Obj. Identité; synonymie.— La comparaison que M. de Chamisso a bien voulu faire de la plante qu’il a appelée A. catholica
avec un fragment de celle décrite plus haut, lui a prouve leur identité. Les échantillons que j’ai recueillis dans le lit du
iiqnitinhouha forment un passage entre ceux indiqués par MM. de Chamisso et Sclilechtendal comme trouvés à Luçon, et ceux
que l’infortuné Scllow avait recueillis dans les environs de la capitale du Brésil ; mais, par une singularité assez remarquable,
mes échantillons brésiliens paraissent se rapprocher beaucoup moins de ces derniers que de ceux de l’ile de Luçon. Cette singularité
prouve, au reste, que MM. de Chamisso et S. ont bien fait de ne pas séparer les deux plantes de leur herbier ( V . Lin-
ncca, 1. c. ). — Ccssavans botanistes ont soupçonné avec raison que leur A. catholica pouvait bien cire Vhumilis du Flora bo-
reali-americana ; en effet, j’ai rapproché les échantillons de l’herbier de Michaux des miens, qui, comme on vient de le voir,
appartiennent à la même espèce que ceux des auteurs du Linneea, et je me suis convaincu qu'il y avait encore identité. Je ferai
seulement observer que la plante des États-Unis a la tige moins couchée que la micune et les feuilles moyennes plus décidément
lancéolées. La phrase que Spreogel et M. DC. appliquent à leur A . occidentalis ou Peplis occidentalis convient si bien à
ma plante que je ne puis m’empêcher de croire que cet A . occidentalis est encore identique avec l'humilis ou catholica.
A la vérité, Sprcngel et DC. placent leur plante dans la section des espèces apétales; mais M. DC. a eu soin de prévenir que ce
dernier carrctère pourrait bien ne pas être exact pour plusieurs espèces de celte même section, et la présence des pétales peut
échapper d’autant plus facilement dans VA. humilis qu’ils y sont très-petits^t excessivement caducs.
5. AMMANIÀ s e n e g a l e n s i s . Var. Brasiliensis. Tab. CLXXXVII.
A. caule erecto, alato ; ramis basi ascendentibus, subfastigiatis ; foliis linearibus, obtu
siusculis, basi auriculato-cordatâ amplectentibus ; pedunculis breviusculis, diebotomis,
supremis simplicibus; floribus tetrapetalis, tetrandris, in dichotomiis subsessilibus j ovario
2-loculari.
Radis annua, fibrosa. Caulis circiter g-pollicaris, erectus, rectissimus, sæpè apice abortiens, 4“
aonus, angulis angustè alatus : rami oppositi, numerosi, basi ascendantes, mox e r e c ti, subfasti-
g ia ti, cauli conformes eumdemqub abortientem sæpè superantes. F o lia linearia, obtusinscula, basi
auriculato-cordata e t amplectentia, supra auriculas interdiun subangustata, margine revoluta, pa-
tu la , intermedia circiter 9-12 1. longa e t x 1. lata, superiora m inora. Pedurcüu ferè e qnâvis axillâ
nascentes, numerosissimi, breviusculi, circiter 5-41. longi, ascendentcs, teretes, apice semel bisque
dichotomi cum flore subsessili in dichotomiis, 3 sive 7 rariùs n - f lo r i; supremi simpliccs, i-flo r i :
pedunculi divisurarum primario consimiles, brèves : bractéolæ 2 oppositæ, snbnlatæ, ad basim
pednncùli divisurarum e t sub floribus. F loues v is 1 1. longi. Calyx breviter campanulatus, 4-plicatus;
dentibus 4 subtriangularibus e r e c tis, 4 subexterioribus minoribus canaliculatis in plicis. Petala
ovata, rubra. Genitalia exserta. Stamiha 4 , fundo calycis inserta : filamenta tenuissima. Ovamdm ova-
to-globosum, a-loculare. Capsula calycem persistentem v is superans, 2 -v a lv is; dissepimento a val-
vu lis dehiscentià soluto et placentæ adhærente. Semina subhemisphærica, hinc p lan a , indè convexa,
i n terdùm suban gulosa, fusca.
