6 I V T K
f , ut, re. Poar fe fervir des pédales, on les abaiflè |
comme celle marquée u. Il y en a quatre autres de
Tautre côté de cet inftrument que l’on ne peut pas
voir ici, & ces fept pédales répondent à fept tringles
de fil (farchal renfermées dans le bras B , 8c
montent jufqu’en haut ; ces tringles correfpondent
à fept reflorts qui font renfermés dans la confole
C , & qui font mpuvoir les crochets dd. On verra
dans la Planche fuivante le méchanifme des pédales
développé en grand, afin de le faire mieux
fentir.
La harpe qfte nous repréfentons ici, a 3 f cordes.
Les deux premières groflès cordes 8c les trois dernières
petites ne font pas diefées ici, c’eft-à-dire
qu’il n’y a point de pédales pour elles, attendu que
l’ufageen eft très-rare, par rapport à la plupart
des pièces de mufique deftinées pour cet inftrument.
Le nombre des cordes eft affez arbitraire dans
les harpes. On peut monter ces inftrumens depuis
30 cordes jufqu a }6 ou 37, cela ne dépend que de
celui qui les fait faire. On eft dans l’ufage, pour la
facilité de jouer, fuivant l’opinion commune, de
teindre en rouge toutes les cordes ut, 8c en bleu
toutes les cordes f a , 8c les autres à l’ordinaire.
Voyez ce qui vient d’être dit plus haut a ce fujet.
i . Chaque corde eft fixée par Ion extrémité inférieure
fur la table par le moyen des boutons, voyezfig.
3. & fon extrémité fupérieurc répond à une cheville
qui traverfe toute l’épaiflèur de la confole.,
8c dont on ne voit ici que le bout/ Cette cheville
fert à tendre la corde, h, 1 eft le porte-corde
qui eft un piton de cuivre ; c’eft entre le porte-
corde 8c l’attachement inférieur que fe fait la vibration
de la corde i , i. q eft un fillet de cuivre
placé fous chaque corde à une diftance 1 , 3 donnée
du porte-corde. Cette diftance fait la feizieme
partie de toute la longueur de la corde, prife depuis
fon attachement inférieur jufqu’au portc-
' corde h. /
S T die crochet. S T la queue de fer terminée en vis.
d le fabot de cuivre ville fur fa queue. Lorfque la
queue eft mue par une pédale, fon mouvement
eft de reculer de T en S , alors le fabot venant a
rencontrer la corde i i , il la ferre de maniéré qu’elle
vient s’appuyer fur le fillet q , & la vibration
de la corde fe trouvant alors interceptée au point
3 , lequel détermine la feizieme partie de la longueur
de la corde, le fon qu’elle rend, fe trouve
par ce moyen élevé d’un demi-ton , c eft-à-dire
que d'ut naturel, par exemple, qu’il étoit, il devient
ut diefe, 8c ainfi de tous ceux qui lui font
correfpondans.
3. /), q , r boutons qui entrent jufte dans les trous dont
la bande de la table eft percée. Chaque bouton a
une rainure p q dans toute fa longueur ; cette rainure
fert à loger la corde comme on le voit en i ,
r , i , on fait un noeud au bout de la corde, & on
introduit le bouton dans le trou jufqu’à ce que fa
tête affleure la bande repréfentée ici par la ligne s s.
4. La cheville de fer pour tendre les cordes. T u chevilles
pour les fept ou huit premières grofTes cordes
3 à l’extrcmité u eft un oeil pour paflèr la corde.
T * chevilles pour les moyennes & petites
cordes. L’extrémité jeeft une rainure dans laquelle
on fait entrer la corde , afin de la fixer.
f. Clé ou accordoir pour tourner les chevilles, monter
les cordes, & mettre l’inftrument d’accord.
On a repréfentc les fig. x, 3 ,+ & f de grandeur naturelle
P L A N C H E XX.
Développement & détail des pédales.
fig. 1. A le plateau au fond du corps fonore vu pardef-
fous, fur lequel font attachés tous les leviers des
pédales/, ut,re ; mi ,fa ,Jo l, la.
