4 l u t h e r i e .
P L A N C H E XI.
Sri/!rumens qui f i touchent avec l'archet.
Fig. i.'Briffe de viole.
ï . Delliis de viole.
3 Pardeffus de-viole.
4. Sourdine.
f. Viole d’amour.
ç , n°. 1. Manche de la viole d’amour.
£>. Contre-baflè.
7. Violon.
5. Archet.
9. Poche avec fon archet,
xo. Trompette marine.
P L A N C H E X I I.
Outils propres à la facture des infiniment a archet.
•Fig. .11. Moule -de violon.
1 1 . Autre moule de violon.
13 . Moule de violon monté d’ ccliffes.
14 ©* iç . Fauffcs tables.
•16. Patron pour les ouïes des violons,
j 7. Patron pour les ouies des deffus de viole.
,i-8 , 1 9 , z 0. Rabots.
2.1. Planche pour faire les voûtes,
a z , 23. Ratifloues.
14. | jH | .
2? & 28. Patrons pour les violons.
& 27. Fers ronds.
29 & 29, n°. 2. Couteaux.
30. Fer plat.
.31. Maillet.
32. Fer pour les écliffcs des baffes.
P L A N C H E X I I I .
Suite des outils propres à la facture des inflrumens a archet.
Fig. 33. Rouet à filer les cordes.
24. Creufoir.
3 f. Compas d épaiffeur. ^
26 & 37. Compas des voûtes.
.38. Filiere à filets.
29 & 40. Happes.
4 1 . Prefl'e. 42 ,4 3 ,4 4 . Tire-filets.
4 Î , 4 6. Emporte-pièces pour les ouïes.
ati. Scie pour les ouies. -, ,
4 S , +9, Io-, f 1 ©• 5 z. Filiere avec fes parties leparces.
P L A N C H E X I V .
Infiniment à cordes & a touches.
F i° 1 Clavecin monté fut fon pic fans fon couvercle.
f. Pupitre du clavecin.
.A. Sautereau fans languette.
Sautereau avec fa languette.
F » /> G , H ,l. Sautereaux.
K , 1. Languettes.
U - ¥' f C- P L A N C H E X V .
-Suite des infintmens à-cordes & à touches >& du clavecin.
pi g. 2. Intérieur du clavecin. Barrure de la caiflè.
/. Table vue pardeffous.
4. Pic du clavecin.
P L A N C H E X V I .
.Suite des inflrumens à cordes & à touches, aveclepfidte-
rion-y infiniment à cordes & a baguettes.
Fig. 6..Epmette à l’italienne.
7. pfaltérion ou tywpanon, a t b fes baguettes.
■g, Double clavier du clavecin.
9. Chaflis du clavier de l’cpinette.
P L A N C H E X V I I .
Outils propres à la facture des clavecins.
Fig. 10 . Tourniquet.
1 1 . Preffe.
3 2. Liffoire.
13. Languetoir.
14. Tracc-fàutercaux.
1 Fraifoir.
16. Double-frontal.
17. Frontal.
18. Longuet.
19. Cifàilles.
20. Fraifoir à vis perdues.
2 1. Voie de fàutereaux.
22. Arme ou feie à main.
23. Paffe-partout.
2 4 . 2 f , 29. Emporte-pieces.
26. Plumoir.
27. Accordoir.
28. Traçoir.
30. Scie à main.
3 1. Rabot à moulures.
P L A N C H E X V I I I .
La vignette repréfente l’attelier d’un Luthier, où
font plufleurs compagnons .occupés à diftérens objets
de cet Art. , , ,
Fig. 1. Compagnon qui rabote la table d un inflrumént
placée fur l’établi.
2. Compagnon occupé à faire la confole d’une harpe.
On voit qu’ il perce les trous des chevilles.
3. Compagnon qui achevé un violon.
4. Autre compagnon qui vernit le bras & la confolé
d’une harpe organifée. Le bras eft ente pour la
commodité de l’ouvrier fur un bâton a pic que
l’on voit en a. On voit en b un corps de bafle qui
vient d’étre collé, & qui eftpreffé par des happes
avis jufqu’à ce qu’il foit fec.
ƒ. Corps fonore d’une harpe détaché du bras & de la
confole, que l’ouvrier fig . 4. vernir, c la table du
corps fonore. d le crampon de fer qui unit le bras
au corps fonore. e deux pitons ou chevilles de fer
qui unifient la confole au corps de la harpe.
6 Harpe organifée montée & toute finie.
7. ƒ Vielle en luth tome finie, g l’étui de la vielle. Le
furplus de l’attelier contient différens inflrumens
à cordes & à vent.
Bas de la Blanche.
8. Marteau.
9. Lime.
10. Vrille. »//**
1 1 ©• 12. Perçoirs à main de différens calibres ou alcfoirs.
13. Cifeau.
14. Bec-d’âhe.
1 f. Pinceau à vernir.
\6. Petite feie à main, a porte-feie d’acier, b fon man-*
che. c lame de la feie.
17 . Fauffe équerre.