Legi Junio in arenarum cnmulis fluminis Jiquitinhonha, haud longé a pago S. Miguel, in Minas
Novas.
Expi. tab. CLXXXVII. — 1. Folium.— 2. Flos auctns. — 3 . Calyx explicatns. — 4 - Pistillum. — 5. Ovarium transversè
seelum. — 6. Semen.
Scquentis plantas mera varietas ;
Ammania Senegalensis Lam. IU. , tab. 77 , f. 2.
A. auriculata Willd. Hort. Berol., 1, 7 , tab. 7.— .Delille F l. Egypt., 3g, tab. i 5, f. 2.
A. racemosa Poir. Encycl. suppl., 1, 33g.
A. Senegalensis et auriculata DC. Prodr., ni, 77 et 80.—Guill. Perr. F l. S en., 1, 299
et 3oo !
Oss.— Identité; synonymie. — On a distingué VA. Senegalensis de F auriculata, en attribuant au premier des fleurs apétales
et tétrandres disposées en ombelle, et au second des fleurs létrapétales octandres et en corymbe. MM. Guillemin et Perrotet
ont déjà fait voir que les plantes désignées sous les noms de Senegalensis et auriculata étaient également 4 -pétales; ainsi voilà
déjà une différence qui disparaît. Dans les A . Senegalensis et auriculata, les pédoncules auxiliaires se divisent en plusieurs dichotomies
entre lesquelles il y a constamment une fleur plus ou moins longuement pédonculée.par conséquent, il n’y a point encore
ici de différence; on peut dire de pins que, dans aucun échantillon, les fleurs ne sont en véritable ombelle, et elles ne forment le
corymbe que quand le pédoncule des dichotomies on de première évolution parvient à la même hauteur que les autres, ce qui
n’arrive pas toujours. Il est parfaitement vrai que les échantillons des rizières d’Égyptc, d’après lesquels Willdenow a fait son
auriculata, ont ordinairement 8 étamines, et que, si l’on trouve des échantillons au Sénégal qui en ont également 8, il en est
d’autres qui en ont 4 dans la plupart de leurs fleurs ; mais j’ai trouvé 4 ét. dans la plante d’Egypte, e t , d’un autre côté, j’en ai
trouvé 8 dans la plante du Sénégal, parmi un grand nombre de fleurs tétrandres. J’ai tâché de découvrir si quelques caractères
ne coïncideraient pas avec la présence plus habituelle de 8 ou de 4 étamines. Je m’étais d’abord persuadé que les éch. à 8 étam.
avaient les pédoncules et le style plus courts que ceux à 45 mais bientôt j’ai vu quelques individus qui, avec 8 é t., présentaient
des pédoncules plus allongés que ne le sont généralement ceux à 4 , ou Senegalensis proprement dits; et j’ai vu également, dans
les éch. à 8 ét. ou A . auriculata des styles aussi longs que ceux du Senegalensis. La seule différence qui paraisse s’accorder avec
la présence de 8 ou 4 ét. consiste en ce que les éch. à 8 ont généralement la capsule plus grosse, ce qui me parait être, au reste, la
conséquence de la vigueur plus grande qui amène aussi 4 ét.deplus D’ailleurs, toutes les antres différences indiquées, et qu’il serait
inutile de passer en revue, n’existent réellement que dans la manière diverse dépeindre les mêmes objets, cl je puis même dire
que, par le port, les éch. 8-andres ou auriculata des rizières d’Egypte ressemblent bien moins aux auriculata du Sénégal que
ceux-ci ne ressemblent aux Senegalensis de la même contrée. — Quant à ma plante, elle se distingue parce qu’elle est plus grêle
que n’est généralement celle du Sénégal, que ses rameaux sont plus dressés que dans cette plante et celle d’Egypte, surtout parce
que les fleurs de la dichotomie sont presque sessiles, et que, par conséquent, l’inflorescence ne présente point le corymbe, caractère
qui, au reste, ne s’observe déjà qu’imparfaitement dans la figure du Flora Egyptiaca, publiée par M. Delille. A la vérité, ma