E F levier qui a fon point d’appui dans une chape G.
Ce levier eft brifé au point K & au point M, com-
E R I E.
me on peut le voir dans les J 7g. 46- f.
F I autre levier qui communique fon mouvement a
une des tringles montantes dans le bras de la harpe.
H eft une chape qui fert de point d’appui à ce
levier. L eft une cheville dont on verra l’iifage fig.
3. M eft le point où le bras E peut fe relever perpendiculairement,
comme on le voit fig. f.
B platine de fe r, fur laquelle font rivées toutes les
chapes H des pédales*, cette platine tient au plateau
du fond A par des vis. f
n ,o ,n crampon de fer qui paflè dans 1’épaiflèur du
plateau, & qui unit & afliijettit le bras de la harpe
au pié du corps fonore. n , n écroux qui ferrent ce
crampon. Voyezfig-x.
C , C , les trois trous qui reçoivent les vis qui adaptent
la cuvette ou double fond au pié de la harpe.
2. n , 0, n crampon avec lès écroux p , p.
3. Une des pédales dans fa fituation naturelle, le pié de
la harpe étant fuppofé verticalement. A le plateau
ou fond du corps fonore. b , b vis de la platine.
g vis de la chape G. B le bras de la harpe coupé
verticalement. dD d la cuvette ou doule fond.
E F levier qui a fon point d’appui dans la chape G.
Lorfque l’on pofe le pié furie brasE, l’extrcmité
F fait remonter l’extrémité ƒ du levier ƒ I qui fè
meut dans là chape au point H , 8c le point I eft:
forcé de defeendre ainfi que l’extrémité O de la
tringle I O qui répond au levier coudé O P Q ,
dont le point d’appui eft en P ; alors la branche P
Q décrit l’arc du cercle Q r , en attirant à elle une
autre tringle renfermée dans la confole, comme
on le verra dans la Planche fuivante ,fig . 1 & x.
On voit en M , K les points où le bras E F peut fe
brifer, voyez fig. 4 & f. L eft la cheville fous laquelle
on fait paflèr le bras E K , en le baillant jufqu’en
y , afin que la note fe foutienne toujours dié-
fée, fans que le joueur foit obligé d’appuyer continuellement
fon pié fur la pédale j c’eft ce qu’on
appelle accrocher la pédale.
4. E K F le premier levier mû horifontalement autour
du point K. M charnière verticale repréfèntée dans
la fig. fuivante.
e m k bras du premier levier repréfenté^ relevé de m
en e, 8c dans la fituation où il doit être, lorfque
l’on ne veut pas s’en fèrvir. Voyez PI. I.fig. x. deux
pédales r s relevées.
6. D cuvette ou double fond qui s’adapte au pié de h
harpe par le moyen de trois vis dont on voit un
des trous c. Voyez les trous correfpondans C , C , G
dans la fig. i . r , r , r piés de fer qui fervent à garantir
le fond de la cuvette du frottement qu’il éprou-
veroit étant pofé à terre. La cuvette a quatre piés
de cette efpece, dont on ne peut ici en repréfèn-
ter que trois. Sur les faces latérales'du dos de la cuvette
fontjrepréfentées fept ouvertures par lefquel*
les paffentles queues des pédales/ , ut, re ^ mi, fa ,
f o l , la. Ces ouvertures fè retournent d’équerre par
en bas, comme on le voit en e , afin que la queue
fè loge fous le cran s , lorfque la pédale eft accroc
chée.
7. q ,q , q les vis de la cuvette. ,
P L A N C H E X X I .
Confole de la harpe ; détail de s leviers & des refforts
quelle renferme.
fig. 1. A A confole d’une harpe organifée ouverte pour
laiflèr voir les tirans des crochets contenus dans fa
boîte D. B le bras de la harpe fuppofé coupé verticalement
dans la partie inférieure pour laiffer voir
les tringles 1 0 qu’il renferme. I
On a vu dans la fig. 3. de la PI. précédente comment
chaque tringle I 0 agit fur un levier coudé
0 p q. Il y a fept leviers coudés qui fè joignent
chacun par une rivure à charnière q à une
mince lame de fer q 1, q x,q$> q \ , q f » q fi* T7-
Chacune des lames eft un tiran qui s’unit dans
toute fè longueur avec les leviers des crochets
L U T H Ë R I E> 7
des cordes ut\ le tiran x agit fur tous lés leviers des
cordes re, & ainfi des autres, parce qu’il y a fept
tirans pour les fèpe cordes f i , ut, re ; mi, f a , f o l ,
la. On peut voir en grand ce méchanifme dans la
fig.fidvante.
