 4 7 5 . Nous présumons cependant que YEucriphia a quelques rapports avec les Hypé-
ricoïdes, et que le Cervantesia pourroit appartenir à la seconde section des Rhamnoïdes.^
M. Cavanilles a donné à la fin de chaque volume la liste de plusieurs plantes qu’il
avoit déjà publiées, et qui ont été néanmoins insérées depuis, sous un autre nom, dans un
ouvrage intitulé, Reguhorti matritensisplantarum décades. Cette énumération , faite sur
deux colonnes dans lesquelles correspondent les noms différens donnés aux mêmes plantes,
sera- d’une grande utilité aux botanistes dont elle abrégera le travail dans la discussion des
synonymes. " . .
Terminons cet extrait, peut-être déjà trop étendu, en observant que les descriptions
de M. Cavanilles sont claires et précises, que les synonymes, lorsqu’il a eu occasion d’en
citer, sont très-exacts, et que les figures, dans lesquelles on trouve détaillés tous les orga-
nés de la fructification, sont aussi nettes et correctes que celles des volumes précédens. On
s’apercevra aussi que M. Cavanilles a quelquefois déposé les crayons de Flore, pour saisir
le pinceitu de l’histoire. Depuis longtemps l’Europe savante a placé l’auteur des plantes
monadelphes au rang des botanistes les plus distingués. Ses travaux honorent la nation espagnole,
et méritent d’être accueillis avec un véritable intérêt par tous les amis de la
science.
E . P. Ventenat, membre de l’Institut national.