4 M A T H É M A T I Q U E S ) -
tous ceux qui la volent, par l’énormité de là conftruc-
tion, eft une grande qhofe qui fera toujours un honneur
infini à fon Inventeur , maigre fes défauts. L’efprit
de méchanique a fait de fi prodigieux progrès depuis fa
•conftruttion , qu’il ne fèroit peut-être pas impoffible
d’en faire une autre au même endroit, dont la première
dépenfè ne coutcroit guere plus que l’entretien de celle
ci, qui feroit beaucoup plus fimple & beaucoup plus
folide, & qui produiroit un plus grand effet ; mais il ne
faut pas efpérer que, malgré les bonnes vues de M. de
Marigny, on en vienne là de fitôt. Il y a tant de fubal-
ternes qui trouvent leur avantage à ce que le mal le
perpétuel
Comme on trouvera dans l’ouvrage une explication
détaillée de cette fameufe machine, nous nous contenteron
s d’en parcourir les principales parties.
Il y a 14 roues. C e : que nous allons dire d’une confient
à toutes. Cette roue fert à porter l’eau depuis la
riviere de Seine jufqu’à l’aquedüc.
Son mouvement a deux effets. L’un de faire agir des
pompes afpirantes & refoulantes qui portent l’eau à 1 jo
pieds de hauteur dans un premier puifard éloigné de la
riviere de iootoilès. L’autre eft de mettre en mouvement
Ies'balanciers qui font agir les pompes refoulantes
placées dans les deux puifards.
Celles qui répondent au premier puifard, reprennent
l’eau & la portent au fécond eleve au-defTusdu premier
-de 175 pieds, & éloigné de la riviere de 3 24 toiles.
Au fécond puifard d’autres pompes la refoulent juf-
que fur la plate-forme d’une tour élevée au-delfus d’un
puifard de 177 pieds, & éloigné de la riviere de 614
toiles.
L ’eau parvenue a cette hauteur coule fur un aqueduc
•de 230 toiles de long, perce de 56arcades, jufqu’auprès
de la grille du château de Marly, d’où elle defeend dans
«des réfervoirs qui la diftribuent au jardin.
P L A N C H E P«- & I I.
PI. 'l.fig .ï. A eft le radier confolidédepilots&palplan-
ches garnis de maçonnerie. Voye£ fur cette partie
de la conftruétion les fig. 1 , 6 C , D deux manivelles
mues par la roue. E bielle correfpondante
à la manivelle E. F varlet qui fait un mouvement de
vibration fur fon effieu, PI. II. fig. 6 , à chaque tour
de manivelle. G autre bielle pendante au varlet F.
H balancier auquel eft accrochée là bielle pendante
F. II deux poteaux pendans aux extrémités du balancier
H , & portant chacun quatre piftonsjouans
dans autant de corps de pompes. K , K corps de
pompes. Voye^fig. 1 , PI. I.
Fig. 6. PI. II. C manivelle. G bielle. Quand la manivelle
C & le varlet font monter la bielle G , les piftons
d’un côté du balancier alpirent par les tuyaux L L ,
& les autres refoulçnt, & ainfi alternativement.
PI. W.fig.j. On voit ici comment la manivelle D donne
Je mouvement aux pompes du premier & du fécond
puifards > pour entendre cet effet , joignez
cette figure à la troifieme. O autre varlet. P autre
bielle.
Pi. I.jÇg.i.Leplan montre comment le varlet X lé meut
fur fon axe Y. A l’extrémité Z il y a une chaîne I ,
qu’il faut regarder comme partie de la chaîne 2 ,3.
Voyei la fig. 2. PI. I. De même le varlet R , PI. IL
fig. 7. répond aulïi à une chaîne qui fait partie de
celles 4 , f . Ces deux chaînes font Tirées alternativement
par les varlets R , S.
-2. PI. I. Profil qui peut Convenir au premier & au fécond
puifards, mais qui convient proprement au
fécond. Même fig. 1 . PI. I. Cette figure eft relative
aux mouvemens des chaînes, des varlets , des
chaffis, des cadres, des piftons, 8c des pompes.
Les corps de pompes font au nombre de 2Ç7.
PI. I. Maniéré dont tous ces corps de pompes font
alfujettis & contenus.
