plongeant directement dans l’eau de mer.
Une expérience de quelques jours avait suffi
pour nous convaincre que les observations météorologiques,
toujours si délicates à bord d’un
navire constamment agité, ne sauraient présenter
des chances d’exactitude, ou tout au moins ne
pourraient être comparables entre elles, qu’autant
qu’elles seraient faites par un même observateur.
Cette condition, impossible à remplir
lorsque ces observations viennent se présenter
toutes les heures pendant la durée d’un voyage
de trente-huit mois, n’était plus que difficile en
se réduisant seulement aux heures importantes.
Aussi pendant que, à Vexemple de nos devanciers,
les observations météorologiques étaient
confiées à bord de \Astrolabe aux maîtres et
matelots timonniers, sous la surveillance active
de MM. les officiers, M. Coupvent, à bord de
la Zélée, enregistrait lui-même les variations
barométriques et tbermométriques à neuf heures
du matin, midi, trois heures, neuf heures du
soir et minuit de chaque jour. Les moyennes,
entre lo , 12 et souvent 20 ondulations de la
colonne mercurielle , lui devenaient nécessaires
pour fixer avec précision la hauteur baromé
V II
trique. Et dès-lors on comprendra facilement
combien il a fallu de zèle, de constance, pour
arriver à des résultats dignes, il est vrai, de
toute confiance. Depuis notre départ de France
( 7 septembre iSSy ) jusqu’à notre arrivée à
Hobart-Town (fm de l’année iSSg), M. Coup-
vent ne laissa jamais à d’autres le soin de suivre
ses instruments, et lorsqu’à cette époque ses services
comme officier de marine vinrent exiger
sa présence à bord de VAstrolabe, M. Gaillard,
et après lui M. Tardy de Montravel, continuèrent
dignement la tache laborieuse qu’il
s’était imposée.
La natuie de notre mission, les dimensions
étroites de nos navires, et surtout leurs équipages
peu nombreux, ne laissaient que peu de personnes
qui pussent être affectées au service déjà
très-compliqué de la timonnerie. Il eut donc été
difficile d’exiger, en outre du service ordinaire,
des observations météorologiques faites dAieure
en heure, de jour comme de nuit, ainsi que le
comportaient les instructions de l’Académie.
M. le commandant voulut bien donner l’ordre
de faire observer le baromètre, le simpiéso-
mètre, et de prendre en même temps les tempé