plante a l’ovaire a-loculaire, et l’on a attribué 4 loges à l’ovaire de la plante du Sénégal ; je suis bien loin de dire que la plante
de celte contrée n’ait jamais 4 loges, car rien n’est plus variable que le nombre des parties dans les Salicariées; mais je puis assurer
que j’ai constamment trouvé deux loges dans les échantillons du Muséum de Paris, étiquettés, les uns, Senegalensis, et les
autres, auriculata, et d’après lesquels ont été faites les descriptions du Flora Senegambioe. Ma plante à 4 ét. rappelle beaucoup
plus, par son port, Vauriculata d’Égypte à 8 é t., que le Senegalensis du Sénégal à 4 ét., et si l’on voulait établir une sorte
d’échelle d’après le port et l’ensemble des dévcloppemens, il faudrait le faire de la manière suivante : la plante brésilienne à
4 étamines (Senegalensis var. Brasiliensis)-, celle des rizières d’Égyptc à 8 étamines (auriculata Willd. Delille); celle à fleurs
tétrandres du Sénégal (Senegalensis Guill. Perr. ) ; celle à 8 ét. de ce dernier pays (auriculata Guill. Perr.). — J’ai adopté le
nom de Senegalensis comme le plus connu, et si l’on persistait à faire deux plantes d’après la seule différence de 4 et 8 é t., différence
qui, corn me on l’a vu , n’est pas constante, il faudrait encore conserver à ma plante le nom de Senegalensis,
puisque ses fleurs sont 4 -andres. — Ce n’est pas seulement au Brésil, en Egypte et au Sénégal que croît VA. Senegalensis, on
le trouve aussi à Java.
C X CIII. N E SÆ A Comm. Kunth. D e s f .
Decodon Gmel. — Ileimia Link et Ott.—Decodon, Heimia et Nesaîa DC.
Calyx campanulatus, io-i2-dentatus, i2-24~nervius; dentibus exte-
rioribus angustioribus sæpiùs corniformibus patulis, interioribus triangu-
laribus erectis. Petala 5-6 , summo calyci inserta, dentibus exterioribus
opposita. Genitalia exserta. Stamina 10-12, calyci inferiori per simplicem
seriem inserta, e nervis orta , dentibus calycinis opposita : filamenta
tenuia : antheræ dorso insertæ, 2-loc., introrsæ, longitrorsùm déhiscentes.
Stylus i . Stigma capitatum. Ovarium superum, sessile, globosum
subglobosumve, 3-5-loculare, polyspermum. (Interdùm in N . Candollii
Guill. Perr. dentes calycini et stamina 14, petala 7 et in ovario loculi
6 ). Ovula creberrima, placentis affixa axilibus prominentibus. Capsula
calyce persistente vestita, globosa vel subglobosa, 4- 5-locularis, 4-^-val-
vis, polysperma; valvulis medio septiferis. Semina minuta, aptera : um-
bilicus ad extremitatem seminis angustiorem. Integumentum membrana-
ceum. Perispermum 0. Embryo rectus : radicula umbilicum attingens.
Herba aut frutices glabra; ramis angulatis. F olia opposita, interdùm
terna simulve opposita terna et alterna. Pedunculi axillares, uni-multi-
flori, bibracteati; in iV. verticillatâ corymbi abbreviati.
Characteres dekiscentiæ, seminis embryonisque in N . myrtifoliâ.
Observations. — De la nécessité de conserver le genre Nesoea, tel que Vavait formé M. Kunth. —
L’un des hommes qui ont le mieux conçu les associations génériques, M. Kunth avait réuni sous le
nom de Nesoea les Lylhrum verticillatum L . , triflorumL. et l’espèce nouvelle qu’il appeUe N. salici-
folia. Depuis on a fait de ces plantes trois genres différons. J’ai examiné avec une scrupuleuse attention
les caractères qu’on a attribués aux genres dont il s’agit, et je n’ai pu découvrir entre eux aucune
différence réelle. La forme du calice est la même chez tous les trois. Je n’ai trouvé, il est vrai, que 10