14 F O N D E R I E DE S CANONS ;
Bas de la Planche.
Tig. 3. Crochet ou chat fimple.
4. Chat à trois griffes.
5. Chat de la nouvelle invention. Ces trois outils îèrvent
1 vifiter famé des pièces pour découvrir
s’il y a des chambres. Toutes les figures précédentes
font deffinées fur une échelle double, c’eft-
à- dire , que l’échelle de 14 pieds qui eft au deffous
n’eft employée que pour douze.
Partie inferieure de la Planche,
Fig. 1. Coquille de deffous d’un moule pour fondre les
boulets de 36 liv. elle eft en hémifphere concave
pour former la moitié du boulet, a le jet. 1 , 2,
3,4. quatre boffès ou demi-fpheres de relief fèr-
vant de repaires aux deux parties du moule,
x. Coquille de delfus ou féconde partie du moule.
b le jet qui fe raccorde avec celui du côté a dans
la figure précédente, x, 1,3 ,4 . cavités hémifphé-
Tiques qui reçoivent les éminences marquées des
■memes chiffres dans la figure précédente , ce qui
fait rencontrer exactement les cavités hémifphéri-
ques vis à-vis l’une de l’autre. On peut auffi pratiquer
un ou deux évents à côté du je t , fi on juge
que cela foit néceffaire.
3. "Boulet de 36 Ijv. dont on a fcparé le jet, 8c ôte
les rebarbes, s’il s’en trouve 3 fon diamètre marqué
au deffus doit être de 6 pouces 2 lignes &
•9 douzièmes.
Au deffous on voit l’échelle de 1 1 pouces relative
à ces trois figures & à toutes celles de la Planche
fuivante.
P L A N C H E X X .
fig. 4. Coquille de deffous d’un moule pour fondre
des boulets de 24 liv,
j. Coquille de deffus, ou fécondé partie du moule.
6. Boulet de 24 liv. dont on a feparé le jet. Son diamètre
eft, comme on le voit au-deffus, de f pouces
ï lignes 4 douzièmes.
7. Coquille de deffous d’un moule pour fondre des
boulets de 16 liv.
S. Coquiile de deffus, ou féconde partie du moule,
p. Boulet de 16 liv. dont le diamètre eft de 4 pouces
j> lignes 4 douzièmes.
ïo. Coquille de deflous d’un moule pour fondre des
boulets de 12 liv.
1 1 . Coquille de deffus, ou fécondé partie du moule.
12. Boulet de 12 liv. dont le diamètre eft de 4 pouces
3 lignes 8c 1 1 douzièmes.
13. Coquille de deffous d’un moule pour fondre des
boulets de 8 liv.
la. Coquille de delfus, ou féconde partie du moule.
1 c. Boulet de 8 liv. dont le diamètre eft de 3 pouces
p lignes 4 douzièmes.
16. Coquille de deffous d’un moule pour fondre des
boulets, de 4 liv.
17. Coquille de deffus, ou fécondé partie du moule.
18. Boulet de 4 liv. dont le diamètre eft de 3 pouces,
ip. Trois moules A , B, C prêts à recevoir la fonte.
Le jet eft tourné en haut, les coquilles font ferrées
l’une contre l’autre par une preffe entre les jumelles
de laquelle 8c les coquilles on introduit'
des coins de bois.
Toutes ces coquilles font de fonte, de la même nature
que celles dont on forme les boulets qui font de
fer fondu.
P L A N C H E X X I . X X I I . 8c X X I I I .
Nouvelle méthode de couler les Bombes en fable.
L’attelier ou tour eft à peu près le même que celui
de tous les potiers pour les marmites. On n’a fait
que le rectifier pour donner à l’arbre un mouvement
plus régulier, & l’affujettir de façon que le deffus de
la planche ou du calibre qui coupe les terres, foit exactement
dans la même ligne que l’axe de l’arbre, ce qui
ne peut être, lorfque , félon l’ancien ufage, un arbre
de bois fait en cierge eft fimplement reçu par deux
coches faites dans les deux pièces de bois qui forment
l’attelier.
