dents à l’enveloppe calicinnle 5 pétales et 10 étamines dans le Decodon ou L . verticillatum, tandis
que VHèimia ou Nesoea salicifolia a 13 dents 6 pétales et 10 étamines; mais, dans le L . triflorum
auquel on a laissé le nom de Nesoea, je trouve 12 dents 6 pétales et 12 étamines à la fleur moyenne,
celle de première évolution et nécessairement la plus vigoureuse, tandis que les fleurs latérales, c’est-
à-dire celles de seconde évolution, n’ont que 10 dents, 5 pétales et 10 étamines. Le L . triflorum serait
donc Heimia par la fleur moyenne, et Nesoea par les deux latérales. Le nombre des loges de l’ovaire
a bien moins de constance encore : dans le L . verticillatum ou Decodon, M. Kunth en a trouvé 3 et
moi 4; dans le L . triflorum, je trouve 5 loges aux fleurs latérales et 4 à l’intermédiaire ; le Nesoea salicifolia
ou Heimia salicifolia m’a présenté 4 loges, et quelquefois il en a présenté 3 à MM. de Chamisso et
Schleclitendal; enfin le N. myrtifolia, autre Heimia, m’en a offert tantôt 4 et tantôt 5. A la vérité
le L . verticillatum ou Decodon a des élamines fort inégales, et les Heimia et Nesoea ont les leurs à
peu près égales; mais jamais une semblable différence, quand elle est seule, n’a suffi pour constituer
des genres distincts. On a dit que Y Heimia avait un calice à deux bractées, et le Decodon deux bractées
à la base du pédoncule; mais c’est sur le pédoncule que sont placées les bractées de Y Heimia
; peut-on, je le demande, faire un genre de deux plantes, parce que l’une a des bractées à la base
du pédoncule, et que l’autre en a au sommet? On a dit encore que le Nesoea actuel ou L . triflorum se
distinguait des deux autres genres, parce qu’il n’a pas de bractées; elles sont un peu plus basses, voilà
la seule différence; et à l’aisselle des bractées de la fleur moyenne, cellé qui correspond à la .fleur
unique des Heimia, s’en développent deux autres, qui ont des bractées sétacées à la base de leur
pédicëlle. CAmmania dodecandra DC., que MM. Guillemin etPerrotet ont si bien fait de réunir aux
Nesoea, même en concevant ce genre comme l’auteur du Prodromus, Y A . dodecandra DC., dis-je,
ou Nesoea Candollii Guill. Perr., a tantôt des fleurs solitaires parce qu’il ne s’en développe point
d’autres à l’aisselle dé ses bractées, et tantôt il a des fleurs ternées parcè qu’il en naît une de chaque
aisselle bractéale. Je conviens que les Nesoea triflora Kunth, radicans et erecta Guill. Perr. forment
un groupe fort différent de celui des Nesoea salicifolia et myrtifolia mais les genres les plus naturels
se divisent en groupes fort différens pour la physionomie. Les Veronica agrestis et longifolia ne se
ressemblent pas plus pour le port que les Nesoea triflora et salicifolia, et personne ne songera assurément
à faire des premières de ces plantes deux genres distincts. Une partie même de l’intervalle se
trouve comblée par le Nesoea Candollii ; car il est absolument impossible de le placer ailleurs qu’auprès
des N. triflora et erecta, et son port a quelque chose de celui du salicifolia (1).
( l043) I . NESÆA MYRTIFOLIA.
N- caule fruticoso ; fol iis lanceolatis rariùsve lanceolato-li n cari bus , acutissimis, subpe-
tiolatis ; floribus solitariis, subsessilibus ; bracteis sæpiùs lineari-lanceolatis, acutissimis ;
calyce subgloboso-campanulato ; antheris orbicularibus.
Nesæa myrtifolia Desf. Cal., 468.
Heimia myrtifolia CS. Linncea, u , 347.
