Rom. Le genre Jiilis, clans le sens de Cuvier , csl ilevemi un assemblngc de formes mai
liôtérogènes. Aussi plusieurs naturulistcs se sont occupés ù mieux le définir et à en séparer plusieurs
espèces sous des noms génériques nouveaux.
Les premières lentalives à cet égard n'ont pas été très-heureuses.
Des genres de Swa i n s o n pas un seul ne paraît être admissible. — M. Rûppel l , établissant la
coupe des Julis et des Halichores, prit pour caractère principal du dernier genre la présence d'une
dent angulaire à la mâchoire supérieure. M. Kuer, partant d'une base différente, adopta les mêmes
noms pour les deux genres dans lesquels il plaça les espèces de Julis. — M. GCintlier,
dans les derniers temps, fut plus heureux. Allant plus loin que M.M. U û p p e l l et Kner, el
donnant une valeur im peu dilîérente aux genres Julis et Ilalichoeres, il rétablit le genre Coris,
entrevu par Lacépède, et proposa en outre les genres Stethojulis et Cymolutes. Mais après
ces démembrements il en resta d'autres à faire, tant des plus de 80 espèces nominales delà
grande Histoire naturelle des Poissons, que des espèces assez nombreuses, qui depuis ont été découvertes
ou bien reconnues parmi les descriptions ou les figures des auteurs du siècle d'Artedi,
Ainsi l'espèce typique du genre Platiglossus de Klein, le Julis marginalus Rùpp., apparticni
à un type distinct, pour lequel le nom de Klei n peut être conservé.
Le genre Hologymnose de L a c épède , établi sur son Hologymnosus fasciatus, n'est pas à confondre
avec le genre Coris, mais il restait à mieux le définir.
J'ai séparé plusieurs autres espèces encore sous les noms génériques de Hemitautoga, Giintlicria.
Macropharyngodon. Pseudojulis, Leptojulis, Pseudocoris, Ilemicoris et Novaculiclithys, genres
(pie j'ai examinés moi-même, tandis qu'évidemment il reste à faire un genre nouveau, qu'on pourrait
nommer Ophtlialmolepis, de l'espèce que M. Valenciennes a décrite sous le nom de
Julis lineolatus.
Des plus de 100 espèces de Julis, dans le sens de Cuvier , il n'y a qu'un peu plus de vingi
(pli sont de vrais Julis, espèces qui se reconnaissent facilement aux huit épines de la dorsale, cl
qui se distinguent par plusieurs autres caractères encore des genres voisins. Toutes ont une gaine
squammeuse assez développée à la base des nageoires dorsale et anale, deux dents canines à chaque
mâchoire et de grandes écailles, et jamais le museau n'y est prolongé en pointe ou on y
ti'ouve des dents angulaires à la mâchoire supérieure.
Ces espèces habitent tant l'Océan atlantique et les mers qui en dépendent, que la Mer des hules
et l'Océan Pacifique. J'en connais dix, qui habitent l inde archipélagique, dont les descriptions
vont suivre et dont voici l'abrégé des caractères.
I. Région supraopcrcukire sons écaiUes. P. 2/12 ou 2/13.
A. Opercule À trois tubes longitudinaux.
n, Tète \-iolette à deux raies longitudinales bleues. Moitié libre de la poctornle k taclio noir.ltre très-grande.
1. Julis melanochir Bikr.
B. Opercule sans tubes longitudinaux.
a, Moitié supérieure du corps olivâtre, moitié inférieure jaunâtre; les couleurs nettement séparées, Pectorale îi tache Irlnngulaire
bleue îi la base des premiers rayons.
2 . Julis mnhlycephalus Bikr.
Une grande écnille scapulaire, Opercule à II, Région supraopcrcukire sijaa tubes longitudinaux.
A. Quelques écailles supraoperculaires seulement,
a. Pectorale ii 13 rayons divisés.
aa. Corps tout vert à nombreuses raies
nale rose. Ventre bandes longitudinales roses.
rouges, Tôto h bandes rouges. Pectorale à large bande longitud!-
3. Julis lunaris VJ
bb. Corps h larges bandes transversales noiriltres, souvent confluentes et s'étendant jusque sur la dorsale et sur l'anale.
Pectorale h bande violette traversant la base. Tòte sans bandes rouges.
A. Julis Janscni Bikr,
b. Pectorale ik 14 rayons divisés et ii sommet noir ou violet. Flancs h taches oblonguos quadrilntères vertes ou jau"fllr«i
encadrées par des bandes rouges ou violütres.
aa. Titc à taches rondes et à bandelettes violettes ou brunes. Dorsale et anale ii bandes loiîgitudinaies roses. Fin"« '
taches irrégulières violettes ou noirâtres.
5. Julis umhrostigma Rujip.
bb Tite !i baudes rouges. Base de la dorsale et de Tauale violette.
G. Julis cupido Schi,
B. Écailles supraoi»rculaires disjxaées sur trois à quatre rangées transversales.
a. Flancs à larges taches quadrangulaircs vertes, encadrées par des bandes rouges- P. 2/14.
aa Tacbes vertes disposées sur deux rangées longitudinales.
7. Julis quadricolor Less.
bb. Tnclies vertes disposées sur une seule rangée.
8. Julis Gilntheri Bikr.
b. Dos et flancs à bandes transversales noirâtres,
aa. P. 2/14. Dorsale ii bande lougitudinale violet-noiratre. Joues b. bandelettes roses,
nales rose-viol atre. „ , . .
