•iàvoir l’arbre "vertical terminé inférieurement par
un pivot & par le naut> par un tourillon «Se la
main de force dans laquelle on fixe féchantillon,
jt. Crapaudine de Fer que l’on fèelle par fes trois
branches dans le maffif du noyau, & au centre
de laquelle porte le pivot de l’arbre du compas.
3 . décrite à L article Cloches. Le compas tout monté
avec l’échantillon. La maçonnerie du noyau a été
rraéhirée pour laiffer voir le piquet planté au
milieu de la meule fur la tête duquel repofè la
crapaudine qui foutient l’arbre du compas.
P L A N C H E I I I .
Suite de la précédente* contenant les difFérens progrès
de l’opération de la conftruétion des moules qui
font au nombre de trois, favoir ; le noyau, le modèle
& la chappe qui demandent chacun une conftruéfcion
particulière.
Hg. 4. Le noyau.
On a du, avant que de îtionter le compas ,
abattre à la ferpe 8c au cifeau tout le bois de la
planche de l’échantillon depuis Fa rive à droite
jufqu’au grand trait D , F , H » qui eft pour la
forme intérieure de la cloche •, 8c la couper en bi-
feau en laiflànt le trait de la courbe Franc.
Le compas étant monté 8c aÿuflé en la maniéré
qu’on vient de dire, on palFe l’arbre dans fbn
loquet, 8c on le pofe Fur Fon piquet 8c Fur fon
'Centre, comme on le voit dans lafig. 1. de la vignette
précédente.
On commence à travailler le noyau & fà meule
tout enfemble avec des briques partie fentieres,
partie caflées, & de la terre de maçons dont on
•enduit le dedans & le dehors. On brife les angles
extérieurs de ces briques , afin de donner à la
■ maçonnerie fa jufterondeur 3 les briques le pofent
par affiles de hauteur égale par-tout, 8c toujours
en recouvrement d’une affile à l’autre, en Forte
que les joints d’une affile ne le rencontrent pas
avec les joints de J’affilè qu’on doit polèr enfuite.
•A chaque brique qu’on pofe, le compas doit le
prélènier , afin qu’on ne lailTe entr’elle 8c la planche
qu’une ligne de diftance : ainlî le compas lèrt
à diriger la maçonnerie dans fon pourtour & dans
•{a hauteur. Quand cet ouvrage eft à peu près aux
deux tiers de Fa hauteur, on applique Fur le piquet
de bois le triangle fig. 1. 'de fer épais qui répofe
par Fes extrémités Fur le corps de la maçonnerie.
Mais avant que de l’arrêter , il faut avec le plomb
pointu qui a déjà fervi pour le piquet, faire répondre
le centre qui eft marqué Fur cette barre de
Fer au jufte milieu du trou du loquet ; enfuite
remettre le compas , le faire jouer 8c continuer
le travail jufqu’à fa hauteur. Lorlqu’on eft parvenu
au collet du cerveau, on lui laide une ouverture
qu’on appelle la bouche du cerveau , 8c affez
grande pour pouvoir jetter le charbon dans le
•noyau,
Cette bouche s’arrondit 8c Fe polit au moyen
d’un petit bâton que l’on infère dans la main de
l’arbre , 8c qu’on laide defeendre dans le noyau.
20. On couvre cette maçonnerie d’une couche
de ciment fait avec du fort limon, de la fiente
de cheval & de la bourre bien broyés & liés en-
femble, Fur un établi de planches avec la tête d’un
hoyau. Pour bien applanir partout cette couche,
on commence à mettre en jeu le compas de conf-
truétion 3 c’eft-à-dire , que tandis qu’un homme
tourne autour du noyau & appuyé Fur le compas*
le Fondeur applique à pleines mains fbn
ciment depuis le bas jufqu’en haut, & toujours
en continuant 8c en tournant jufqu’à ce que le
noyau empliffe bien la planche, & qu’il ne lui
refte plus aucun vuide. Après cette première façon
on emplit toùt-à-fait le noyau de charbon, l’on
y met le feu, & l’on bouche fbn ouverture » on
ouvre les 5 ou 4 foupiraux qui Font au bas de
la meule 8c qu’on y a conftruits avec des rouleaux
de bois gros à peu près comme le poignet, &
qu’ on a enfuite rétirés. Ce premier feu pour taire
un bon recuit , doit durer de 12 à 24 heures.
