liflé, comme on voit en p. Enfin’ le Teizieme fil U>
de la chaîne paflé dans la fecon de maille de la huitième
liffe, comme on voit en q ; ce qui termine la fécondé
courfe : ainfi de fuite dans toute la largeur de la chaîne,
prenant pour la courfe fuivance toutes les troifiemes
mailles de chaque liffe; pour la quatrième courfe toutes
les quatrièmes mailles ; po-ur la cinquième courfe toutes
les cinquièmes mailles, 8c ainfi de fuite jufqu’à la fin de
la piece, compofée d’autant de fois quarante fils qu il
y a de portées.
P L A N G H E X X X V I I I , Jîgne'e P P.
Fig. i . Remettage 8c armure du taffetas à deux liffes,
dit armofin.
Pour bien entendre cette Planche 8c les fui-
•vantes, il faut connoître les caraéteresqui fuivent.
Unquarré □ fur Finterfeétion des lignes verticales,
qui repréfentent les fils de la chaîne avec lés lignes
horifomales qui indiquent les liffes, fait connoître
que les fils de la chaîne font paffés entre les deux
maillons des mailles des liffes, comme (ont pâlies les
fils de la chaîne dans la Planche précédente. Le caractère.
u , fait connoître que le fil eft feulement pallé
dans le mail lon fupérieur; & ce même caraétere ren-
verïc de cette maniéré n , fait connoître que le fil
eft pafle dans le maillon inférieur ou deflous la
maille. On trouvera dans les Planches LXVIII 8c
L\W,Jîgn ee s y un exemple de chacun de
ces paflàges. Cette remarque s’étend à tous les remet
tages contenus dans les Planches fuivantes.
Dans les armures, un O placé fur l’interfetftion
de la ligne verticale qui repréfente une marche,
avec la ligne horifontale qui repréfente une liffe,
fait connoître que sette lifl'e doit lever lorfque le
pié de Fouvriêr enfonce cette marche. Une croix
X ,ou feulement ce caraétere N placé fur une femblable
interfeétion, fait connoître que la lilfe à laquelle
il répond doit baiffer lorfque l’ouvrier enfoncé
la marche.
Le taffetas dit armqfîn, a de largeur cinq huitièmes
d’aune -, on en fait auffi en largeur de fept
douzièmes. La chaîne eft compofée de quarante
portées cforganfin à deux bouts ; le remiflé ou les
liffes font de vingt portées chacune, la portée eft
de quatre-vingts fils ; le peigne de quarante portées
ou mille fix cens dents, ce qui donne quarante
dents pour chaque portée ; il y-a deux fils entre
chaque dent du peigne.
i . Armure générale pour toutes fortes de taffetas 8c
.gros de Tours.
- On nomme taffetas quand la chaîne eft fimple,
8c gros de Tours quand la chaîne eft double. Les
moindres taffetas doivent être de demi-aune de
large, Ja chaîne de foixante portées fimples pefant
douze deniers l’aune, tramé de trame première
forte., montée à deux bouts ; la plus fine eft la meilleure
pour qu’il n’en entre que dix-neuf à vingt
deniers par aune , environ, c’e ft-à - dire que la
chaîne de foixante portées fimpfes pefe douze
deniers l’aune , & la trame vingt deniers l’aune,
en tout une once & huit deniers l’aune. Leremiffe
eft de quatre liffes de quinze portées chacune ; le
peigne de trente portées ou douze cens dents à
quatre fils par dent.
Taffetas. Largeur, cinq huitièmes; la moindre
qualité eft celui que l’on nomme Angleterre. Il doit
être dequatre-vingts portées fimples pour la chaîne,
laquelle doix pefer quinze à feize deniers l’aune, ;
tramé de trame première forte, des plus nettes &
brillantes ; il doit en entrer vingt-fix deniers dans !
l’aune, la chaîne pefe feize deniers l’aune, la trame i vingt-fix deniers Faune, en tout une once dix- ■
huit deniers l’aune; le remiffe eft de quatre liffes de
vingt portées chacune; le peigne de quarante portées
ou mille fix cents dents à quatre fils par dent.