-3. PLI. On voit plus en grand l’intérieur d’une des
pompes refoulantes du premier & du fécond pui-
fàrds.
4- Pl.L Intérieur d’une des pompes de la riviere. Pour
l’intelligence du jeu de la machine, cônfultez l’article
Hydrauliques Machines.
La fig. 1. PI. I. Plan en particulier d’une des roues.
2. Profil des balanciers 8c des puifards.
3 & 4. Profil. & élévation d’une des pompes de la ri-'
viere & des puifards.
ç. Plan d’un puifard.
6. PL II. Profil d’une dès roues, où le côté d’aval eft à
gauche, & celui d’amon eft à droite, 8c où l’on
voit le grillage qui garantit la machine.
7. Profil d une des roues où le côté d’amont eft à gauche,
& le côté d’aval eft à droite, & où l’on voie
encore le grillage. Ainfi ces deux dernieres figures
montrent la machine fous deux races oppolees.
Pompe du Référvoir de l'égoût. 1 Planche.
Elleaétéconftruitefoiisl’adminiftration de M. Turgot,
qui a lailfé aux bons citoyens la mémoire d’un homme excellent,
qui a illuftré le tems de fà prévôté des marchands
par l’exécution de plufieurs entreprifés utiles, qui a faic
beaucoup de bonnes chofes, 8c qui n’a pu faire toutes
celles qu'il projettoit, & qui noiis a laide deux héritiers
de fit belle ame 8c de fon goût pour les objets grands ,
nobles & utiles. L’un eft à préfent intendant d’une province
où il eft adoré •, 8c l’autre a eu le courage de renoncer
à toutes les douceurs de la v ie , pour aller jetter
au-delà des mers les fondemens d’une légillation qui
peut rendre du moins une poignée d’hommes heureuxç
c’eft celui que le miniftere a choifi pour être intendant
de Cayenne. Si toutes les qualités, de l’ame, jointes à
l’aéHvité , à la fermeté, au bon efprit & au x connoif*
lances, pouvoient afiùrer le fuccès, nousofévions en attendre
le plus complet de fagénéreufe tentative* II fé
peut faire que les obftacles foient encore au-dediis de
fes efforts, 8c qu’il revienne malheureux} il eft certain
du moins qu’il ne reviendra pas déshonoré.
La machine dont il s’agit, a pour objet la fàlubrité
de l’air de la Capitale. Le référvoir en pft fitué au bas
du boulevard. C ’eft delà qu’on s’ eft propofé de diriger
avec célérité des eaux qui entraînent les immondices &
balayent les principaux égouts.
Ce référvoir a 3 f toifes de long fur 17 8c demie de
large, & 7 à 8 de profondeur, ce qui forme la capacité
de 2 1 1 2 1 muids 72 pintes d’eau, mefure de Paris.
Il eft continuellement fourni par 8 à 5 poüces d’eau
qui viennent de Belleville, & par deux équipages de
pompes afpirantes à fix corps de pompes mus par deux
chevaux chacun. L’eau qui vient à fleur du référvoir y
forme une nappe de 66 pouces. V. à l’article Hydraulique
l’explication détaillée de cette machine dont nous
allons Amplement nommer ici les principales parties.
A , A deux maneges couverts. B B citerne ovale placée
entre les maneges. C , G , C , C fes tuyaux afpirans.
D , D traverfès 8c entretoifes qui foutiennent
les tuyaux. E , E corps de pompes correfpondans
aux tuyaüx afpirans. F bafehe qui en reçoit les
eaux, & dont la rigole les décharge dans le réfèr-
voir. G , G tringles des afpirans. H, H manivelle
à tiers-point. I , I cylindre horifontal où la manivelle
eft fixée. K , K lanterne verticale. L, L rouet
horifontal, dont les dents font reçues dans lalan-
terne.M, M arbre du rouet. N , pivot de cet arbre»
Fig. 2. La même machine vue latéralement. Dans la première
les(ouvertures des afpirans fe préfentent de
face, ici iis le préfèntent de côté. Le refte fuit cette
coupe.
3. Plan de la machine coupée horifontalement à la hauteur
de la bafehe.
4. Plan de la machine coupée par le bas des afpirans.
f. Plan de la machine coupée à la hauteur où les tringles
des afpirans vont chercher les barres des piftons
& où ces barres traverfènt le premier plancher.