La Planche X X I , fig. 1. repréfénte ce nouvel atte-
lier tout garni, 8c dans lequel on obférvera qu’au lieu
de la coche de la droite, il faut placer à queue d’a-
ronde, dans le longeron qui a trois pouces de largeur
fur quatre de hauteur , le morceau de bois A que
l’on voit en grand 8c avec fes proportions figure 3.
perce d’un trou qui reçoit la visNB terminée en
pointe pour entrer dans l’extrémité de l’arbre -, il doit
être encaftré dans le longeron de mahiere que le centre
du trou ou la pointe de la vis foit dans la ligne
qui forme l’arrête fupérieure ; deux clous arrêtent cette
efpece d’écrou de bois & le fixent où il doit être. On
obfervera de même qu’au lieu de la coche de la gauche
on a placé ici une efpece de mentonnière de fer,
qui, un peu évafée par le haut, reçoit exactement dans
le fond l’arbre fur lequel doit être tourné le noyau
Cette mentonnière C , dont l’échantillon ne Jaifîé voir
que les deux petits bouts, fe voit en la fig. 2. 11 faut
obferver de la placer en forte que fbn milieu réponde
bien d’équerre à la pointe de la vis oppofée, 8c
que le fond de la coche a foit de 3 lignes au- deffous
de l’arrête, afin que l’arbre qui n’a que 6 lignes de
diamètre en cet endroit foit encaftré de moitié & préfente
exactement en cette fituation fon axe au tranchant
de la planche. Cette efpece de mentonnière que fon
épaulement b contient déjà fur l’épaiflèur du longeron
, y doit encore être encaftrée dans toute fa hauteurj1
en forte que fa furface afleure le côté du longeron fur
lequel on l’attache encore par quatre ou cinq clous
pour la tenir plus ferme.
Voilà tout ce qui concerne l’attelier. L’arbre de fer
D g fig. 4. s’y place de façon que le petit beut de fon
bourlet l appuie légèrement contre la mentonnière,
comme il fe voit dans lafig. 1. on ouvre alors ou on férre
la vis qui entre dans l’extrémité g du quarré, de forte
que le mouvement ne foit ni libre ni gêné.
Cet arbre applati par le bout h reçoit à l’ordinaire
une manivelle K , on le garnit de torches à l’ordinaire &
de terre, à deux ou trois charges différentes &bicn
féchées ; il ta ut pour bien faire qu’il y en ait trois , 8c
qu’une planche taillée pour chaque charge les réglé dé
maniéré qu’il ne fe trouve pas plus de terre d’un fèns que
d’un autre •, quand elles ne le font qu’à peu près , elles
fe retirent inégalement fur la rotiflérie, de forte que
la derniere charge qui eft bien correCte, fortant de
dcftuS le tour fe retirant davantage à la rotifferie.'
dans les endroits plus chargés de terre nouvelle que
dans les parties qui en ont moins reçu à cette derniere
ch rge, pour en avoir trop eu dans les précédentes
, fe trouve , quand elle eft feche, beaucoup
moins régulière qu’il ne faudroit.
On obfervera que la première ou fécondé charge
couvre le trou P de l’extrémité de l’arbre, afin que
cette charge étant feche, on coupe tant foit peu de
terre pour découvrir le trou à travers lequel on paffè
une pointe de clou ou un petit bout de gros fil d’archal
entre lequel 8c la terre on loge de petits éclats de fonte
qu’on prend dans les ébarbures , 8c qui, ferrés de parc
& d’autre à petits coups fous le fil d’archal, empêcheront
le noyau de remonter le long de l’arbre, ou
d’occafionner par fon poids quelques rraCtures au collet
m de la fufée, quand le noyau fera fufpendu dans le
moule ou porté d’un lieu à un autre. La fig. 8. repré-
fènte la coupe de ce noyau , 8c on voit en P le fil d’archal
que l’on place dans le trou de l’extrémité de l’arbre,
8c les deux petits éclats ou plaquette de fonte qui
font entre ce fil d’archal 8c le noyau. La petite broche,
qui traverfe l’arbre dans fon milieu q , eft feulement
de bois , afin qu’elle fè brûle au recuit en même
tems que la natte ou torche, 8c n’empêche pas que
l’arbre ne forte avec facilité quand la bombe eft coulçe.
Cette broche ne fert qu’à arrêter la torche quand on
commence le noyau, on peut même s’en pafler, ainfi
que font plufieurs ouvriers.
On voit fig. y. l’arbre couvert de la torche 3 fig. 6.
le même arbre chargé de la première couche de terre 3
f o n d e r i e d e s c a n o n s . *5
fig. 7. le même arbre chargé de la fécondé couche de
terre. .