Taffetas Florence, largeur fept douzièmes
d’aune, n’eft autre chofe qu’un Angleterre renforcé,
dont la chaîne doit être d’organfin monté
à trois bouts, & de foixante-dix portées aû-moins.
Les remifles font toujours de quatre liffes égales
■en nombre de maille, 8c l’on met ordinairement
quatre fils pour chaque dent de peigne qui fait fe
courfe entier ; l’on proportionne la trame, à la
•chaîne, c’eft-à-dire environ autant de l’un que
de l’autre à un quart près environ.
3. Peau de Poule, propre pour habits d’homme» Elle
fe font du poids depuis trois onces jufqu’à cinq 5
l’étoffe eft bonne dans les'deux qualités, pourvu
■ que l’on proportionne la chaîné à la trame.
Largeur, onze vingt-quatriemes d’aune entre les
•deux lifieres.
La chaîne, quarante-cinq portées triples pefant
trois onces Faune.
Trame, deux onces trois quarts, en tout 1 aune
pefe cinq onces trois quarts.
Remiffes de quatre liffes de onze portées un
quart chacune.
Peigne de vingt-deux portées ou neuf cens dents,
à quatre fils par dent.
4. Chagrin ou fiamoife. Les chagrins ou fiamoifes
piqués fe font en largeur de demi-aune, & auffi
en largeur de onze vingt-quatriemes d’aune. La
chaîne depuis cinquante portées fimples jufqua
foixante portées fimples ; 8c auffi depuis quarante
portées doubles, jufqn’à foixante portées doubles.
La trame, fuivant la chaîne, plus ou moins de
bouts. Le poids peut varier depuis une once Faune
jufqu’à cinq onces & plus. Les moindres peuvent
fervir pour doublure, 8c les forts pour habits
d’hommes. Remifles de quatre liffes. Le peigne à
raifon de quatre fils par dent pour les minces.,- &
fix fils par dent pour les forts.
P L A N C H E X X X î X , Jîgne'e QQ.
Etoffes en plein. Le taffetas & le ra^-de-faint-Cyr.
Fig. 1. Le taffetas vu au microfeôpe. M N , mn, envergures
pour Conferver l’encroix dés fils de la chaîne.
R S , plufieurs dents du peigne. i , z , 3 , 4 : 1 , 2,
3 , 4 : 1 , 1 , 3 ,4 : 1 , 2 , 3 , 4 : les quatre courfes
à chacune defquelles la figure 1 de la Planche précédente
eft relative. a b y trame paffée par le premier
coup de navette, b c , trame paflee par le fécond
coup de navette. c d y &c. autres coups de navettes.
Cette étoffe n’a point d’envers ; car On voit
que les fils de la chaîne , après avoir lève pour up
coup de navette, s’abbaiffent au coup fuivant ; ainfi
alternativement.
2. Le raz-de-Saint-Cyr vu au microfeope.
les envergures. R S , les dents du peigne. A, B, C,
D , quatre courfes du remettage. ubcdefghikL
mnop q r f t u x y , la trame lancée par la navette
alternativement de droite à gauche & de gauche à
droite. On voit qu’au premier coup a b y deux fils,
de la chaîne qui font contigus, 1 & 2 , font levés
fur la trame, & que les deux autres, 3 & 4 , font
abaiffés au-deffous; au fécond coup de navette bc,
que c’cft le deux & troifieme fils qui font levés ; au
troifieme coup de navettecd , que c’eft le trois8c
quatrième fils qui font levés ; au quatrième coup
de navette d e , que c’eft le quatrième fil de la première
courfe A du remettage & le.premier fil de
la fécondé courfe B qui lèvent enfemble, ce qui
termine la première courfe des marches. Le coup
fuivant e f , eft en tout femblable aù premier coup
a b ; le deffein contient trois courfes de marches,
8c finit en n o p q r f t u x y y par le premier coup
de la cinquième courfe des marches, qui font au
nombre de quatre de même que les liffes. Cette
étoffe, de meme que toutes celles qui s ’y rapportent,
n’a point d’envers ; car la chaîne lève
toujours moitié par moitié', 8c elleparoît rayee
diagonalement.
