jours à l’ombre et à l’abri de la pluie, mais aussi
il recevait peu le vent. La présence de l’homme
de barre, le voisinage du pont de la dunette,
souvent échauffé par un soleil ardent, toutes ces
causes réunies ont dù fortement l’influencer ; et
nous ne croyons pas que l’on puisse ajouter une
confiance bien entière à ses indications. Le
thermomètre qui, abord de la Zélée, accusait
la température sur le pont, était fixé au pied du
mât d’artimon. Il échappait en partie aux causes
perturbatrices que nous venons de signaler,
mais aussi il n’était pas toujours à l’ombre ni à
l’abri de la pluie. Il en était de même pour nos
thermomètres fixés sur le grand mât à la hàuteiir
de la grande hune. Si ces derniers avaient pu
être garantis par une toiture et de la pluie et des
rayons solaires, ils auraient réuni, je crois,
toutes les conditions nécessaires pour bien accuser
la température de l’air ; la proximité du grand
hunier les tenant constamment dans un courant
d’air très-violent.
Les températures de l’eau de mer ont été
recueillies à bord de V A s t r o l a b e i3 octobre
i 83y, et à bord de la Zélée pendant
toute la campagne, en plongeant un thermo—
V
mètre dans un seau d’eau que l’on puisait à la
mer au moment de l’observation ; mais ensuite,
afin d’économiser nos thermomètres, dont trois
avaient été brisés pendant la courte durée d’une
seule nuit, on établit à bord de VAstrolabe un
seau à poste fixe, dans lequel se trouvait fixé
un thermomètre. Le tout était attaché solidement
à la muraille du navire, en dessous de la
dunette. On introduisait l’eau puisée à la mer
de dessus la dunette, au moyen d’un tuyau en
plomb communiquant avec le seau; et après
avoir vu l’indication du thermomètre, un
deuxième tuyau, muni d’un robinet, laissait
écouler à la mer l’eau qui avait servi à l’expérience.
Par ce moyen, nous avons pu arriver à
faire nos expériences de température de l’eau,
comme celles de l’air, avec les mêmes instruments
qui ont servi pendant toute la durée du
voyage. Grâces à cette circonstance, toutes nos
observations auront donc au moins le mérite
d’être toujours comparables entre elles. Il est
presqu’inutile d’ajouter que pour les températures
de l’eau de mer, on s’était assuré que les
résultats obtenus par notre procédé ne différaient
pas de ceux qu’aurait accusés un thermomètre