18. Equerre.
19. Petite happe en bois garnie de trois vis.
20. Happe Ample en bois. A
2 1. Vilbrequin de fer. d la meche ou le foret.
22. Pinces plates.
23. Tourrie-vis.
24. Etabli, e valet, ƒ pot à la colle.
P L A N C H E X I X .
L’Antiquité la plus reculée fait mention de la harpe,
comme d’un inflrumént fuperieur aux autres a tous
égards. L’Hiftoire facrce en fait l’inflrument favori du
fameux prophète roi ; ôc les Hebreux de ce tems le con-
noiffoient fous les noms de noble, cythare ou ha[itr, &
L U T H ?
dekinnor, qui avoit alors la forme d’un triangle acutangle
ou d’un a , portant Amplement neuf cordes. Les
Grecs, c’eft-à-dire les Syriens, les Phrygiens (Mém.
des Infc. T. IV. p. 126.) remployèrent fous le nom de
trigonon, àcaufe de fà figure, & le montèrent d’un plus
grand nombre de cordes, lefquelles étoient relatives à
leur fÿftême de mufique. Voye% L y r e , S y s t è m e ,
E c h e l l e ou G a m m e . Enfuite les Celtes, peres des
Gaulois & des Germains, ainfi que les Anglo-Saxons#
fe diftinguerent par leur goût pour la Mufique, & principalement
par la maniéré de pincer cet infiniment; ôc
A pendant pluAéurs Aecles écoulés la harpe paroît avoir
cté oubliée, elle a cela de commun avec tous les Arts
en général, qui n’ont repris vigueur qu’apres la renaif-
fance des Lettres. Il étoit enfin réfervé à nos jours de
voir cet inflrumént porté à un degré de perfeélion qu’il
n’a jamais pu avoir. C’efl par cette raifon que nous
croyons néceffaire de nous étendre ici un peu, tant fur-
fa conftruétion, fon méchanifme, que fur fon étendue
& fur la maniéré de le pincer. Nous penfons d’autant
mieux encore le devoir faire, que cet inflrumént auquel
nul autre n’efl comparable, eft le fèul aujourd’hui qui
triomphe à jufle titre, & qui devient l’objet de l’amu-
fement d’un fèxe né fènAble, qui, loin de fe refufèr aux
émotions que la harpe fait exciter dans nos âmes par la
douceur de fon harmonie Ôc la fuavité de fes fons, lui
prête encore des fecours favorables, afin d’en augmenter
le charme.
Description abrégée de la Harpe organifée.
Cet inflrumént haut environ de quatre piés, eflde
la figure à-peu-près d’un triangle fcalene, c’eft-à-dire à
trois côtés inégaux. La harpe eft compofée de trois parties.
Le corps principal, celui qui réfléchit le fon des
cordes, & qu’on appelle par cette raifon le corps fonore,
fè conftruit de huit pans de bois aflcmblés & collés les
uns près des autres, fur lefquels la table eft pofée. Cette
table eft de fàpin, & a Ax ouies Ou ouvertures faites en
forme de treffle, de rofètte ou autrement. Le corps fu-
périeur qu’on appelle en Allemagne clavier, ôc en France
confole, à çaufè de fa figure, eft percé d’autant de trous,
& porte autant de chevilles de fer qu’il y a de cordes ;
& le troifieme corps appellé bras, qni n’eft conAdéré,
relativement à la conftruélion de la harpe, que comme
un areboutant néceffaire au foutien des autres corps,
renferme intérieurement fèpt tringles mobiles corref-
pondantes à autant de refforts pratiqués dans le clavier,
lefquelles font dirigées dans l’angle le plus aigu, ou le
pié de l’inflrument, par des leviers attenant à fèpt pédales
de fer deftinées à l ’aélion des piés. Par ce mouvement
méchanique les refforts agiflent dans le clavier
& font mouvoir des crochets par le moyen defquels
lès cordes font attirées & Axées fur de petits Allets, en
forte que par la diftance proportionnée de ces Allets
aux chevilles, les cordes de même nom, oétaves les
unes des autres, & par ce moyen raccourcies d’un fei-
zieme de leur longueur, deviennent plus aiguës, lorf-
qù’on les pince -, delà les demi-tons. Ce méchanifme
très-ingénieux a été inventé, aHn de rendre cet inftru-
anent fufceptible de toutes les modulations poffibles.
Les harpes organifées ont à-peu-près l’étendue d’un
clavecin à grand ravalement -, elles font montées ordinairement
de 33 ou de 3 f cordes diverfèmenc colorées,
dont la plus grave eft à l’uniffon du premier/z bémol
des baflès du grand clavier, & la plus aiguë à l’u-
niflon du dernier fa ou du dernier la. dans les deffus,
c’eft ce qu’indiquent dans la table générale du rapport
•de l’ctendue des voix & des inflrumens comparés au
clavecin, PI. XVIII. lès nombres 33 & 1 , termes extrêmes
qui renfermant tous les intermédiaires, répondent
aux autres cordes. Quelques harpes ont une corde
au grave de plus, laquelle l'cpond au la dés baffes du
clavier : c’efl ce qu’on indiqué dans la même table par
une aftérique ; d’ailleurs ce'ttë addition n’efl pas générale.