P L A N C H E X L ; Jignêc R R .
Rai~de-Saint-Maur.
x Meme largeur, même chaîne, même tràme 1 que les ferges , 8c on peut varier les qualités
de même, c’eft-à-dire du poids depuis une
once 8c demie .jufqu’à cinq a fix onces. La plupart
font tramés de galette. Remiffe de quatre liffes.
Peigne à raifon de quatre fils ou fix fils par dent,
feivant que la chaîne eft garnie; on met le peigne
plus groffier aux groffes chaînes.
i . Le gros de Naples d’un côté & raz-de-Saint-Maur
de l’autre, fe peut faire en taffetas d’un côte & petit
croifé de l’autre; c’eft-à-dire qu’il s’en peut faire de
tout prix, de .tout poids, fuivant 1 intention de
celui qui commet. Largeur de onze vingt-quatriemes
d’aune entre les deux lifieres. La chaîne
cinquante portées doubles, organfin à trois bouts
pefant trois onces Faune, trame trois onces , en
tout fix onces Faune. Remiffe de cinq liffes de dix
portées chacune. Peigne de vingt cinq portées ou
mille dents ; on met quatre fils par dent.
Canelé à poil.
3. Canelé à poil & de même que la maubois. Pour le
faire beau il faut que le poil foit un peu plus garni
que celui de la maubois ; c’eft-à-dire que la foie
foit un peu plus fermette ^pour former un canelé
plus relevé. Même remiffe pour la chaîne principale
; il ne faut que deux liffes de dix portées chacune
pour le canelé comme au carelé.
P L A N C H E X L I, fignèe SS,
Taffetas façonnes yJîmplete's à ligatures,
Les taffetas façonnés, fimpletés à ligatures, fe font
ordinairement pour des deffeins à bande ou pour des
deffeins très-petits ; l’on peut mettre jufqu’à quatre-
vingts ligatures, 8c fi. au lieu de quatre-vingts ligatures
l’on n’en veut mettre que quarante, il faut prendre à
ce remettage deux fois de fuite fur la même ligature.
Largeur onze vingt-quatriemes d’aune. Les chaînes, re-
mifl’es 8c peignes, comme aux .taffetas façonnés, fimpletés
ordinaires.
P L A N C H E X L 11, Jîgne'e T T.
ïig. 1 .Serge à trois liffes. Même largeur, même chaîne,
même trame & ‘ même remiffe que la ferge à fix
liffes.
•2. Serge à quatre liffes, de même que ci-deffus,
3. Serge à fix liffes, double croifé à .deux faces. L’on
en peut faire de tout poids & de tout prix. Les plus
ordinaires ont de demi-aune de large, La chaîne
d’organfin à deux bouts , contient foixante portées
fimples de douze à quinze deniers Faune ; trame à
deux ou trois bouts une once l’aune ; en tout une
once & demie environ. Remiffe de fix liffes de dix
portées chacune. Peigne de vingt portées ou huit
cents dents à fix fils par dent1, on les peut faire depuis
quarante portées doubles jufqu’à foixante : à
proportion la chaîne & la trame.
P L A N C H E X L 111, Jîgnée V V.
Fig. 1, Serge làtinée vue par l’envers 1 , 2, 3 ,4 : A, 1 , 2,
3,4: B , quatre courfes du remettage. A B C D E
F G H I K , neuf coups de trame formant deux
courfes des marches. K L M N O P , trame qui
n’eft prife à l’envers que par un fil fur quatre, en-
forte qu’il refte toujours trois fils contigus de la
chaîne du côté de l’endroit. R S , le peigne ; il a
deux fils en dent.
a. La même ferge fetinée vue par l’endroit 1 , 2 , 3 , 4 :
A: 1 , i ; 3 ; 4 : B i quatre courfes du remettage.
a b c d e f g h i k , neüf coups de navette formant
deux courfes des marches; k lm n o y trame qui
eft prife en.deffus par trois fils fur les quatre ; en
comparant ces deux figures, on voit que dans la
première c’eft Je même fil de chaîne qui eft recouvert
par les trois coups de ttàme qui fe fuivent,
8c que dans la féconde au contraire le fil de chaîne
recouvre trois trames.