3®. Durant la chauffe, le Foin du fondeur eft de
rafraîchir avec de l’éau Fon moule à mefure qu’il
feche, dans les parties qui en ont befoin ; car
fans cette précaution, comme les parties inférieures
fechent plus lentement à raifon de leur épaif-
Feur, il fe trouveroit au noyau des inégalités qui
regneroient des parties inférieures aux fupérieu-
res * 8c qui apporteroient la même erreur dans le
modèle de la cloche qui doit fè former Fur ce
même noyau.
En conftruifant la maçonnerie de ce premier
moule, il feroità propos, outre cela, d’y laif-
fer en dedans un cercle de briques un peu avancé
en forme de petit cerceau au niveau de la tra-
verfè de fer, afin de fe procurer une efpece ’de
plancher compofé de vergettes de fer & de tuiles,
pour faire refouler la trop grande activité du feit
en en bas 3 ce qui ne difpenfera pas néanmoins de
fermer la bouche du cerveau à l’ordinaire avec
le gâteau de terre cuite, ayant l’attention feulement
qu’il y ait communication de feu du bas en
■ haut par une ouverture qu’on ménagera au milieu
de ce plancher : cela s’entend affez.
Après cette opération on retire le compas de
fà place, on fepare l’échantillon de Fon arbre, &
on ne l’ôte pas hors de fa mortaifè. On coupe
la première courbe 8c le premier trait du cerveau
au vif, avec une bonne lame, Fans cependant rien
outre- palier; puis on le remonte Fur fbn arbre 8c
Fur Fon pivot, dès que le premier enduit eftfecen
toutes Fes parties.
4°. Le fécond enduit eft d’un grain de terre plus
doux que le premier ; il le faut bien liquide. On
en emplit l’échantillon comme ci-devant, puis le
feu ,& la même attention qu’au premier enduit.
On réitéré jufqu’à 3 & 4 fois * ou, pour mieux
dire, jufqu’à ce que le compas emporte tellement
le ciment nouveau qu’il ne laiffe plus paroître que
le fec. Il ne faut pas appuyer bien fort fiir la
planche, mais Feulement la commander à mains
fermes.
f °. La derniere de toutes les couches du noyau
eft compofee de cendres & de fàvon 3 comme
c’eft une couche grafTe, le moule de modèle qui
doit être conftruit Fur celui-ci Fe détache aifément
quand il s’agit de l’enlever. Dans cette couche le
feu n’a point lieu. AvaritdepafTerau Fécond moule,
on examine fi ce premier-ci eft bien jufte en Fon
diamètre ; la preuve s’en fera en portant deux
fois le tiers de fà rondeur Fur une réglé où feront
marqués les quinze bords , 8c la preuve n’y étant
pas on détruit le moule,
y. Modèle ou la faufTe cloche.
Ayant démonté lé compas on coupe, en laifïànt
le trait franc, tout le bois de la planche jufqu’à la
féconde courbe & à la Fécondé onde D, G, I , A,
K , 8c le tout en bifèau 3 puis on le remonte 8c on
Je remet fur fon pivot.
La terre dont on forme le modèle, eft une
compofïtion liquide d’un fin limon tarife 8c incorporé
avec de la bourre 8c du crottin de cheval
3 c’eft pour la première couche : l’ouvrier la
prend à pleines mains 8c l’applique fur le noyau par
plufîeurs pièces ou gâteaux qui s’uniflènt 8c fe lient
enfémble pour peu qu’on les étende : cet ouvrage
groffierfe perfectionne par plufîeurs couches d’un
ciment de mêmes matières, mais beaucoup plus
claires. Chaque couche eft applanie par le compas,
ôc on les laiffe fécher au feu l’une après l’autre
avant que de faire jouer le calibre. On ne manque'
pas de couvrir toutes les couches de grand chanvre
de toute fà longueur pour empêcher le moule
de Fe f^ncUe ôc de faire des lézardes. Lorfque le
. moule
moule eft fini, 8t que le calibre enlcve tellement
la derniere couche qu’il n’en laiffe plus rien ,& qu’il
ne laiffe appercevoir que le fée de la couche précédente
, on démonte de Fon arbre ce calibre ou
planche d’échantillon ; on coupe fbn trait au vif
8c dans Fon jufte milieu.