Pour ne pas quitter la formation du noyau que
nous avons entamée, nous dirons qu il faut, avant
toutes chofes, c’eft-à-dire, avant meme de placer 1 arbre
fur l’attelier, couler à travers le trou du bourlet
une paille bien ronde qui rempliflè le canal R^. T .fig. 4.
fait pour donner de l’air au noyau & empccher qu il
ne fe fende au recuit ou dans le chaffis, ce qui ne man-
queroit pas d’arriver, fi l’air qui fe rarefae dans 1 intérieur
ne trouvoit à s’échapper ; cette paille brûle au
recuit, & pour peu qu’on ait attention de palier un
petit fil d’archal, tel qu’une aiguille a tricoter, par e
trou du bourlet, avant d’employer le noyau dans le
chaffis le canal fe trouve toujours libre. On voit alternent
parla i« e. 7«. & 8«./ g . que la lumière fe tourne
en même tems que le noyau, 8c comme 1 arbre qui a
fix lignes de diamètre ne peut recevoir que deux lignes
d’épaiffeur de terre vers le haut & une ligne 8c demie
vers le bas, il ne faut dans les premières charges que
croter l’arbre en cet endroit, après y avoir tourne Ipi-
ralement, fi l’on vèut, un feul brin de foin. Cette
lumière s’acheve avec la derniere charge, 8c pour qu elle
rempliffe bien, il faut avoir pour la former un peu de
terre plus douce que celle du noyau. Cette pratique
n’eft pas neuve, les ouvriers dans leurs anciens utages
ayant toujours fait de la terre plus douce & plus forte
pour remplir la matrice de bois qui formoit leur lumière
autour de la lance qu’ils plaçoient dans le noyau
après en avoir arraché l’arbre fur lequel il avoit ete
On obfervera pour la conftruCtion de la Planche calibre
ou échantilon, qui forme le noyau & h lumière,
qu’elle ne diffère des anciennes qu’en ce qu elle achevé
entièrement foïi noyau, & ne laiffe pas, félon 1 ancien
ufage, deux grands effaces à arrangera peu près , lorL-
que la lance eft placée. I ^
Ceci dit fuppofant le noyau parfait , nous paierons
à la conftruCtion du chaffis & du globe de cuivre,
qui fert à former dans le fable la figure extérieure de
la bombe. I „ , r
Le chaffis qü’on voit PI. XXII. fig. }■ 5 j Q B B
ordinaire ; il fe partage en Heur moitiés égalés le
réunit par trois petits goujons I, I, I, & une couliile e
repaire E K 3 on en a rempli les angles, tant pour les
faire durer plus long-tcms, que pour épargner une
quantité de fable inutile, & la Pci»c i g l e Fr I a
partie qui reçoit la moitié du globe fur laquelle fc posent
les anfes, eft traverfée d une barre de fer vue
en plan figure x , en figure i . & “ P«fpeaive
■ ^Ses deux parties a b Sccd doivent être, ainfi que
fon épaiffeur, encaftrées dans le bois du chaffis, comme
on voit en \xfigurc6, enforte que l'arbre contenu par
la partie C de cette traverfe, quel on nomme chapelle,
prêfente exaûement la coupe du demi-globe dans le
plan de jondion des deux pièces du chaffis , pour
Qu’une règle préfentée fur les bords de 1 un appuie exactement
fur t e bords de l'antre. L’encaftrement de cette
îravetfe doit fe fairefort jufte, & elle doit etre fi fol -
dement-attachée quelle ne puiile fe déranger. Deux
crochets O attaches aux deux côtes de 1 autre morne du
chaffis la ferrent fur la première, moyennant deux petits
crampons r qui les reçoivent, & qnelles ne pmffent
fe féparer l’une de l’autre par le travail de la fonte. C eft
tout ce que l’on peut avoir à dire fur cet article. Le globe
de cuivre figure f . qui fert à mouler, doit etre tourne
avec foin pour être parfaitement rond 3 une ligne Ce demie
d’épaiffeur lui fuffit 3 mais il faut, pour bien faire,
qu’une de fes moitiés foit fondue avec 1 arbre Imng qui
la foutient à l’aide de la chapelle 3 cette demi-fphere
tournée avec l’arbre fur les points q 8c g allure mieux la
concentricitc de l’un &de l’autre-, 1 on arrive difficilement
à donner un même axe au globe & a fon arbre fixe,
quand faits féparément l’un de l’autre, ils ne font unis
que par une clavette dont l’ufàge eft feulement d empêcher
que la traverfe k i f ig .7 . necede un peu quand on
la prend pour retirer le modèle du fable i les proportions
extérieures de cet arbre font les memes que celles des arbres
à noyaux dans cette partie, le premier devant faire
exactement dans le fable la place des derniers, qui doivent
pour foutenir le noyau dans le milieu du vuide qu’a
laiffe le modèle, être aufli exactement contenus par les
trous de la chapelle.