Fig.3.Sergeàfix liffes, 1 ,2 , 3 ,4 , f , <?: A : 2 ,3 ,4 , f,<>t
B : 1 , 2 , 3 ,4, f , 6y cinq courfes du remettage pour
deux courfes des marches, oü douze coups de navette.
A B C D E F G H I K L M N , lès douze
cqupsde navette. Cette étoffe n’a point d’envers.
P L A N C H E . X L I V , Jîgne’e X X .
Satin à cinq liffes.
Fig, 1. Les latins à cinq liffes font ordinairement tramés
galette, parce que la galette eft naturellement plus
groffe que la foie. Mais elle feroit trop alonger le fa*
tin à huit 8c à dix liffes, & la huitième Ou dixième
partie de la chaîne que l’on prend pour lier
la galette feroit trop dure 8c rude; on tramé auffi
le fatin à cinq liffes en foie»
Largeur, cinq huitièmes ou onze vingt-quatriemes
d’aune.
La chaîne de largeur de cinq huitièmes eft au-
moins de quatrè-vingt-feize portées fimples , on
peut monter jufqu’à cent cinquante portées fimples
ou doubles. Lorfque cette étoffe porte en largeur
onze vingt-quatriemes d’aune , la chaîne eft au-
moins de foixante - quinze portées fimples, on
peut monter jufqu a cent vingt portées fimples ou
doubles. f
On n’obferve pas pour ceux qui font trames
galette de choifir les plus beaux organfins, mais
bien pour ceux qui font tramés de foie ; on peut
employer l’organfin depuis le plus fin jufqU au
plus gros, monté à deux ou à trois ou à quatre
bouts, fuivant la qualité dont on les demande >
on doit proportionner la trame à la chaîne, c’eft-
à-dire qu’il faut environ autant de chaîne que de
trames.
Remifes de cinq liffes égales ; fi: c’eft pour un ,'
jfbixantc-quinze portées, chaque liffe doit avoir
quinze portées.
Peigne : le compte du peigne doit être proportionné
à la quantité de la chaîne ; -il faut obfefVCr
que chaque dent doit être remplie d’un nombre de
fils égaux, & que plus la chaîne eft garnie, plus le
peigne doit être groffier.
2. Remettage & armure du fàtin à fix liflés.
P L A N C H E X L V, Jîgne'e Y Y.
Fig. 1. Satin à cinq liffes vu par l’envers 8c au micro fe
cope. 1, 2, 3,4, ç : 1 , 2 , 3,4, f : i ,z , 3, 4, f , trois
courfes du remettage pour deux courfes des marches.
A B C D E F G H , les cinq coups de navette
qui compofent la première coUrfe des marches.
H I , coup femblable au premier coup. A B , il eft
auffi le premier de la fécondé Courfe des marches.
H I K L M N O P , les cinq coups de la féconde
courfe des marches ; on voit que la trame pafle
fous le cinquième fil.
2. Le même fàtin à cinq liflés vu du côté de l’endroit ;
on voit par cette figure que chaque fil de la chaîne
recouvre quatre trames qui fe fuivent immédiatement,
& qu’il pafle fous la cinquième, a b c d
e f g h i k lm n o p , comme dans la figure précé-.
•dente.
3. Satin à fix liffes vu au microfcope, 1 , 1 , 3 , 4 , f , 6 •
1 , 3 , 4 » f > 6 : 1 » 2 > 3» 4> î * 6y tro is c o u r^ s du remettage pour deux courfes des marches. A B
G D E F G H I K L M N O P Q R S, les douze
coups de navette qui compofent les deux courfes
des marches. On voit .que le même fil de chaîne
eft couvert cinq fois par cinq trames confecutives.