C le dedans du corps fonore'que l’on fiippolè coupe
verticalement. e, e , e les boutons qui attachent les
cordes fur la table du corps, a a a les têtes des chevilles
à tendre les cordes > & c’eft de ce côté que
fè remonte l’inftrument.
At Q X un des tirans* qui s’unit à charnière au point R
avec un levier. R , r ce levier eft fixé fur un arbre
r Y qui fè meut librement fur deux pivots. L’arbre
a un bras Y Z qui reçoit en S la queue du crochet
S T d. l , m , n , n les fupports des arbres des le- '
viers. 0 0 les piés des fupports qui font rives fur
une platine de fer qu’on voit fig. 4.
T la queue du crochet, d le fabot qui fe viflè für la
queue. i , i la corde que l’on fuppofé être ferrée
par le crochet fur le fillet q.
3, D plan de la platine de fer qui s’adapte au fond de la
boîte de la confole par le moyen des vis e, e , e.
On a fupprimé ici tous les tirans qui font dans la
fig . 1. afin de laiflèr voir l’arrangement de chaque
arbre avec fon levier , qui répond à la queue du
crochet qui eft cenfé être de l’autre côté de la platine.
r y , ry arbres, y s , y s leviers des queues des
crochets, s , s trous par où paflèntles queues.
1 , x , 3 ,4, { , 6, 7, les reflorts qui ramènent les
tirans, lorfque les piés du joueur n’appuient plus
fur les pédales. Voyez ces reflorts,fig. 4.
4. Rcpréfentations en grand des reflorts. X reffort vu
de côté, 8c qui eft fixé fur un arbre z , autour duquel
il fe roule en fpiral. Son extrémité V porte un
crochet qui pafle dans un oeil pratiqué à l’extrémité
du tiran, 8c qui lui eft propre. Voyez la fig. x.
où le tiran Q X eft percé pour recevoir le crochet
du reflbrt au point X . x , x le même reflort vu en
defliis. z* fon crochet, y , y les fupports fur lefquels
l’arbre du reflbrt eft rive par fès extrémités.Les fiip-
ports font rivés fur la platine,
j. Confole coupée fur fon travers. W eft le côté des
cordes & des crochets. A eft le côté qui contient
les tirans. b porte de la boîte, c la profondeur de
la boîte. D la platine, «s, z la cheville qui tend la
corde, i i la corde, h le porte-corde, t ia queue du
crochet, d le fabot. .7 le fillet.
6. Porte de la boîte de la confole. Cette boîte eft toujours
fermée afin de garantir toutes les pièces qu’elle
contient de tout accident. a a languette ou chanfrein
fort mince qui s’introduit dans une rainure
pratiquée au haut de la boîte, b petite clé qui fait
partie de la porte, & qui fe met après coup pour
afliijettir la porte dans fon lieu, cia clé vue fépa-
rément.
Les explications de ces dernieres Planches du méchanifme
de la harpe ont été fournies par M. Prevoft.
générale & telle que l’organe vocal la détermine naturellement.
Quant à l’extenfion ordinaire que chacune
d’elles peut encore avoir, elley eft auffi indiquée d’autre
part aux deux extrémités de leur étendue par un prolongement
ponétué de la ligne horifbntale qui en fixe
les termes. Voyez É tendue, Voix.
Secondement, on remarquera que les chiffres placés
dans cette table au bout des lignes qui comprennent
quelques inftrumens à vent, ne défignent autre chofè
que le terme de l’étendue de ces mêmes inftrumens du
cote de l’aigu compare au premier terme du côté du
grave. Ainfi J e par exemple, indique que le fécond terme
de l’étendue du defliis de flûte à bec à l’aigu eft le fit
double oétave du-^ au grave fon premier terme, avec
laquel il forme un intervalle de quinze degrés ou d’une
quinzième, &c. des autres.