Pompes pour les incendies, avec des pompes à bras. 1 PL
La pompe qu’on voit ici au haut de la Planche, eft
celle qui eft en ufage dans les Pays-Bas.
Fig. 1. A la pompe vue en perfpeétive & en coupe.
2. B la même vue en plan. Nous allons expliquer ces
deux figures à la fois.
C ,
M A T H Ê M .
C, C cloifons qui féparent Je bac qu’on voit partagé en
trois parties. On voit auffi les trous dont les cloifons
font percées. D retranchement où l’eau vient
pure. E , E pompes foulantes. F, G paffages à l’eau
qui s’ouvrent 8c fe ferment alternativement parle
moyen de clapets. H trou d'où l’eau fè rend 8c fè
réunit vers le fommet du récipient.
■ 3. Boyau de cuir qui s’adapte au trou H, par le moyèn
d’une boîte de cuivre. H la boîte de cuivre. N l’a-
• jutage.
'3. Elévation de la même pbmpe. O ouverture fail-
iante où s’adapte la boîte H de cuivre.
Bas de la Planche. Pompes à bras.
Fig. 1. Pompe à bras. Cette pompe eft compolée d’un
tuyau de plomb B B. C extrémité coudée de ce
tuyau. D focle de bois fur lequel cette extrémité
porte. Cette extrémité coudée eft percee de
plufieurs trous , & trempe dans l’eau d’un puits.
E le puits où elle trempe. F barillet couvert d’une
foupape ou clapet. G la foupape ou le clapet du
barillet. H le pifton. I clapet du pifton. K anfè de
fer du pifton. L verge de fer qui prend l’anfe du
pifton. M bafcule faite d’un levier & d’une poignée.
N poignée de la bafcule. O étrier de fer
foutenu de la poignée. M , N les deux bras du levier.
P gargouille par laquelle l’eau fè décharge.
Q cuvette de pierre où elle eft reçue.
2. La même machine vue de profiL
3. R , S outils propres foit à afTeoir , foit à retirer le
barillet F, que les ouvriers appellent le fecret.
4. & f . La pompe de bois en coupe 8c en profil. Cette
pompe appellée hollandoife, eft la plus fimple de
toutes. C’eft un tuyau d’aulne ou d’orme crcufé.
X clapet. Y tringle de bois. Z anfè. a a bafcule. b
gargouille.
Cette pompe eft d’ufàge dans les vailfeaux , les jardins.
Il n’y a pas une maifon en Hollande qui n’en foit
pourvue.
Machine a êpuiferles eaux d'une mine , d'un marais, &c.
2 Planches.
Cette Machine eft de l’invention de M. Dupuis, Maître
des Requêtes, & Intendant au Canada en 1725-.
Cette Machine préfentéeà l’Académie, en a été approuvée,
8c M. de Maurepas en a ordonné l’ ufàge aux travaux
qui fe font faits pour le Roi à Saint-Domingue.
P L A N C H E Ie«.
Fig. 1. Elle montre l’intérieur des coffres. A, B intérieur
des coffres. C , C plate-forme mouvante 8c inclinée
dans la caiffe. D une des parois du coffre,
entaillée circulairement & garnie de cuir. F , F
clapets pratiqués à la plate-forme 8c donnant paf-
fiige à l’eau. I, K tringle & chaflîs qui va rendre
a la manivelle. G, H deux autres clapets que l’eau
qui entre par les deux premiers fait ouvrir. L e f
pece de hotte ou de cheminée où l’eau eft forcée
d’entrer, 8c d’où elle fè rend à un référvoir.
2. La même Machine appliquiée à l’épuifèment d’une
mine , comme on a fait à Pompéan , proche
Rennes en Bretagne. On la voit établie pour cet
ufage.
3. La même Machine mue par la force de l’eau.
On n’a mis aucunes lettres de renvoi à ces deux
figures, parce que la moindre intelligence de Méchanique
fuffit pour les faire entendre.
4. Montre le chaffis féparé de la figure 1.
p l a n c h e i l
Fig. f .La même Machine mue par le moyen d’un cheval.
A le manege. B rouet. C pivot du rouet. D lan-
terne recevant les dents du rouet. E manivelle.