Lythrum apetalum Spreng. Syst. n, 454-
Fruticulus 2-24-pedalis, ere ctus, a basi ramosissimus. Caulis subgracilis, infernè tcrctiusculus,
supernè 4 -gonus, angulis v ix alatus, cinereus : rami axillares, al terni e t oppositi, plus minus patuli,
cæterùm cauli conformes. F olia absque ordine regulari simul opposita alterna e t interdùm terna, numéro
s a , approximata, patula, rarissimè subadpressu (2), i-J-a poil, longa, i i -3 1. lata, interdùm majora,
intermedia ramorum sæpiùs minora, pleraque internodiis longiora, lanceolata, rariùs lanceo-
lato-linearia, angusta, acutissima, subpetiolata, discolora, subtùs manifesté pallidiora; nervo medio
subtùs prominente, suprà impresso, lateralibus suprà parùm subtùs nullo modo manifestis. Flores
numerosi, axillares, oppositi e t alté ra i, solitarii, subsessiles : pedunculus bibractealus, circitcr y 1.
longus, parùm accrescens; bracteis oppositis, circiter 2 1. lon g is, calyce sæpiùs longioribus, lineari-
lanceolatis aut interdùm lineari-subspathulatis, angustis, acutissimis. Calyx circiter i - f 1. longus,
subgloboso-campanulatus, 12-dentatus, 12-nervius; dentibus 6 subexterioribus crassis, corniformi-
b u s , patulis; interioribus latioribus, triangularibus, acuminatis, in fructu conniventibus ■ nervis a
(1) Le» preuves que je tire de l’inconstance du nombre de» parties, en faveur de la réunion des genre» Heimia, Decodon et
Nesoea, auraient bien plu* de force encore, s’il était vrai, comme on le voit dan» le Prodromus systemoe naturalis (ni, 90),
que les pétales du Nesoea triflora ne fussent quelquefois qu’au nombre de 4 , et leurs étamines au nombre de 8; mais je soupçonne
, d’après ce que M. Kunth et moi nous avons observé, que quelque faute de copiste ou de typographe aura introduit les
nombres 4 et 8 dans l’ouvrage de ¡VI. DC.
(a) Voyez pour les mois imprimés en lettres italiques les observations qui suivent la description de l’espèce.
basi calycis usque ad basim dentium excurrentibus. P e t a la 6 , subunguiculata, obovata, apice rotun-
data, crcnulala, lutco-aurantiaca. G e n ita lia valdè exserta. S tamina fundo calycis inserta : filamcnta
capillacca : antheræ orbicularcs, compressa:, basi emarginate, medio dorso inserte. S t y lu s crassius-
culus , curva tus. Ovarium globosum, 4-5-l°bum, 4~5-Ìoculare. Capsula circiter 2 1. longa, globosa,
4-5-loba; 4-5-locularis, 4-5-valvis; valvulis medio septiferis. Semina creberrima, minutissima, ob-
longo-pyramidata, irregularia, rufa. Embryo F • descriptionem genericam (Descript, ex spec. spontè
enatis.)
Legi Janu ario ad donlnm quamdam prope locum vulgo Pescaria, circiter 12 1. ab urbiculà Itapéva,
parte australi, prov. S. Pauli.
Species sequenti valdè affinis, sed verisimillimè distincta.
Ods. — Rapports des N . myrtifolia salicifolia, et syphilitica.— Mes échantillons ont constamment, avec des bractées linéai-
res-lancéolées, des feuilles longues de 11/2 à 1 ja pouc es lancéolées et étalées; et tels sont aussi, du moins pour les feuilles, les
caractères de l’individu cultivé au jardin de botanique de Paris. Cependant il parait que ces caractères sont loin d’être constans 5
car M. Gaudichaud a apporté du Muséum de Rio de Janeiro, deux échantillons recueillis dans le midi du Brésil,' qui présentent
des différences assez sensibles. L’un, dont le port est presque celui du N. salicifolia, a ses feuilles caulinaires longues d’environ
2 pouces , lancéolées-liuéaires et rapprochées de la tige; l’autre, avec des feuilles semblables à celles de ma plante quoiqu’un
peu plus grandes, se rapproche cependant aussi des salicifolia par ses bractées linéaires-spatulées et la longueur de ses pédoncules.