Enfuite à la hauteur du troifîeme bord marque
fur la planche, on fait une entaille bien propre 8c
un peu profonde, & deux moindres en deffus 8c en
deffous pour former cinq cordons 3 un peu au-def-
Fous du onzième bord, on en fait auffi plufîeurs
qui donneront les cordons ou filets propres à placer
les inferiptions ; puis deux autres extrêmement
minces, pour dénoter l’endroit des proportions
de la cloche, au cinquième bord 8c demi 8c au
douzième bord moins un fîxieme.
Il n’eft plus queftion que de mettre la derniere
main au moule. Pour cela l’on fait au réchaut une
compofïtion de fuif, de Favon 8c d’un peu de cire 3
on replace le compas fur Fon pivot ; on applique
fur le modèle une couche légère de cette compofïtion
que l’on ragréc avec le compas légèrement &
également appuyé; enfin on retire le compas, puis
on met les inferiptions, les figures & les armoiries
qui Font faites avec des feuilles de cire amollie dans
l’eau chaude. On fait prendre à ces feuilles de cire
l’empreinte des gravures convenables faites dans
des morceaux de bois ou de cuivre qui fervent de
moules.
é. La chappe ou le furtout, ou la chemife.
Ce moule qui fe nomme ainfi, parce qu’il couvre
les deux autres, doit être extrêmement fort à
caufe qu’il doit fouffirir le travail d’un feu prefque
continuel, qu’ il doit être enfoui dans une terre
preffée 8c foulée à la poire à force de bras, 8c qu’il
doit en outre porter tout le poids & toute la force
d’un métal tout de feu lors de la fufîon.
L’échantillon étant démonté à l’ordinaire, on
ouvre un compas de l’épaiffeur au -i; moins d’un
bord de la cloche 3 & tandis que l’on conduit une
de Fes jambes le long du trait de l’échantillon, l’autre
jambe grave Fur la planche tout le trait d’épaif-
feur qu’il convient de donner à la chape. Ce trait
étant gravé, on coupe l’autre trait comme précédemment,
au v if 8c en bifeau 3 on met la planche
montée dans la traverfé en un vafe rempli d’eau ,
de peur que les coins ne fe deffechent.
On prépare alors pour la première couche de
ce moule une compofïtion de fin limon, d’abord
paflé par le tamis, qu’on mêle enfuite avec de la
bourre bien émondée & du crottin de cheval ; puis
le tout étant mis dans l’eau , on en fait un brouet,
qui, étant coulé au tamis fe convertit en un fin coulis.
On travaille à faire la couche de la façon que
voici : l’ouvrier tient d’une main un chauderon
plein de cette matière, il plonge l’autre main dedans
, pour prendre de cette compofïtion qu’il applique
Fur toute la furfàce du modèle, mais doucement,
afin de ne pas déranger les lettres 8c les figures.
Cette matière s’étend d’elle-même par-tout 8c couvre
tous les reliefs, remplit les finus & les cavités
des figures & des lettres 3 l’opération fe continue
jufqu’à l’épaiffeur de deux lignes. On laide Fécher
( fans feu ) cette couche, laquelle au bout de 12 ou
;i f heures forme une croûte.
On charge cette croûte d’une deuxieme couche
de même matière, mais moins claire 3 8c lorfque
cette couche a pris une certaine confïftance, on
remet le compas en place & le feu dans le noyau ,
avec cette précaution de ne lui donner d’aéfcivité
qu’autant qu’il en faut pour faire fondre la cire des
inferiptions, 8c former peu à peu dans les premières
couches les creux des lettres & figures par l’écoulement
de la dre fondue.
On charge enfuite d’une terre un peu moins
claire encore, & l’on met toutes les couches de
plus folides en plus folides 3 on les entre-mêle du
haut en bas de gros chanvre entier en long 8c en
large, que l’on applanit à chaque fois au compas.