Troifiememenr, quant à l’étendue de la trompette
8c du cor, le fon défigné dans cette table par le chiffre
1 , comme premier terme de comparaifbn , indique
le fon fondamental, celui de la totalité du corps fo-
nore, 8c qu’on ne t ire de ces inftrumens qu’avec un.e
très-grande difficulté, vu que leur longueur ne permet l |? S ' ..
pas à la faculté humaine de faire ce qu’un foufflet produit
dans l’orgue *, aufli ce fon n’eft-il jamais employé
dans les parties qui leur font deftinées. Enfiiite viennent
les termes x qui en indique l’oâavc , 8c 3 qui en
indique la douzième ou double quinte ,8c ainfi du refte,
fuivant l’ordre naturel des nombres ou des parties ali-
quotes de la totalité.
v On peut encore remarquer que les expreffions7f, i o | ,
* 3 Î > I4 t> ne font placées au-deflous de celles des fons
harmoniques, exacts & naturels, eu égard aux touches !' f I f II <;' ' ■ i
du clavier auxquelles ces mêmes expreffions répondent,
que pour faciliter la comparaifbn que l’on peut faire
de ces fons les uns aux autres, 8c faire voir en même
tems combien cela répand de vice dans l’harmonie qui
réfulte de l’enfemble de ces inftrumens avec ceux pour ,
lefquels on ufè du tempérament. Voyez ce mot. D’un
autre côté, le fbn J î exprimé par le terme 1 y, n’cft
qu’un fbn faétice qui participe plus de l’art que de la
nature annexée aux fons de ces inftrumens.'A l’égard de f . . r ! IM,;
l’étendue des cors & des trompettes à l’aigu au-deflus
du terme 16, elle ne fçauroit être déterminée ; l’habileté
plus ou moins grande de ceux qui en fonnent, en
fixe feule les bornes. Voyez C o r , T rompette.
Quatrièmement, par rapport aux timbales, on obfer-
vera qu’elles font ordinairement d’une grandeur inégale
8c proportionnelle cntr’elles -, qu’on les accorde à la
quarte jufte l’une de l’autre, c’eft-à-dire que par la rai-
fon qu’elles fervent de baflè ou d’accompagnement aux
trompettes, aux cors, 8c aux autres inftrumens harmoniques
, qui ne font point fournis à la loi du tempérament
en ufage fur tous les inftrumens à cordes , les
timbales doivent y être conformément accordées. Or
la plus petite fonne le C -fol~ui, à l’uniflon de fut de la
féconde odave des baffes du clavecin, ou du quatre-piés
P L A N C H E X X I I . dans l’orgue j & la plus grande, celui du Q-refol ou
Cette Planche qui eft extraite du mémoire de M.
Sauveur fur l’Acouftique, offre une table générale du
rapport de l’étendue des voix 8c des inftrumens de mufique
comparés au clavecin. Comme elle s’explique
d’elle-même , nous n’expoferons Amplement ici que
quelques remarques particulières fur quelques-uns des
objets qu’elle contient.
Premièrement, les voix étant fufceptibles de plus ou
de mains d’étendue, tant au grave qu’à l’aigu, on a
marqué d’une pàrt dans cette table, au moyen des lettres
rcmjufcules 8c minufcules, leur étendue fixe, la plus
fo l fa dominante tonique, une quarte au-deflbus j alors
les timbales font réputées être montées ou accordées
dans le ton de Qrfol-ut. On peut encore accorder les
timbales en D-la-re, en montant les deux peaux d’un ton
plus haut ( c’eft ce qu’indiquent dans cette table les fécondes
lettres ) , & même encore en Q-refol : mais dans
ce cas il ne faut monter que la peau de la plus petite d’un
ton, & laiflèr la grande qui fonne le fo l , telle quelle fe
trouve j ce dernier cas eft rare.
L’explication de cette derniere Planche a été fournie
par M< de Luflè.