Quant à la diverfité des couleurs qui re'gne entre
'ces cordes, elle eft telle que toutes lés cordes qui fon-.
nent l'z/z, font rouges , & que toutes celles qui fbnnent
le /à , font bleues; lès autres relient blanches, c’eft-à-
dire de la couleur qui leur eft naturelle.
E R I E.
Ce qui devient une autorité de plus pour l’opinion
que cet inflrumént étoit en ufàge chez les Grecs; car
ceux qu’ils employoienr, comme nous l’avons déjà dir,
fous le nom de trigonon & de fmichon, étoient montes
du tems dcTimothée le MiléAen félon fon fyllême, c’eft-
à-dire chromatiquement, & les cordes répondoient aux
caraéleres peints colorés ou marqués, du mot chroma.
Or ce fyftême portoit donc alors les cordes appellées
mobiles de différentes couleurs; celui de la harpe détermine
exactement ces mêmes cordes de quatre en quatre,
donc il ne différé aucunement à cet égard de l’ancien fyftême
des Grecs. AinA, puifque les ut ôc les f i t , appelles
chez ces peuples hypaton chromatique\ mefon chromatique#
fynemmenon chromatique', die^eugmenon chromatique^ hy-
perboleon chromatique' , font encore les mêmes cordes
chromatiques ou colorées qui fubAftent actuellement
dans la harpe, cela fert à prouver plutôt l’ancienneté de
cet inflrumént, que les moyens d’en faciliter la pratique,
ainA que le prétendent la plupart; car il importe-
roit fort peu d’ailleurs, pour l’exercice des doigts, que
ces cordes fuffent d’une feule couleur, ou qu’elles le fuf-
fèntde pluAeurs. Ne voit-on pas même encore des claviers
d’orgue Ôc de clavecin, dont les touches ou marches
font aux uns de couleurs oppofées à la couleur de
celles des autres? Ce qui fèrt à prouver qu’il y a dans
ce fait plus d’arbitraire que de néceflité.
L’accord général & diatonique de toutes les cordes à
vuide de cet infiniment eft toujours dans le ton de b-fà-
f bémol, comme celui qui eft le plus commode , eu
égard à la fonélion des pédales, qui eft de hauffer toutes
les cordes au moyen defquelles tous les )1 6c Jes mi
bémols deviennent naturels, & montent la harpe au
ton de Qrfol-ut, Iorfqu’il s’agit de jouer dans ce ton, Ôc
ainA du relie à l ’égard des autres tons, quand il eft né-
ceflàire. La maniéré d’accorder la harpe, eft la même
que celle dont on ufè pour accorder les clavecins, c’eft-
à-dire en altérant un peu chaque quinte jufqu’à ce que
la derniere fè trouve naturellement d'accord d’elle même.
Voyei Partition , T empérament. AinA par ce
moyen ôc celui des fèpt pédales, la harpe fe trouve exactement
accordée relativement à tous les sons ou'modes
poffibles.
La harpe fè pince des deux mains; la main gauche eft
principalement deflinée aux balles, ôc la droite aux def
fus.On tient cet inflrumént entre les jambes, le corps fo-
nore appuyé contre l’épaule droite, pour avoir la facilité
d’agir de l’un & de l’autre côté, en obfèrvant toujours
de pincer les cordes le plus près poffible de la table ,
afin que les fons en foient plus moelleux, plus fuaves.
Quant aux fept pédales, il y en a trois du côté du pié
gauche, & quatre du côté du pié droit : les trois premières
portent le nom de pédales d e f , <£ut, de re ; les
quatre dernieres, celui de pédales de mi, de f a , de fo l,
ôc de la , du nom des cordes qu’elles altèrent, & leur
effet eft tel qu’on le voit indiqué, PJ.XVIII. dans les
cellules qui répondent au clavier par les trois lettres
droites &les quatre penchées de la première oétave au
grave qui fait mouvoir en même tems les trois autres
oélaves à l’aigu, défignées par des petites lettres & des
points correfpondans.
Voici maintenant le développement de toutes les pat«
ties qui compofènt la harpe organifée.
Defcription de toutes les parties qui compofènt la Harpo
organifée.
Fig. 1. PI. XIX. A a b le corps fonore de la harpe,creux
en dedans. A a la table, c e la bande où font attachées
toutes les cordes par le moyen d’autant de
petits boutons, e e e les ouies.b le dos de la harpe.
B le bras ou montant, creux en dedans. Lorfijue les
harpes font Amples , c eft-à-dire fans pédales, ôc
qu’on appelle petites harpes, ce bras eft plein.
C confole garnie de chevilles, fur lefquelies s’attachent
toutes les cordeS. ƒ]/ƒles chevilles qui tendent
les cordes, g g crochets ou fabots, qui eu
pinçant les cordes, rendent les fons diefés ou bé-,
mois. Voyez k fig. 1 . , , l f
D pic de la harpe, ou cuvette.y, a, r font des pédale«