La hauteur de cette chapelle, qui eft d’environ it»
lignes, fait la longueur du bout de l’arbre fixe au deffus
du bourlet. On remarquera feulement à cette occafîon
que la longueur wi,n, du bourlet dans l’arbre fixe doit
excéder d’une ligne celle du bourlet dans l’arbre à noyau,
afin que la lumière que l’on fait d’une ligne plus longue
en terre qu’il ne faudroit, entre d’une ligne dans le
fàblc, 8c empêche que la fonte ne puiffe quelquefois fe
gliffer entre le bourlet & la terre, & n’aille remplir ainfi
le petit canal, d’où il réfulteroit deux inconvéniens 3 le
premier, que cette fonte entrée dans le trou qui traverfe
le bourlet s’en retire difficilement & gâteroit communément
l’arbre-, le fécond, que ce trou bouché, l’air de
l’intérieur du noyau raréfié par l’ardeur de la fonte qui
l’enveloppe, ne trouvant plus par où s’échapper , fait
éclater le noyau, affez pour y introduire de la fonte,
ou affez au moins pour faire un bouillonnement qui ne
manque pas de faire un trou dans la partie fupérieure de
la bombe, qui eft le culot, quand on coule les anfes en
bas ce qui leur donne plus de folidité 3 cette précaution
paroîtroitêtre inutile, mais elle eft.toujours fage,& comme
il ne coûte rien de la prendre, on ne doit pas y
manquer. C ’eft à cette première moitié du globe que
doivent être les'erampons de repaire x , x , x , x , qui
fervent à en raccorder les deux parties.
La féconde moitié ajuftée exactement fur celle-ci, par
les entailles qui reçoivent les crampons, fè tourne & fè
finit avec là première fur laquelle on peut pour cela la
fouder en étain, de forte que les deux enfemble ne faffenc.
plus qu’un feul globe que l’on repartage enfuite. On a
à l’extrémité de l’arbre fixe un des points par lequel il
doit être tourné, 8c l’on trouve l’autre en tâtonnant & à
l’aide d’une circonférence tracée légèrement au bord de la
première moitié. Cette féconde moitié a auffi une traverfe
de fer pour la retirer du chaffis 3 comme il n’y a
point d’arbre qui l’arrête , elle doit être un peu plus
épaiiiè que la précédente, afin de ne pas plier 3 mais
comme cette moitié n’a point de prife à l’aide de laquelle
on puiftè la placer fur la première quand on a retourné
le chaffis, 8c que cela feroit fort difficile, fur-tout
pour les bombes de onze pouces huit lignes, on pratique
au centre q un écrou de quatre lignes ou environ
de diamètre pour les petite^ bombes, en forte qu’à l’aide
d’une vis emmanchée, comme on voit en rfig. 8 , on la
manie plus facilement 8c plus sûrement. Le manche de
cette vis demeure,quand on veut couler par le culot, juf*
qu’à ce que la piece foit moulée, 8c fbn vuide fait alors
un évent ; fi au contraire on veut couler par les anfès, on
' le fupprime dès que la piece eft placée, & on couvre Je
trou de l’écrou d’un morceau de papier de la grandeur
d’un écu pour empêcher le fable d’y tomber.
Il n’eft pas, je crois, ncceffaire de dire que quand on
veut couler par les anfes on place fur chacune d’elles une
coulée ou cheville de bois arrondie en cierge 8c affleurant
le chaffis, 8c que l’on en place deux pareillement
difpofées aux côtés du manche dont on vient de parler ,
lorfqu’on a deflèin de couler par le culot.
On voit par la coupe des chaffis figure 9. Planche
X X I I I . la maniéré dont le noyau eft invariablement
contenu à l’aide de la clavette V , dans le milieu du
vuide que le modèle a fait dans le fable 3 il ne faut
pour cela qu’avoir attention que les arbres foient entretenus
bien droits , c’e ft-à-d ire , qu’on ne les; tire
point de travers pour les arracher de la bombe quand elle
eft coulée, qu’on ne les jette pas négligemment a quatre
pas de foi, comme on fait affez ordinairement les lances
, 8c qu’enfin s’il s’en rencontre de fauffès, 1 ouvrier
qui doit s’en appercevoir en les plaçant fut le tour, les
fafïe réparer fur le champ. S’il a manque a cette attention,
elle n’échappera pasà'cèlui » qui, plaçant le noyau
dans le chaffis, voit, fans pouvoir s y tromper, fi le vuide
qui refte entre ce noyau 8c le fable n eft pas regu-.
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