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La membrane branchiale a quatre rayons, la nageoire pectorale en
contient dix, la ventrale trois, celle de l’anus va jusqu’au nombre de quarante
quatre, celle de la queue en compte seize, et la dorsale quatorze.
La tête et la bouclie sont petites, les lèvres forts, et les mâchoires
d’égale longueur, hérissées de petites dents; les narines sont doubles, et celles
de devant sont munies d’unè membrane qui les ferme. Les yeux ont
un iris d’or autour dhine prunelle noire.- Les opercules sont unis, arrondis,
et le postérieur est pourvu d’unè membrane qui le serre. Le tronc
est large, mince, arrondi vers le d.os par devant, mais tranchant sur le
derrière comme au ventre; celui-ci-est très-court, et l’anus eâtprês de
la tête. L ’on apperçoit aux deux côtés une tache oblongue noirâtre, et
une autre tache ronde, qui'touche la nageoire de la queue. La ligne la-
térale près du dos fait une forte inflexion vers le bout de la pectorale
jusqu’au milieu du corps, et de là èlle va droit à la nageoire'de la queue.
Les écailles sont très-petites, dures et dentelées. --'La courte dôrsàlér,a
sept aiguillons et autant de rayons moux fourchus, et la nageoire de
l’anus a onze aiguillons et trente-trois rayons moux.< Les rayons ‘dè lvâ
pectorale sont fourchus, ceux de la nageoire de l’anus sont à quatre ’rameaux.
Le long rayon de la ventrale est compôsé de plusieurs phalonges
comme les antennes des escarbots •; qui sont fortes et courtes à la base et
qui deviennent minces et longues à mesure qu’elles approchent de la pointe.
Ge rayon ^s’étend jusqu’à la nageoire de la queue; il lui sert probablement
de ligne, pour attirer l’alevin des poissons, qui le prennent pour un vers;
et pour s’en emparer. Le dos est brun, et le reste - du corps est d’un
bleu-pâle, marbré de jaune. La nageoire de la 1 queue est-tout-à-fait
tachetée de jaune, et celle de l’anus l’est en partie; les nageoires pectorales
-sont bleuâtres.
Le Japon est la patrie de ce poisson.
H est nommé:
par les Japonnois, Ikan Marate Djan- en France, le Crin; et
tan, Pangay et ICapirat; en Angleterre, the ham^finned Wt asse.
en Allemagne, der Borstenflossér ;
Le Chevalier Pallas croit à la vérité, que Mr. Kôhlreuter ait fait la
première description de notre poisson a), et qu’il faille entendre sous le
Iiapirat de Renard, qui est le Ikan Marate Djantan de Valentyn, son
Gymnote notoptre b); mais Renard e) et Valentyn d) l’ayant représenté avec
o ) Spicil. Zoôlog.. Fasc. VIII. p. 45/ , Hist. de Poiss. I. tab. 16. fig. 90.
'• W m ~ ' d ) Ambbin. T o rn / iïï& p .' 506. n. 512, I
L E riê R I N. 2§
des nageoirès sétiformes; il est bien plus croyable, que ce soit notre
poisson, et que Valentyn en ait fait la première description. Dans la
suite Kôhlreuter e) et P allas/) l’ont décrit avec exactitude; le premier
nous en a donné un dessin g), et il l’a compté parmi les Brèmes de mer:
mais la place qu’il lui a assigné dans le système naturel, est aussi mal
choisie, que son tableau est fautif. Car la trés-petitefibouche et les dents
à - peines pereeptibles>prouvent indubitablement qu’il n’est point du genre
des Brèmes de mer; et le dessin est défectueux en ce qu’il n’a représenté
la ventrale que içomme un filament, et quqib; a omis les aiguillons des
nageoires du dos et de l’anus.
Mons. Boddart Ji) se trompe grossièrement en prenant notre poissson
pour le Myste z), vu que la situation de la ventrale l’exclut même de la
classe des Harengs;
L’abbé Bonnaterre a emprunté sa description et son dessin de Kôhlreuter
h), et Renard a copié Valentyn :l).
Si d’ailleurs Mr. Pallas ne donne que quatre aiguillons à la nageoire
de l’anus’, ce n’est qu’une faute ou d’écriture ou d’impression: car les trois
poissons que j’en ai, m’offrent onze aiguillons. Cette petite défectuosité a
été transmise par Mr. le Professeur Gmelin dans le système de Linné, n)
et par Mr. Bonnaterre ' dans l’Encyclopédie o). >
Valentyn p) et Boddart q) tiennent notre poisson pour lè mâle du
Ikan Marate Betina; mais le dernier n’ayant ni ventrale, ni dorsale, et la
bouche en étant munie de deux cirrhes, il faut que le dessin ou bien
l’asssertion soit fausse.
Nous devons le premier dessin à Valentyn, mais il est très-mauvais;
les- écailles même n’y paroissent point. Le dessin de Renard n’a pas
plus de valeur.
e ) No v. Commen t. IX. p . 452* ' I ) Hist. de Poiss. I . tab. 16. fig. 90.' '
•:.’ ‘‘’ JP l^ ^& -Z 6 ô l.'V III. *F* Spicil.'Zool. Fasc. VIII. p. <’4 6 .
g-) A u lieii cité tab. iq. fig.- 1. . • : ' -PÙ P* 1286. n . 47*
â j Naturl. Hist.,p . 25. ~ , \ *■ ,.v .. . A u livre cité.
¿1 Clupea Mÿstûs. L in n . 1 • • * p-y Am bo in. T om. III. p . 506. n. 512.
k") E n c yd . Ichtlx, p. 106. n . 8- Pl. 99. fig. 406. q ) Naturl. Hist. p . 25. n. 91s
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