Ces échantillons, dont j’ai fait entrer les caractères dans ma description, mais en soulignant les mots quiexprimentles différences
, ces échantillons, dis-je, tendent à rapprocher singulièrement les N . myrtifolia et salicifolia-, cependant ils se distinguent
toujours, comme les miens, du véritable salicifolia par des fleurs beaucoup plus petites, des calices sous-globuleux-campanulés
et non turbinés-campanulés, enfin par des anthères orbiculaires et non linéaires-elliptiques. —• Au milieu de toutes les nuances
que je viens d’indiquer, disparaissent les différences légères qui out été indiquées entre les H. salicifolia et syphilitica, et
par conséquent, il m’est bien difficile de ne pas croire que le dernier, seulement connu par un dessin, n’appartienne point soit
au N. myrtifolia soit au salicifolia lui-mème.
2 . NESÆA SALICIFOLIA.
N. caule Fruticoso; foliis suboblongo-linearibus rariùsve lanceolato-linearibus, pleris-
que sessilibus; floribus solitariis, breviter pedünculatis; bracteis obovato-oblongis ; calyce
turbinato-campanulato; antheris lineari-ellipticis.
Nesæa salicifolia HBKunth, Nop. Gen., 194*—Desf. Cat., 287.
Heimia salicifolia Link Ott. Abb. Ber. 63.— CS. Linncea, n, 347*
Lythrum flavum Spreng. Syst., n, 4^4-
Nom. vulg. Yerva de la vida.
F ru t icu lu s sÿ-pedalis, erectus, subvirgatus, ramosus. Caulis infernè teres, superiùs 4"5onus> an“
gulis vix alatus, albido-viridis : rami axillares, alterni suboppositi et oppositi, fastigiati, cæterùm
cauli superiori conformes. F o lia absque ordine regulari simul opposita subopposita terna et alterna ,
plùsminùs numerosa, erectiuscula, 2~iÿpoil, longa, 4-2 h lata, superiora sæpeque ramea minora,
internodiis longiora, superiora interdùm breviora, lanceolato-linearia, angusta, u trinque attenuata,
acuta, discolora, subtùs manifesté pallidiora, suprema brevissimè petiolata; nervo medio subtùs
prominente, suprà impresso; lateralibus parùm manifestis. F lo r e s axillares, oppositi terni et alterni,
solitarii, breviter pedunculati : pedunculus bibracteatus, circiter iy l. longus, accrescens : bracleæ
calycem æquantes, obovato-oblongæ, acute aut obtusæ. C a ly x circiter 3-4 1. longus, turbinato-cam—
panulatus, 12-dentatus, 24-nervius; dentibus 6 subexterioribus corniformibus patulis, interioribus
6 erectis triangularibus oblongis acutis exterioribus 4_pl® longioribus; nervis 12 dentibus respon-
dentibus ettotidem altérais. P e t a la calyce longiora, obovato-oblonga, integerrima, corrugata, lutea,
patentissima. G e n ita lia exserta. Stamina quarte calycis parti inferiori inserta, reverà ex androphoro
communi nascentia cum tubo coalito : filaraenta tenuia : antheræ lineari-ellipticæ, basi apiceque retasse.
S t y lu s crassiusculus, curvatus. Ovarium obovato-globosum, obtusissimum, 4-loculare (Descript,
ex specim. spontè enatis).
Usus. Ad dolores capitis depellendos, illud cum plante decocturâ lavant incolse.
In Republicà Argentina et provincià brasilicnsi Rio Grande do Sul haud infrequens (1). Specimina
mea in campis prope rivum dictum Arroto delas Tunas, Republicà Argentina, Decembre lecta.
(1) Sans douie par des erreurs de copiste on a imprimé dans le Linnoea, vol. 11, p. 347 > <Iue cellc plante croissait è Campo
Panhado, Vivaras, sur les bords du Rio Nigro, auprès de Bagé. Il faut lire : Campo Bauhado, las Viboras, les bords du Rio
Negro. Quelques fautes du même genre se sont aussi introduites dans le Flora Brasilioe meridionalis : j’aurai soin de les
reotifier à la fin de ce volume.
T. III. 29