9. Julis dorsahs Qß.
3 longitudibb,
P, 2/13. Dorsale ii trois taches bleues sa base, dont la première entre les premières épines, la deuxième entre les
premiers rayons et la troisième entre les derniers.
10. Julis Schwanef'cldi Bikr.
Julis nielanochir Bikr, Act. Soc. Reg, Scient, Ind. Neerl. II 8° Bijdr. vischi. Amb. p. 77;
Atl. Lahr. Tab. 53 fig. 2
Jul, corpore subelongato compresso, altitudine 4'/, od 4'/s in ejus longitudine absque, ö"/« circiter in ejus longitudine cum filis
caudalibus, latitudine 2 ad 2 et paulo in ejus altitudine; capite obtuso conveso 5 fere ad 4'/i in longitudine corporis absque filis
eaudalibus, paulo longiore quam alto; oculis diametro 4 ad 4 et paulo in longitudine capitis, diametro l'/i circiter distantibus; naribus
posterioribus conspicuis, anterioribus brevissime tubulatis; rostro obtuso convexo oculo non lon^ore; maxilla superiore ante
oculum desinente 4 ad 4'/j i" longitudine capitis; dentibus maxilUs mediocribus eonicis acutis, anticis 2 caninis sat magnis curvatis;
squnmis regione supraoperculari nullis; operculo tabulis 3 longitudinalibus simplicibns; osse pharyngeal! inferiore corpore valido triquctro
margine posteriore vLx concavo, dentibus conicis, corpore bi- ad triseriatis obtusis serie posteriore subaequalibus apice obliquis
ceteris majoribus, crista biseriatis ex parte acutis; ossibus pharyngealibus superioribus dentibus ex parte obtusis ex parto conicis
acutis; squamis lateribus 27 in linea laterali absque eaudalibus parvis; squama scapulari magna; linea laterali singulis squamis tubulo
arborescente notata; pinnis dorsali et anali basi vagina squamosa mediocri, dorsali spinis postrorsum longitudine accrescentibus
pusteriore ceteris longiore corpore plus triplo liumiliore, parte radiosa parte spinosa paulo altiere postico angulata; pinnis pectoralibus
acute rotundatis 5 ad 5'/, circiter, ventralibus acutis 8»/, ad 10 in longitudine corporis absque filis eaudalibus, caudali medio postico
truncata angulis valde producta 3»/, ad 4 et paulo in longitudine totius corporis ; anali dorsali radiosa non vel vix humilioro postìce
angulata; colore toto capite profunde \-iolaceo, vittis 2 longitudinalibus gracilibus coeruleis nigricante limbatis, superiore rostro-oculoopcrculari,
inferiore maxi llo-suboculo-subopercu lari ; corpore profunde viridi, dorso antice et regione thoraco-gulari violascente; squamis
corpore singulis stria transversa rubra; pinna dorsali rosea vel aurantiaca ^•^tta intramarginali fusca et basi dorsalis spi
culis diffusis violaceo-fuscis ; pectoralibus roseo-aurantiacìs basi et margine superiore antico nigro-riolaceis apieem
maxima oblonga rotundata transversa nigro-vioIacea ; ventralibus analique aurantiaco-roseis, anali macula
coei-ulcscenic et violaceo marginata;
caudali aurantiaca basi ^
inarginatis.
margine superiore et inferiore fiiscescente, nngulis productis violaceis aurantbco
B. fi. D, 8/13 vel 8/14. P. 2/12 vel 2/13. V, 1/5, A. 3/11 vel 3/12. C. 1/12/1 et lat. brev.
S p . Variélé du Labre argenté Lac., Poiss. Ili tab. 18 Üg. 1 ?
Miì ¡emvillaía Val., Poiss. XIII p. 304; GitMe a joaei raiiécs Val., 1. c.?
JM» CommUTSOHii Val., ibid. p, 30l>; Girelle de Cmmerso» Val, 1, c.??
Jnlh Mallkaei Val., ib, p. 307; Girelle de ilatlhiiu Val, l c.?f?
Ilab. Amboina, in mari.
Longitudo 3 speciininum 115 " ¡id 132"'.
Rem, Dans la plupart des espèces de Julis la région supraoperculaire est plus ou moins squammeuse.
Des dix espèces archipélagiques connues, non moins de huit montrent de telles écailles;
mais l'espèce actucllo n'est pas de ce nombre. Elle participe du Julis amblycephalus par l'absencc
de cette écaillure. mais dans ce dernier l'opei'cule ne montre pas les tubulures ijui se voient
aussi bien dans le Julis melanochir que dans presque toutes les autres espèces du genre. De
plus l'espèce actuelle se distingue par la grande tache noire sur la moitié libre de la pectorale et
par sa téte violette â deux raies longitudinales bleues, dont la supérieure s'étend du museau à
l'opercule et dont l'inférieure va de l'angle de la bouche au sousopercule.
Quoifpic j'aie décrit cette espèce sous un nom spécifique nouveau, je ne suis pas bien sur qu'en
effet elle soit nouvelle et il se pourrait bien qu'elle soit identique avec celles dont j'ai cité les
noms comme des synonymes doiiloux. Si cette identité venait à ("tre prouvée, l'espèce habite
<iussi les iiu'i-s do l'ile M a ni'ice.