H1%F, tringles avec leurs chaffis. G , G, G hottes
ou cheminées où l’eau fe rend. H, H tuyau commun
qui reçoit l’eau au fonir des hottes ou che-
qiuiecs.
T I Q U E S. 5
6. La Machine appliquée au defféchement d’un marais.
C’eft ainfi qu’il faut l’établir pour cet ufage.
7. La Machine placée dans un puits avec une manivelle
à bras.
On peut, avec la même Machine exécutée en grand ,
tous déchets défalqués, épuifèr par jour 115 2 0 muids
d’eau. .
On voit ,fig . 7 , la maniéré de l’établir dans un . «.
puit*
Moulin à vent de Meudon. 1 Planche.
Ce Moulin eft fitué dans le Parc du Château de
Meudon, près de la ferme de Vilbon.
On en voit tout le méchanifme intérieur dans cette
Planche. C’eft pour le montrer , qu’on a détruit tout
autour la cage qui le renferme.
A A Portion du bâtiment rond qui en entoure le bas.
Elle eft en forme de glacière. B B baluftrade pour
tourner autour & aller à une échelle tournante.'
L l’échelle tournante à laquelle conduit la balufi*
trade, 8c qui conduit, à la lanterne & au rouée
C, C } D, D charpente d’entre - toifès 8c moifès ,
qui entretiennent l’arbre dans fafituation. E l’arbre!
F lanterne horifontale. G rouét vertical dont les
dents font reçues dans les fufeaux de la lanterne
horifontale F. H H cylindre qui fert d’axe aux aîles
& qui eft affemblé avec le rouet F. I, I, I les aîles.
N gouvernail que le vent fait mouvoir. OO b af
cule pour arrêter ie Moulin. M, M chaînette de
fer qui tire ou ferre le bout du frein fixé ai*
rouet. P P citerne pleine d’eau. On la voit au bas
de la Planche. Q, Q tringle tournant fur une matrice
de cuivre Servant d’oeil, au travers de laquelle
paffe \a tige d’une manivelle. R cette manivelle
coudée. S , S chevalets tirés par la manivelle R.
T ,T tourillons des chevalets qui hauflènt 8c baiP
fient pour lever les chaffis & les tringles de quatre
corps de pompes foulantes. V , V ces corps de
pompes foulantes qui trempent dans l’eau d’un
puifard. P ce puifard. X, X, X les tuyaux de plomb
dans Iefquels les pompes font monter l’eau. Y Y
gros tuyau où fè raccordent tous les autres ÔC
qui conduit leurs eaux dans un référvoir commun
qui par d’autres tuyaux les diftribue aux fontaines
8c fournit le parc.
Machine de Nymphembourg. ■ 2 Planches;
Cette Machine eft de l’invention de M. le Comte
de Whal , Directeur des bâtimens de l’Eleéleur de
Bavière.
Elle eft fimple 8c très-bien entendue. Le produit en
eft apparemment proportionné à l’effet qu’on en exi-
geoit. Il auroit été pliiè grand, fi la capacité dés fourches
avoit été proportionnée à celle des corps de
pompe.
Elle eft employée à élever l’eau à foixante pieds de
hauteur.
P L A N C H E l « e. 8 c l I.
Fig. i,2, 4. PI. I. & les fig. f, <>VPI. IL montrent l'arbre,’
fès deux manivelles A , les tirans de fer B auxquels
aboutiffent les deux manivelles, les bras de
levier D auxquels répondent les tirans de fer B,
les deux treuils C que font mouvoir les leviers
D , les fix balanciers E attachés aux treuils.
2 & 4. PL 1. montrent feparément ces balanciers &
leur aéfcion. Les balanciers E portent les tiges des
piftons des pompes. Les tiges F des piftons de
douze corps de pompe qu’ils portent. Les douze
corps de pompes G. Ces douze corps font partages
en quatre équipages.
x. 5.4. PL 1. ô 'fig .f.P L 2. montrent ces équipages enfermés
dans une^fiafehe. La bafehe I K. Les madriers
H fur leféfuels les corps de pompe font
arrêtés à vis. Les tuyaux de conduite R. fig. 6.
PL 2. '
3 ,4 . PL 2.6>fd> 6. PL 2. repréfentent les trois branches
L de chaque équipage. Les fourches O auxquelles
ces branches fe réuniffent. Les tuyaux montons P.
I