L’épaiffeur de ce moule doit defeendre plus bas que
la meule de 4 à f pouces, 8c la Ferrer de près afin
que Je métal ne puiffe point s’extravafér.
II fau t la trancher par le bas, cette épaiffeür, 8c
la terminer en vive arrête par le moyen d’un petit
morceau de bois attaché à l’extrémité de la planche 3
8c pour le haut, on inférera dans la main de force
un morceau de planche taillé en forme de couteau
qu’on appelle le ne£, 8c qui, en tournant le compas,
difpofera Fur le collet la forme où doivent
être placées les anfés. On donnera à cette forme
une ouverture proportionnée au volume des anfés.
Avant de lever la chape, il faut y marquer plu-
fïeurs repérés que l’on abaiffera jufques furlameule
en lignes droites avec des numéros en haut 8c en
bas de ces lignes, afin de la repofér Fur ces memes
reperes 8c fur ces mêmes numéros quand il en Fera
queftion.
Pour lever la chape, on place en quatre ou
cinq endroits Fous Fon extrémité deux bouts de
planche 8c un coin entre les deux bouts Fur lefquels
autant de perfonnes frappent à petits coups de marteaux
tous enfemble, afin qu’elle fe détache égalé«
ment 8c fàns rien brifer du modèle d’épaiffeur. La
voilà foulevée, il ne faut donc plus que des gens
qui s’entendit bien, & qui au fignal du fondeur
l’élevent en haut à force de bras, ou avec les crochets
& la chevre, comme on voit dans lafigure y
fi la chape eft trop pefànte pour l’élever à force de
bras.
La chape étant enlevée, on en remplit les cre-
vaffes 8c autres défeéfcuofités, s’il s’en trouve , avec
un coulis d’eau 8c de cendres, que l’on fait Fécher
enfuite avec un falot de paille allumé, on brife le
modèle de laclochc, on le jette dehors de la foffe,
on nettoie bien le bord de la meule, Fur laquelle
on replace la chape, ayant foin d’en faire convenir
les reperes avec ceux de la meule.
Nota Avant que d’enlever le furtout, il doit
être chargé de fes anfés ; car toute la maffe doit fe
lever à la fois.
7. Le noyau dans lequel on a placé l’anneau qui Fert à
• Fufpendre le battant. On voit cet anneau féparé
entre les fig. 4 8c f.
8. Modèle ou moule pour les figures de cire. Il eft de
cuivre &deffiné Fur une échelle double; il y a un
rebord qui contient la cire qui prend facilement
l’empreinte des creux : on moule les lettres de la
même maniéré.
9. L’empreinte de cire tirée du moule 8c dans l’état ou
on l’applique Fur le modèle de la cloche.
10. Le chapeau qui contient le moule des anfés, du jet
8c des évents, vu par le côté oppofé à l’entrée du
métal.
1 1 . Le même chapeau vu par le côté de l’entrée du
métal.
12. Plan des anfés. a , a les volans, h , h les anfés antérieures
& poftérieures, c le pont.
13 . Les anfés en perfpeétive pofées Fur une partie du
cerveau de la cloche.
Pour faire le moule des anfés repréfenté par les
fig . 10 8c x i , l’ouvrier prend les modèles d’anfes
qu’il fàupoudre de charbon pilé ou de craie pour
empêcher que la terre ne s’y attache, il enveloppe
la moitié du modèle d’un gâteau de la terre des
moules qui eft raffermie, & , fans féparer le modèle
, on fàit fécher le gâteau au feu 3 quand il
eft fée , on ragrée fon bord avec le couteau , on
fàupoudre ce bord ainfi que l’autre moitié du modèle
que l’on couvre d’un fécond gâteau ; on le mec
au feu après avoir féparé le premier, 8c quand
il eft cuit, on le retire; on les taille'tous les deux
fort proprement 8c à vives arrêtes, on les applique
l’un contre l’autre, on les colle enfemble par
une bonne charge de la même compofïtion qu’on
leur applique en dehors, & par un bon enduit de
terre légère qu’on leur donne en dedans. On faic
cuire le tout à volonté, après quoi on lave ce creux
ou ces deux deipi-creux par dedans, afin d’enlever